lundi 29 décembre 2014

Centre du livre et de la lecture Poitou-Charentes

http://lecoeuralouvrage.poitou-charentes.fr/auteurs/raimbault

Le Coeur à l'ouvrage - Biennale de la lecture 2014 


http://www.livre-poitoucharentes.org/alain-raimbault-a114.html 

Alain Raimbault


Alain Raimbault est un poète français né à Paris en 1966. Il emménage en Poitou-Charentes en 1976. Après avoir été enseignant de français, d'histoire et de géographie à Bressuire, il émigre au Canada en 1998 et obtient un poste d’enseignant à l’école francophone Ecole Rose-des-Vents en Nouvelle-Écosse. Il a publié des poèmes et des nouvelles dans diverses revues de la francophonie. Il écrit des romans pour la jeunesse, des recueils de poésies et des romans pour adultes.
littérature généralelittérature jeunesse
romanrécitpoésienouvelle

© ARaimbault
Derniers ouvrages parus : 
  • Un trou dans le coeur, Soulières éditeur, 2011 (jeunesse)
  • L'Eléphant Plume et le rat Bougri, éd. Bouton d’or Acadie, 2011 (jeunesse)
  • Inventaire du Sud, éditions L'instant même, 2010

Contact : 
araimbault66@hotmail.fr

Site : http://www.litterature.org/recherche/ecrivains/raimbault-alain-915/date/#oeuvres
En savoir plus : 
En 2006, il a obtenu le prix Grand-Pré pour l'ensemble de son œuvre et en 2007 le prix Émile-Ollivier remis par le Conseil supérieur de la langue française à Québec.

Animations : 
  • Tables rondes - débats
  • Conférences
Publics : 
  • Salons et festivals

Mise à jour le mercredi 31 août 2011


Saison de Porcs, de Gary Victor

Saison de Porcs, de Gary Victor, éditions Mémoire d'encrier, Montréal, 2009

http://parolenarchipel.com/2014/12/29/saison-de-porcs/

Saison de porcs

http://memoiredencrier.com/saison-de-porcs/

Quelques temps après la mystérieuse affaire des Cloches de la Brésilienne¹, où justement quelqu’un ou quelque esprit avait volé le son des cloches, nous retrouvons l’incorruptible inspecteur Dieuswalwe Azémar, incurable alcoolique aux prises avec des personnes qui se transforment en cochon et avec une créature diabolique qui lui veut le plus grand mal. Si le désir de justice absolue dans un monde corrompu jusqu’à la moelle maintenait jusqu’alors l’inspecteur dans une relative droiture moral, dès les premières pages de Saison de porcs, cette posture en prend un coup. L’inspecteur, pour ne pas terminer haché menu, assassine froidement le puissant boko Marassa et un de ses gardes du corps qui retenaient prisonnière la fille d’une amie. Le roman commence mal pour l’inspecteur.
Nous apprenons ensuite qu’il a confié sa fille adoptive Mireya, personnage capital dans le roman précédent, à une institution gérée par l’Église du Sang des Apôtres où Sister Marie-Josée et Sister Moon font la pluie et le beau temps. L’inspecteur déteste ces deux sœurs, il déteste cette école privée mais il reconnaît leurs excellents résultats dans le domaine de l’éducation. Il a accepté que cette institution donne Mireya pour une adoption internationale car il veut éviter à sa fille une vie misérable en Haïti.
Mireya est sur le point de partir quand Dieuswalwe Azémar découvre des manœuvres pas vraiment catholiques de la part de Sister Moon. À cela s’ajoute la présence d’un tueur vénézuélien protégé par un étrange sénateur sur fond de magouilles internationales. Un vrai sac de nœuds dans lequel Mireya semble être la première victime. Comment Dieuswalwe Azémar va-t-il dénouer les énigmes ? Parviendra-t-il à sauver sa fille et sa carrière menacée par l’enquête engendrée par le double meurtre du début?
Après Les cloches de la BrésilienneSaison de porcs nous offre également des éléments fantastiques auxquels le lecteur croit sans hésiter car ils menacent directement la vie de l’inspecteur aux prises, de plus,  avec les réalités quotidiennes suivantes: l’alcool, la corruption, la violence, la trahison, le tout sous une insupportable chaleur. Dieuswalwe Azémar semble également avoir entrepris un naufrage moral car il commet deux meurtres dès le début du roman et son intégrité, malgré ses réflexions qui dénoncent toutes formes de corruption, vacille. Il sait que ses principes moraux, page 21 « … avaient fait de lui un raté dont se gaussaient, derrière son dos, ses camarades policiers. » Il croit donc représenter un idéal de justice en matière judiciaire, mais ses actions semblent le contredire.
Si le roman policier social met en évidence et exagère les travers de la société afin de mieux les dénoncer, Gary Victor remplit à merveille sa mission. Mais il y a plus. Le roman se passe en Haïti, terre des loas, des esprits, des loups garous, de Baron Samedi et de tout un panthéon qui prend la parole pour crier une identité. Cette dimension fantastique, spirituelle fait de ce roman plus qu’un simple divertissement policier. Nous avons affaire à une véritable œuvre littéraire. Le roman policier sous la plume de Gary Victor est de la vraie et grande littérature, Dieu soit loué !
Alain Raimbault
¹ Les cloches de la Brésilienne, éditions Vents d’ailleurs, France, 2006

Saison de porcs de Gary Victor: Dompter le chaos

Je ne savais pas que la vie serait si longue après la mort

http://parolenarchipel.com/2014/12/28/je-ne-savais-pas-que-la-vie-serait-si-longue-apres-la-mort/

Parole en archipel


Je ne savais pas que la vie serait si longue après la mort, recueil de nouvelles fantastiques, sous la direction de Gary Victor, éditions Mémoire d’encrier, Montréal, 2012, 108 pages
À la suite d’un « atelier d’écriture en littérature fantastique », l’écrivain Gary Victor finit par choisir une dizaines de textes. Cela constitue, si je ne me trompe pas, le premier recueil officiel de nouvelles fantastiques d’auteurs haïtiens. Je dis bien officiel car de nombreux recueils de nouvelles haïtiennes sont traversés par la veine du fantastique, peut-être pourrait-on dire aussi du réel merveilleux, si l’on considère que les références au surnaturel, au vaudou, font partie de l’univers littéraire fantastique.
Neuf auteurs : Alfonce Marc Edwidge, Rose Taina Gachette, Jean Délino Gaspard, Glaude Japhet, Larissa Saskya Leroy, Djenika Mars, Paola Medjine Paul, Monestime Pierre Richard, Évains Wêche. Dix nouvelles par où le fantastique s’infiltre par l’intermédiaire d’un coma et de rêves, d’un vent violent, d’une maison hantée, d’une chaîne, d’un livre, d’un tableau, d’un miroir, d’un sorcier (boko) et d’un esprit malin, narrateur de l’histoire qui traque « les âmes vendues ». Les nouvelles plutôt inégales au niveau de leur qualité littéraire ont toutes un charme indéniable. Le lecteur est surpris par l’action, par la narration, par les personnages et par la richesse de l’imaginaire. Plusieurs textes se détachent, comme « Boulvari », de Évains Wêche, un auteur vraiment sûr de sa plume et dont j’espère avec impatience d’autres textes, qui voit non pas une, comme ce à quoi on s’attendrait, mais deux nouvelles publiées dans ce recueil. La jeune Paola Medjine Paul nous donne une belle leçon d’écriture du haut de ses dix-neuf ans avec son « Obsession picturale » et « Le livre », de Monestime Pierre Richard, offre une percutante réflexion sur le pouvoir des mots, sur le rapport troublant entre narration et réalité.
J.M.G. Le Clézio affirme page 50 dans « Ailleurs. », un livre d’entretiens publié chez Arléa en 1995 : « Je crois que toutes les sociétés amérindiennes sont marquées par cette possibilité du recours au rêve. Elles ne considèrent pas le réel comme la solution définitive à tous les problèmes. » Cet excellent recueil de nouvelles en est la parfaite illustration, même si la société haïtienne n’est pas amérindienne. Quoique, en fouillant du côté des symboles, de l’imaginaire, des représentations culturelles, il y ait bien encore des traces. En tous cas, Poe et Maupassant n’ont qu’à bien se tenir dans leur tombe, la relève est assurée.
Alain Raimbault



lundi 15 décembre 2014

Collier de débris, de Gary Victor

http://parolenarchipel.com/2014/12/14/collier-de-debris/

À la frontière entre la chronique, le récit et la fiction, le reportage et le roman, Collier de débris est raconté par une femme qui a trouvé un travail temporaire après le tremblement de terre  du 12 janvier 2010. Avec l’argent qu’elle va gagner, elle va continuer d’envoyer sa fille à l’école. Son mari et son fils ont péri dans la catastrophe.  Elle n’a même pas pu voir leur corps. Que reste-t-il quand la terre cesse de trembler? Des débris. (p. 14) « Les débris sont partout. Ils sont des ratures devant nos yeux, des pièges empoisonnés à l’affût de nos sens… Dans notre mort, les débris assiègent notre au-delà. » La narratrice est engagée dans une équipe de déblaiement. Les débris enlevés vont se transformer en salaire, en « or gris ».
Après avoir tué en tombant, ils deviennent source de richesse en étant enlevés. (p.26) « Voilà que ces mêmes débris reculaient l’horizon du chômage, de la faim, d’une possible prostitution. Ils nous permettaient, à ma fille et à moi, de survivre sur cette terre où nous étions des éternelles oubliées. » C’est un des programmes de l’ONU : Cash for work, de l’argent contre du travail. Après un début difficile, le programme se transforme en Cash for Production. Plutôt que d’être payé pour un travail effectué ou non, l’employé sera rémunéré selon sa productivité. Plus il déblaiera de débris et mieux il sera payé. La femme se lance alors avec une telle détermination dans cette tâche qu’elle devient très vite une spécialiste du déblaiement et elle est nommée chef d’équipe.
Le fer est récupéré et revendu, les débris concassés sont transformés en gravier, en pavés, en « adoquins ». Les débris offrent des possibilités d’emploi.  (p. 57) « Dans ce centre de recyclage, on enseignait aux jeunes de la zone un savoir-faire capable de les rendre autonomes. Ils pouvaient devenir des entrepreneurs, créer des emplois. » Mais le plus dur n’est pas le travail mais la découverte d’ossements humains qui rappelle à chacun ses morts et sa propre mort. Page 62, l’auteur laisse libre cours à sa poésie en amoncelant les mots comme chutent les débris : « Débris étaux débris marteaux débris glue débris entraves débris chutes débris boulets débris glauques débris glaire débris mangeurs de vie débris rictus débris bave… » À la fin, la narratrice parviendra-t-elle à s’acheter une petite maison grâce à ses économies?
Cette chronique, comme il est écrit sous le titre, se lit comme un roman narré à la première personne. C’est en effet un texte très personnel. L’auteur se dévoile dans le prologue : « … j’essayais de surmonter mon choc émotionnel.» Plus loin, il poursuit : «… ma volonté ne parvenait pas vraiment à réfréner un besoin presque instinctif de se détourner du spectacle de la catastrophe… » Finalement, il conclut : « Collier de débris m’a permis de renaître, de me dégager des miasmes émotionnels du séisme. L’espoir qui ne meurt jamais dans le cœur des oubliés a rallumé le mien. »
Le lecteur suit chronologiquement la vie d’une femme en partant du séisme jusqu’à la fin du déblaiement. Il met en relief le courage d’un peuple, des femmes, qui, loin de se laisser abattre par leur chagrin, travaillent sang et eau pour construire l’avenir. La narratrice saisit l’arme qui a tué la moitié de sa famille, les débris, et la transforme en source d’espoir. Une très belle leçon de courage dans un style clair, concis, direct et parfois poétique.
Si la norme actuelle en matière d’esthétique est de privilégier la vérité, on veut croire à ce qu’on lit, aux dépends de la beauté, eh bien il existe en Haïti un auteur qui excelle dans les deux domaines. Il s’appelle Gary Victor et son œuvre est considérable. Vous connaissez?
Alain Raimbault
Gary Victor, Collier de débris, 82 pages, éditions Mémoire d’encrier, collection chronique, Montréal, 2013


dimanche 5 octobre 2014

Murale par William Patrick et Adam Sajkowski

http://journalmetro.com/dossiers/mon-scoop/569424/569424/

Murale derrière la Grande Bibliothèque de Montréal

Une murale a été réalisée sur l’avenue Savoie, derrière la Grande Bibliothèque, par William Patrick et Adam Sajkowski, dans le cadre du projet «mur à mots».

J'ai pris ces deux photos vendredi 3 octobre 2014







dimanche 21 septembre 2014

Incendie éteint Montréal

http://journalmetro.com/dossiers/mon-scoop/561333/incendie-dans-le-vieux-montreal-2/



Incendie maîtrisé dans le vieux port de Montréal le 20 septembre 2014



Merci au journal Métro de Montréal (le site) ce 21 septembre 2014

Un incendie dans un bâtiment patrimonial du Vieux-Montréal a forcé l’évacuation d’une centaine de personnes vers 16h samedi. Les flammes ont pris naissance au 7e et dernier étage de l’édifice du 55 de la rue Saint-Paul, près du boulevard Saint-Laurent.

vendredi 15 août 2014

Poème

Parole en archipel

Plus de consistance
ne mentionner ni le fardeau
ni les ribambelles nasillardes
des lièvres ulcérés
Embrasser l’ample
Engloutir la fabuleuse présence
des conteurs bègues
Radicaliser les secondes de gloire
où le nom apparaît
Je sais par la pratique et les non-dits
des langues à tombe
La mémoire des tons étincelles
de l’inexorable odyssée du fou
Trajectoire en métadonnées d’un peuple
fliqué-tracé-courbé-semi-conduit
statistiquement parlant
Je colle à la fonction de
la grande uchronie
où chaque phonème réinvente un pont
Pow wow d’un solstice haïtien
d’un spiralisme acéré qui fignole
des fest-noz lubriques
Des loas vengeurs rasent les murs
arrachent les mapous en partance
Plus d’assistance, non
Les lièvres langagiers replient leurs doléances
sur leurs lézardes putrescentes
agrippés au cycle du carbone
par on ne sait quel mirage
Alain Raimbault

mercredi 13 août 2014

Un monde mort comme la lune, de Michel Jean

Michel Jean

Jean-Nicholas Legendre, un journaliste québécois part en Haïti afin de réaliser un reportage sur le trafic de drogue. Il a la ferme intention d’illustrer par des images et quelques entrevues les liens étroits entre les producteurs colombiens, la pègre haïtienne à la solde du président Jean-Bertrand Aristide et le Canada. En passant par Haïti, la drogue colombienne évite ainsi les contrôles policiers exercés aux frontières des États-Unis.
Le reportage se déroule comme une enquête policière menée dans le pire des bidonvilles, c’est-à-dire à Cité-Soleil où règne un chef de bande particulièrement violent : Sammy. À trop se rapprocher du monde du crime, forcément, le journaliste va finir par se brûler.  La suite du roman déroule les conséquences plutôt logiques, bien qu’extraordinaires, de la diffusion du reportage pour le moins explosif. Haïti est bien une plaque tournante du trafic de drogue et l’identité de quelques responsables (Sammy, le président Aristide, le pilote québécois de l’avion de transport) est révélée. Jean-Nicholas Legendre en a-t-il trop dit? A-t-il trop montré? Son statut de journaliste le protègera-t-il?
C’est un roman noir, qui, partant d’une situation dangereuse, tourne au cauchemar. Le langage précis décrit une réalité plausible. Le lecteur croit aux événements car les éléments de réels ne laissent planer aucune ambiguïté.  L’auteur sait écrire et mener une intrigue tambour battant.
L’image d’Haïti est noire mais comment procéder différemment, n’est-ce pas? Drogue, violence, assassinat, corruption, enlèvement, disparition, exil forcé, prostitution, pauvreté, saleté et misère dressent un paysage dans lequel les personnages ont peu d’espoir de rédemption. Et pourtant. Le vaudou dans tout ça? Un mystère total à peine esquissé.
Si ce tableau sans espoir n’est hélas en rien original, l’évolution du journaliste, elle, est singulière. Le roman met en relief les dangers d’un métier, aussi bien sur le plan professionnel que psychologique. Jusqu’où, semble crier Jean-Nicholas, ne pas aller trop loin? Journaliste semble ici une activité qui tutoie les limites. Qui fréquente des frontières minées. Comment ne pas sombrer quand on cherche dans les bas-fonds de la société la vérité? Celle qui dérange.
L’auteur est journaliste et comme tout policier qui se respecte, il sait mener l’enquête. Son livre est un véritable polar dans une langue ma foi un tantinet trop… policée mais percutante à souhait.
Alain Raimbault
Michel Jean Un monde mort comme la lune, roman éd. 10sur10, 2014

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dimanche 27 juillet 2014

Retrouvez-moi au Barfly

Le Barfly

et sur fb

J'y publierai des poèmes comme...


Matin du dehors
quand la glace en deuil
salope les restes de nuit gisant ferme
princes de l’arctique naufragés sans
nacelle
Ça dérive en masse
avalés corps démembrés par
ces métros de campagnes
qui jurent en maudit contre
la méchante race infiltrée
d’une pensée de gestes
Des mots sphériques
volent la vedette aux crânes en goguette
Tout pue en silence comme si on voulait se
désincarcérer de cet autre qui
danse dans la boîte écervelée
Ça roule en douce comme un secret
à la rencontre
Ça s’évertue à étouffer douze passacailles
démembrées
Je descends mordu grave par
la minute du dedans
Ça ira
Ça va toujours
Y a pas le choix
Pas le choix
                                            

Tim Lobster, 27 juillet 2014

Oui, Tim Lobster, c'est mon nom de plume, le homard plumé...










jeudi 17 juillet 2014

Géo tourisme Montréal 2014

http://geotourismag.com/fr/evenements/item/603-le-mois-de-l-archeologie

https://www.facebook.com/magazinemontrealgeotourisme?fref=ts

Je participe à la revue Géotourisme. Voici le petit article que j'ai rédigé pour le magazine 2014. J'ai aussi quelques photos sur la page facebook du magazine.

Août est le mois de l'archéologie partout au Québec. C'est l'occasion de découvrir seul ou en famille la richesse d'un patrimoine souvent ignoré.
Il existe 9 000 sites archéologiques dans la province, dont 125 sur la seule île de Montréal. 
Plusieurs musées vous ouvrent tout grand leur porte comme celui d'archéologie et d'histoire de Montréal, à Pointe-à-Callière, dans le Vieux Port. On traverse les siècles en ce lieu unique, depuis la présence amérindienne au 14e siècle jusqu'à aujourd'hui en passant par l'époque de la colonisation française ou par l'expansion de la ville au 19e siècle.
Une occasion rêvée pour se pencher sur les mystères de notre histoire et de la ville.  

Idées de génie Radio

Merci à Christine Brouillette !
Chronique sur Des idées de génie, avec Marie-Neige... Vers 16 minutes
11 juillet 2014

La jeune lectrice Radio

Merci à Sarah Brideau !!!

http://ici.radio-canada.ca/emissions/le_reveil_nouveau-brunswick/2013-2014/archives.asp?date=2014-07-14

     14 juillet 2014

9 h 39
Chronique livres : Les suggestions de Sarah Brideau de la Librairie Folio

Pont Champlain

http://journalmetro.com/opinions/courrier-des-lecteurs/526073/courrier-des-lecteurs-du-17-juillet-2014/

Pont Champlain

L’ancien pont Champlain

Le gouvernement fédéral va construire un nouveau pont Champlain, que j’espère sans péage, mais que va devenir l’ancien? Les projets semblent annoncer sa destruction en 2018. Pourquoi ne pas demander à la population taxable et corvéable à merci son opinion?
Pourquoi ne pas le conserver comme un monument historique? Pourquoi ne pas le transformer en terrain d’exposition? Pourquoi ne pas l’utiliser à des fins culturelles?
Personnellement, je le transformerais en espace vert rempli d’arbres, de fleurs et de fontaines. On s’y promènerait en été. On pourrait même s’y baigner.
On y cueillerait les pommes en automne et, en hiver, on y pratiquerait le ski de fond et le patinage. Un dernier détail : tout véhicule à moteur y serait strictement interdit.
Alain Raimbault, Longueuil

Merci au journal Métro de Montréal

mercredi 18 juin 2014

Critique Idées de génie Tome 1

Jolie critique dans La Presse +  du 16 juin 2014 de notre championne d'expo-sciences Marie-Neige, écrite par Marie Fradette:

Championne d'expo-sciences ? #01 - ALAIN RAIMBAULT - JACQUES GOLDSTYN

LE ROMAN EN QUATRE TEMPS

Alors qu’Hélène Vachon nous invite dans l’univers de la famille Doddridge, qu’Alain Raimbault présente sa nouvelle héroïne et que Marie-Frédérique Laberge-Milot nous convie à la campagne, Leon Leyson nous plonge dans un tout autre univers, très loin des légèretés de l’été.


lundi 16 juin 2014

Festival Euréka 15 juin 2014

Festival Euréka

http://journalmetro.com/dossiers/mon-scoop/511564/festival-eureka-dans-le-vieux-port/

Photo prises dans le Vieux Port de Montréal



Le Festival Eurêka!, un événement qui fait la promotion de la science, se déroulait dans le Vieux-Port de Montréal les 13-14-15 juin. 







jeudi 12 juin 2014

FIMA photo

 Hier vendredi 11 juin 2014 avant la pluie, sur Sainte-Catherine, dans Le Village

Merci au  Journal Métro de Montréal pour la publication de ma photo

FIMA

lundi 2 juin 2014

Festival de la Bande Dessinée à Montréal FBDM 2014

J'ai eu le plaisir d'aller au FDBM vendredi 30 mai 2014 au Parc Lafontaine. J'ai rencontré des auteurs Algériens.

Le journal métro de Montréal me publie une photo sur son site:

http://journalmetro.com/dossiers/mon-scoop/504016/festival-de-bd-de-montreal/



mercredi 28 mai 2014

Contre le FN

http://journalmetro.com/opinions/courrier-des-lecteurs/501921/courrier-des-lecteurs-du-28-mai-2014/

Merci au Journal Métro de Montréal pour m'avoir publié aujourd'hui ce texte dans le courrier des lecteurs: 

Bien vivre ensemble

Première page de mon quotidien gratuit lundi : Mme Le Pen, d’extrême droite, tout sourire. Eh oui, le Front national, parti politique d’extrême droite, termine en première position aux élections européennes en France. Ça fait mal lorsqu’on ne partage pas ses visées.

C’est un parti qui dit non à l’Europe, non à l’immigration, donc non aux immigrants, non à la démocratie, car il veut gouverner avec des référendums (dans un référendum, on pose la question qu’on veut au peuple), on ferme les frontières, on renvoie Dieu sait où les non-Français, tout le monde est catholique, Jeanne-d’Arc la royaliste remplace Marianne la républicaine, et malheur aux autres.

Le FN a recueilli 25 % du vote exprimé! Heureusement que 75 % n’ont pas voté pour ces idées-là.

Aussi, je suis heureux de ne pas entendre des idées aussi radicales et racistes au Québec en particulier, et au Canada en général. Aucun parti politique n’exprime un tel rejet de l’autre.

Lorsqu’un pays traverse une crise économique, il se referme sur lui-même et accuse l’autre d’être responsable de son malheur. Le Québec ne semble pas en crise économique, même si certains secteurs de l’économie sont plus fragiles que d’autres.

J’ai l’impression que malgré l’incessante guéguerre francophone-anglophone, Québec-Canada, charte-pas charte, on réussit plutôt bien à vivre ensemble, ici. Il est certes plus difficile de s’intégrer à la société québécoise quand on ne vient pas de France, de Belgique ou de Suisse romande, mais il y a me semble-t-il un bien vivre ensemble au Québec et au Canada. Je ne vois pas de parti politique qui promeut systématiquement l’exclusion. Je désirais le souligner et dire que je m’en réjouis. Est-ce que je me trompe?

Alain Raimbault, Longueuil

jeudi 22 mai 2014

Tonton Clarinette, de Nick Stone.

http://parolenarchipel.com/2014/05/22/nick-stone-tonton-clarinette/

Nick Stone : Tonton Clarinette

Ce premier roman d’un auteur né de père anglais et d’une mère d’origine haïtienne a reçu bien des prix littéraires, et l’on comprend très vite pourquoi. Ce polar en est un du début à la fin. Le crime est annoncé à la première ligne, page 13. «Dix millions de dollars s’il accomplissait un miracle et ramenait le gamin sain et sauf…»
514INRZR8eL._Huit lignes plus bas, le personnage de l’enquêteur est présenté. « Max Mingus était un ex-flic recyclé détective privé. » Le décor est planté. Un ex-policier en prison aux États-Unis est contacté par un homme à la tête d’une grande fortune en Haïti afin qu’il retrouve son enfant kidnappé il y a quelques années. Le lecteur, maintenu en état de curiosité permanente, parfois en état de voyeur quand les événements se corsent, découvre la vérité en même temps que Max Mingus. Il n’en sait ni plus ni moins. De plus, deux histoires se chevauchent parfaitement. Il y a celle de l’enquête, vécue chronologiquement par l’enquêteur, et la reconstitution fragmentaire de l’enlèvement de l’enfant le 4 septembre 1994 et des jours qui l’ont précédée.
Lorsque Max sort de prison, après moult hésitations, il accepte d’enquêter en Haïti où il n’a jamais mis les pieds et où se cache un ex-taulard qui a juré sa mort : Solomon Boukman dont la description à la page 61 donne froid dans le dos. Max ne parle ni créole, ni français. Enfin, il apprend que l’enquête menée précédemment par deux autres détectives a échoué chaque fois, laissant ces mêmes détectives en piteux état. Accepte-t-il ce défi seulement pour l’argent? Non, bien sûr. Sa femme, Sandra, à qui il arrive malheur en début de roman, est haïtienne. Aller en Haïti, c’est un peu aller à la recherche de cet amour perdu. Mais notre homme n’est plus un sentimental. La preuve, page 165. « Il (Max) était soupe au lait. Il agissait de manière impulsive. Il se laissait emporter et, oui, cela avait parfois altéré son jugement. Mais ça, c’était avant, quand il se souciait encore des gens et des choses, avant qu’il se mette à dos son propre système.»  Il mène l’enquête à sa façon, en s’alliant avec le mal incarné à la tête d’un bidonville, l’effroyable Vincent Paul, Le Roi de Cité Soleil. Balloté dans tous les sens, manipulé, menacé, Max découvre des vérités qu’il n’aurait jamais dû découvrir, bien sûr, et la fin surprenante et magistrale révèle que le coupable n’est pas qui l’on croit. Du point de vue du lecteur qui s’attend à lire un roman noir, exotique peut-être, haletant, violent, cruel, où la morale est chahutée, le contrat est rempli.
Comme Max Mingus est employé par une puissante famille haïtienne, il découvre l’alliance inconditionnelle qui existe entre les riches familles qui détiennent le pouvoir économique et le pouvoir politique. Dans ce monde de corruption absolue, où la raison (justice ?) du plus fort est toujours la meilleure (pour le plus fort, s’entend), c’est le plus riche, le plus violent, le plus amoral qui gagne et qui reste au pouvoir. Soit le perdant est écrasé, soit il se rebelle en employant les mêmes armes que son tortionnaire. La question que pose le roman est donc: peut-on reprocher à la victime de se défendre ainsi?
La situation politique proprement dite n’est guère plus réjouissante. Haïti est encore une fois occupée par les américains surarmés qui protègent le président Préval, page 242, « …simple bouche-trou d’Aristide, chargé de chauffer la place pour son boss jusqu’à son retour programmé. La démocratie était encore très élastique, dans ce pays. »
Et le vaudou dans tout ça? La touche exotique? Max doit l’affronter. Il participe incrédule à une séance de magie noire, interroge un boko, assiste à une cérémonie vaudou dans un hounfo duquel il peine à s’extraire, page 437 : « … il plongea dans la foule et se fraya un chemin à coups de pieds, de coudes et d’épaules, jusqu’à ce qu’ils soient (lui en son guide Chantale) enfin sortis du temple. » Page 393, il rencontre un Iwa ou « suppôt de  Satan » au Saut d’Eau, cascade sacrée entourée de mapous dont les « … racines étaient censées servir aux dieux loa de passage d’un monde à l’autre… » (page 386). Max Mingus ne croit pas au vaudou. Il ne cherche que des éléments rationnels pour alimenter son enquête. Selon lui, la logique doit triompher.
Les auteurs de polar quittent parfois le genre policier pour passer en littérature générale, parfois en restant chez leur éditeur. Ce roman de 679 pages pourrait paraître un peu long mais la qualité des descriptions des lieux traversés par Max Mingus mérite toute l’attention du lecteur. En fonction des détails donnés sur un lieu ou pour un personnage, l’inspecteur tire des conclusions qui alimentent son enquête. Les détails en disent beaucoup plus long que les dialogues ou que l’action elle-même. Les détails sont l’action! Les deux cents premières pages tracent le portrait d’un policier en prison et juste ce début donnerait en soi un très beau livre.
Pour terminer, le titre. Qui est donc ce Tonton Clarinette? Pour le découvrir, il suffit de se laisser porter par la musique, très loin de l’improvisation. Une pièce d’anthologie!
Alain Raimbault
Nick Stone : Tonton Clarinette, éd. Folio policier, Gallimard, 2010 (titre original : MR Clarinet, traduit de l’anglais par Marie Ploux et Catherine Cheval)

mercredi 14 mai 2014

Haïti ! Haïti ! Gary Klang et Anthony Phelps

Anthony Phelps, Gary Klang : Haïti! Haïti! Éditions Libre Expression, 1985

/http://parolenarchipel.com/2014/05/14/haiti-haiti-un-roman-danthony-phelps-et-de-gary-klang-ecrit-a-deux-mains/


anthony

Difficile de classer ce roman dans le genre policier ou dans celui du thriller même si certains éléments en font bien partie. Il y a le crime comme point de départ : un massacre d’innocents par les tontons macoutes cagoulés dans la ville de Jérémie. La date n’est pas donnée mais fait très certainement référence aux massacres de populations civiles ordonnées par le dictateur François Duvalier en été 1964 en représailles à une tentative de renversement de son régime.
Il existe bien une quête : Philippe Rivière, un justicier plutôt solitaire, aidé clandestinement par un mouvement d’opposition, se fait passer pour un journaliste. Il mène l’enquête afin de découvrir les commanditaires, le mobile, et surtout le nom des auteurs de ces crimes car parmi les victimes se trouve son cousin qu’il chérissait comme un frère. La justice que désire infliger Rivière s’appelle purement et simplement de la vengeance. Actions, meurtres, milieu urbain, nuit, sexe et enquête sont au rendez-vous.
Pour ce qui concerne l’intrigue, un homme très athlétique, champion de karaté va passer en Haïti afin de venger l’assassinat de son cousin et d’aider par la même occasion un groupe de révolutionnaires à renverser le régime dictatorial et sanguinaire du président Faustin.
booksCe roman politique porté par une langue vive, claire et précise fait tout de suite penser à Castro qui a renversé Batista par les armes en 1959. Le lecteur pense aussi aux romans latino-américains comme à ceux de Miguel Àngel Asturias, de Gabriel García Márquez ou à la poésie de Pablo Neruda car Haïti est en Amérique. Lorsque Dany Laferrière affirme qu’il est un auteur américain, il met en relief la culture du lieu qui l’inspire, où il demeure. Anthony Phelps et Gary Klang s’inscrivent dans la même veine. Ils décrivent une réalité américaine dans la deuxième moitié du XXe siècle qui a beaucoup à voir avec celle de l’Amérique latine.
Les liens sont nombreux d’un point de vue géographique, linguistique, historique et religieux. Ces deux auteurs illustrent avant l’heure le concept de créolité formulé par Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant dans leur manifeste de 1989 intitulé : Éloge de la Créolité. En effet, la langue française de Phelps et de Klang est traversée par les influences de l’espagnol et du créole haïtien, et l’histoire tragique d’Haïti sous les dictatures des Duvalier père et fils évoquées ici fait écho à tous ces régimes autoritaires qui décimèrent les populations d’Argentine, du Brésil, du Chili, du Paraguay, de l’Uruguay, du Chili ou de la République Dominicaine à la même époque.
D’un point de vue symbolique, ce n’est plus un seul crime que désire venger Rivière mais l’ensemble des crimes commis par ces dictatures. Si la justice a peu de chance de triompher, la vengeance qui est également amorale offre une solution de rechange. Le mal est combattu par le mal. Nous sommes bien dans un roman noir.
La trajectoire de Philippe Rivière est également intéressante. Page 11 : « Né de père français et de mère haïtienne… citoyen français, mais haïtien de cœur. » Après un passage tumultueux en Algérie, lors de la guerre d’indépendance, imagine-t-on, il décide de revenir sur la terre où il a passé une partie de son enfance. Ici, les deux auteurs exilés eux-mêmes à cause de la dictature,  posent donc la question de l’exil.
La réponse apportée dans ce roman pour un seul individu est que l’appel de l’enfance, de la patrie de la mère est plus fort que tout. Le héros revient au pays. D’un point de vue historique, peu d’exilés par une dictature sont revenus au pays pour lutter contre l’oppression les armes à la main. Mais après la fin de la dictature, le mal n’est-il pas fait? L’exilé ne risque-t-il pas de demeurer à jamais en exil?
Ce roman qui a été publié il y a presque trente ans, à l’époque où sévissaient encore ou terminaient de sévir de nombreuses dictatures en Amérique latine et en Haïti n’a rien perdu de sa pertinence. L’intérêt du lecteur est soutenu par le suspense, par l’action et par les questionnements suscités chez le lecteur par les personnages, aussi bien par les bourreaux (ceux qui sans vergogne aucune profitent du régime dictatorial pour accéder à une vie matérielle et sociale très confortable) que par les victimes (la vengeance est-elle justifiable quand toute justice est impossible?)
Pour terminer, cette œuvre écrite à deux mains questionne la notion d’auteur. Impossible de savoir qui de Phelps ou de Klang a écrit tel ou tel passage. L’auteur disparaît ainsi pour laisser triompher une instance narratrice orpheline. Le message, un peu comme une œuvre d’art non signée, comme une peinture luxuriante de Marc-Aurèle Fortin, a effacé son créateur. Et si le véritable titre était Anthony Phelps, Gary Klang ? Une sorte d’autobiographie imaginaire, la plume en guise d’arme.
Alain Raimbault
Anthony Phelps, Gary Klang : Haïti! Haïti! Éditions Libre Expression, 1985

lundi 28 avril 2014

Shoah et éducation (Journal Métro de Montréal)

Shoah et éducation
 
Lorsque je suis arrivé en Nouvelle-Écosse en 1998 et au Québec en 2011, j’ai été surpris de constater que l’histoire de la Première et de la Deuxième Guerres mondiales était très peu enseignée dans les écoles. La Shoah est en général à peine esquissée, ou étudiée en profondeur selon les compétences et l’intérêt des enseignants. Comme je viens d’Europe, je me suis tout de suite demandé pourquoi un tel vide. Un tel désintérêt. Si on ne veut pas que de telles atrocités recommencent, au moins faut-il en avoir connaissance, n’est-ce pas? Pour moi, comme pour beaucoup d’Européens, la mémoire de la guerre m’a été transmise en famille. Mes grands-parents m’ont raconté comment ma mère, enfant, s’est fait tirer dessus à la mitraillette par les Allemands qui occupaient le village. Mais il suffit d’ouvrir les yeux et de tendre l’oreille pour constater que le Québec est en Amérique du Nord. Les deux guerres mondiales ont très peu sévi sur le territoire. Les plages du débarquement de juin 1944 ou les camps d’extermination sont situés en Europe. Ces lieux sont lointains vus d’ici. De plus, les témoins de cette époque qui vivent au Québec et qui pourraient ou voudraient témoigner se font de plus en plus rares. Enfin, il est normal, me semble-t-il, qu’une nation comme la nation québécoise désire transmettre avant tout son histoire à elle, par exemple l’histoire des Premières Nations, la colonisation, la guerre de Sept Ans ou les mouvements sociaux du XXe siècle au Québec. C’est bien normal, certes, mais si nous ne tirons pas les leçons des deux guerres mondiales, qui sont de grands échecs pour l’humanité entière, nous risquons vraiment de nous exposer à de nouveaux conflits. En cela, l’enseignement de la Shoah nous aide à comprendre les mécanismes politiques qui mènent un peuple à sombrer dans l’exclusion, l’antisémitisme et le génocide. Les outils pour les enseignants sont disponibles entre autres sur la toile, grâce à la fondation Azrieli, et le Centre commémoratif de l’Holocauste de Montréal mérite une visite. Je me souviens… oui, mais de quoi?
 
Alain Raimbault, Longueuil
 
Courrier des lecteurs Journal Métro de Montréal  28 avril 2014

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dimanche 27 avril 2014

Bonel Auguste: Un cri Lola

http://parolenarchipel.com/2014/04/27/9749/

Bonel Auguste, Un cri Lola

1388829-gfUn cri Lola, de Bonel Auguste, tient davantage du poème en prose que du roman. Certes, un jeune homme fréquente une très belle jeune femme, Lola. Le jazz, la poésie, la peinture, le théâtre ou la photographie sont les arts consommés faute d’amours charnelles. Un long poème musical. Ce livre n’a rien du cri mais tout d’un chant accompagné au saxophone par John Coltrane. Cris, bruissements, dialogues, bruits, paroles, chansons, musiques, notes, dissonances, toute la gamme y passe. Le narrateur est en fait p.47 « … le type qui porte toujours un immense sac à dos. » Il suit Lola en la suppliant secrètement de lui offrir son amour (les fleurs). Le livre présente la quête d’un amour inatteignable, sublime en cela. Les récits qui ponctuent la quête principale du narrateur proposent des variantes de la même histoire. Un footballeur veut briller parmi des enfants pour séduire les jeunes femmes qui l’observent. Un pharmacien lit le journal depuis trente ans accoudé au comptoir, immobile, comme statufié dans une vie éternelle. Un chien lépreux, borgne et auquel il manque une patte est sauvé par l’amour d’un vieux pêcheur. Enfin, les descriptions lyriques des morceaux de jazz représentent l’expression sublimée de l’amour que le narrateur porte à Lola.
Ce long poème interroge en fait les rapports étroits qui existent entre le temps vécu dans une tonalité esthétique, c’est-à-dire la fréquentation du beau (Lola, femme idéale, et les arts, pure jouissance de la beauté) et le dépouillement douloureux que ce passage du temps provoque chez l’être en quête de sérénité. L’interrogation de la page 28 met en relief le tiraillement ressenti par le narrateur entre sa quête de la beauté et son impossibilité de l’atteindre. « La semaine dernière, d’une voix un peu frêle, elle (Lola) m’a demandé pourquoi je passe mon temps à regarder cette ancienne maison. Je lui ai répondu, j’attends que quelque chose y arrive… Ensuite, elle s’est accoudée au comptoir pour me regarder avec une tendresse frôlant la pitié. » Un livre poétique et très émouvant.
Alain Raimbault
Bonel Auguste, Un cri Lola, éditions Vents d’ailleurs, 2013

(Merci à Thélyson Aurélien pour publier mon article sur son excellent site culturel.)