dimanche 30 septembre 2018

Giant 1 et 2, de Mikaël, éditions Dargaud, bande super bien dessinée

J'ai lu et adoré cette BD en deux tomes.


1: New York, époque de la grande dépression, début des années 30. Des ouvriers irlandais construisent le Rockefeller Center. Giant est un ouvrier à la carrure de géant, silencieux de torturé, qui écrit mystérieusement des lettres à une femme en Irlande. Un lourd secret pèse sur lui. Il vit misérablement au milieu des autres ouvriers qui comme lui risquent leur vie sur les poutrelles d'acier. La vie quotidienne est dure et simple pour ces hommes seuls qui ont tout quitté pour envoyer de l'argent au pays. 

2: New York, la mystérieuse femme arrive avec ses enfants et rencontre Giant... La vérité sera-t-elle trop difficile à dire? La construction de l'intrigue suit la progression vers les sommets du Rockefeller Center. 



L'histoire est magnifiquement racontée en variant les points de vue et les silences illustrés. C'est beau, fort, très émouvant, surtout à la fin quand on découvre la photographie finale! Les esquisses en bonus sont splendides! Les tons sépias, une réussite! Bravo à Mikaël! Il me tarde de lire ses autres œuvres d'art. 

J'ai eu le plaisir de rencontrer Mikaël au salon du livre de Montréal en novembre 2017. Je ne le connaissais pas du tout mais ses images étaient si belles que je suis resté devant lui, à le regarder dessiner, fasciné. 



Je sais que son diptyque rencontre un  succès  mérité. 

On trouvera quelques planches ici:


et ici:




Faire la couverture d'une revue prestigieuse comme dBD, c'est signe que le travail est admiré de beaucoup.

Enfin, je suis allé faire un tour au Rockefeller Center et Plaza. Voici mes images de mars 2016:




















































samedi 29 septembre 2018

Karine Legault-Leblond écrit d'Effacé:

Karine Legault-Leblond écrit le 27 septembre 2018 à propos d'Effacé:

Je viens de lire le mot final de ton roman, Alain Raimbault... Il va me hanter longtemps, c'est clair. Vraie ou pas, cette histoire met en lumière l'expérience d'une conscience qui survit à son enfance en prenant refuge, entre autres, dans le monde scolaire et l'écriture. Je ne peux qu'être sensible à ton œuvre, d'une puissance presque violente et d'une beauté crue. Un hymne moderne à la résilience, réaliste et intemporel, qui ne tombe jamais dans la facilité dramatique. Un véritable tour de force.

Voici la photo qu'elle a prise: 






vendredi 28 septembre 2018

Lancement d'Effacé le 27 septembre 2018

Lancement d'Effacé le 27 septembre 2018 à la librairie Le port de tête à Montréal



Je fais mon discours et une petite lecture

Lecture de la page 38 et 39, la douce naissance du narrateur

Con Andy y una amiga


Avec mes collègues Kathleen, Madame Dietz, Sylvie et Néémie. Manon est venue et partie avant la photo.

En famille, entre ami(e)s

Mi bonita

Avec Phil Comeau, le plus grand cinéaste acadien

Mes adorables éditeurs, Geneviève et Jean-Marie

En vitrine

Très agréable lancement, comme on peut le voir. 

Mon discours;


Chères collègues,


Je vais improviser un discours. Voilà. 


Merci d’être venues pour célébrer un usage de la langue qui n’est plus ici scolaire mais artistique. J’ai essayé de créer une oeuvre littéraire remplie de bien mauvais sentiments car, comme Gide l’a affirmé, on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. 


Tout d’abord, le poète que je suis a constaté son échec en poésie. Personne n’en lit, personne ne me lit. Alors, essayons au moins d’être écouté:


Fatigue Crasse


Où se poser


quel délit opposer à ma


fatigue crasse


je n’en sais pas plus sur les


apparitions intégrales des


douleurs du passant


du vaste compagnonnage


Je dérive à la dure écrasant


les frontières exhibées d’un catalogue d’hiver


seul l’espoir polémique


Il advient des enfances des


recompositions vieillies collées aux basques comme


des fictions appauvries


Les rues nouvelles me


paraphrasent


Au coin, que rien n’habite,


des échos débattent


suite d’oublis en confrérie


Mes absences font hiérarchie


Ressurgit


un prétexte à la mer le


grand large qui soudain


m’efface




Alors, j’ai changé de stratégie après des décennies de poèmes sublimes et ignorés. J’ai même inventé un genre littéraire révolutionnaire: la poésie sous-réaliste. Pour le surréalisme, on m’avait grillé la politesse. Donc, je continue d’écrire de la poésie, mais je trompe mon monde en affirmant que c’est du roman. En fait, ce roman est un collage de poèmes. Je l’ai écrit 20 minutes de temps en temps pendant trois ans. En imaginant des transitions rock-and roll, le texte se tient. L’avantage de la création artistique, c’est que personne ne m’oblige à écrire, je le fais au hasard de l’inspiration comme certains regardent Netflix ou se font du jambalaya au chorizo. Pareil. L’autre avantage est la liberté totale du propos. J’ai ainsi écrit sans retenue aucune ce que me dictait mon inconscient débridé, j’ai tout dit, chose qui dans la vraie vie ne se fait pas. Quand vous aurez lu ça, j’ai l’impression que vous allez me regarder bizarrement ensuite. Il n’a pas écrit ça, lui! Eh bien oui. J’ai abusé de ma liberté de scribouillard. C’est ça, l’art. C’est implanifiable. Ça vous tombe dessus un mardi. On n’y peut rien, c’est là! 


Merci au passage à mon éditeur qui, sur l’écran noir de ses nuits blanches, a vu des images publiables. Grand bien nous fasse. 



Ensuite, d’où vient l’inspiration? Réponse: de déviances textuelles. Quand un prédateur textuel a longtemps prédater, néologisme à saisir dans le sens de piller, faut bien rendre un jour ou l’autre sa copie. On lit, on lit, on lit encore, on écoute, et puis un jour on se dit qu’il faudrait bien écrire car nous aussi nous avons des idées, souvent tordues, voire inqualifiables. Certes, on n’écrit pas de livre avec des idées mais avec des mots. Les idées, c’est un début. Vous allez ainsi lire ce que j’ai longuement pensé. Hors, une fois imprimée, l’idée est éternelle. Elle voyage dans les imaginations. Les écrivains, passés et présents, sont toujours de ce monde. La preuve, il y a les librairies, les bibliothèques, publiques ou intimes! Ces salons de murmures. J’ai murmuré à ma façon. Un exercice de survie. 


Enfin, j’ai choisi un joli passage que toutes les mamans du monde vont adorer. La naissance du narrateur. Si vous croyez que tout commence au commencement, détrompez-vous. Les débuts sont toujours antérieurs. Quand un truc commence, c’est qu’il est trop tard. Voici un doux extrait (page 38).











samedi 15 septembre 2018

Photo des élèves de mon école en 1971-1972 à Félines-Minervois


Publié le  / Mis à jour le 


https://www.midilibre.fr/2012/04/22/felines-minervois-souvenirs-pour-la-classe-71-72,489981.php 

En cette année 1971, la rentrée scolaire est le 14 septembre, ce sera la dernière année ou le jour d'interruption des classes est le jeudi, le ministre de l'éducation est Olivier Guichard, sous la présidence de Mr Georges Pompidou. Félines, village viticole et industriel avec les établissements Mathieu, compte 530 habitants, Jean Louvière est maire, le commerce et l'artisanat local sont en plein essor, la population active travaille durement, la vie au village est paisible, calme et tranquille.

Pour la scolarité des enfants félinois, de l'année 1961 aux années 80 Mme Corbière assure la garderie des petits jusqu'à 4 ans, dans l'actuelle bibliothèque. Pour le primaire deux enseignantes se partagent l'effectif des élèves, Mme Chabbert, institutrice à la retraite en 1990, enseigne les 5/7 ans dans le bâtiment actuel côté route et Mme Julien, institutrice et directrice, aujourd'hui décédée, prépare les 8/10 ans au passage vers le collège, sa classe est côté rue. Les deux cours sont séparées d'une barrière de ciment, mais un accès permet d'aller jouer d'une à l'autre. Deux voyages annuels sont organisés, « le petit » pour les élèves et « le grand » en fin d'année, auquel les parents peuvent participer, permet de visiter des lieux plus éloigner,  les familles ne voyagent pas comme aujourd'hui. Les enfants correspondent avec l'école de Cologne, dans le Gers, avec laquelle échanges et rencontres sont organisés.

Chaque année le photographe fait le cliché des élèves scolarisés, sur celui de 71/72, soit une trentaine, la moitié réside et travaille sur le village ou les villages voisins Hérault ou Aude. Les plus grands, sur la photo, ont ou vont faire cinquante ans et tous pourront se souvenir des années scolaires passées sur les bancs de l'école communale de Félines-Minervois.

Photo :
Rang du haut : Maria Escobar, Sylvie Borrèda, Claude Muret, Marie-Josée Colin, Dominique Baillot, Rémy Millies, Jean Lignières, Philippe Lignières, Philippe Chabbert, Jean-François Escande, Pascale Escande.
Rang du milieu : Christophe Fontrouge, Jean-Luc Marty, Alain Vaissière, Alain Baillot, Sylvie Chabbert, Bruno Durand, Anne Fraisse, Serge rieussec, Barbara Baillot, Eric Berdeil.
Rang du bas :
Félix Saffon, Jean -Marc Colin, Joséphine Escobar, Christophe Berrux, Gilbert Colin, Jean-Luc Millies, Laurent Marty, Ghyslaine Roux, Gilles Salles.

Remerciements à la Mairie de Félines-Minervois et à Mme Chabbert pour les renseignements.

FELINES-MINERVOIS Souvenirs pour la classe 71/72
Ajouter une légende

6 avril 2021:

Lettre à Madame Chabbert, ma maîtresse à l’école communale de Félines-Minervois (34) au milieu des vignes, début des années soixante-dix. 


Très chère madame Chabbert,

J’ai souvent, souvent pensé à vous ces cinquante dernières années. Vous allez comprendre pourquoi.


Lorsque je suis arrivé dans votre classe, vous enseigniez trois niveaux en même temps: CP, CE1, CE2. Dans le mien, celui des petits, nous étions 3: Gilbert, Jean-Luc et moi, si je me souviens bien. Les grands, me semble-t-il, étaient Félix, Jean-Marc et Christophe. Je sais que nous étions ensemble.

Pour commencer à apprendre à écrire, à bien former nos lettres, vous nous aviez fourni une plume, un encrier et un buvard. Comme dans le passé. Comme dans les films en noir et blanc. Vous savez, je n’ai jamais réussi à écrire avec ça. Je mettais de l’encre partout et je faisais des trous dans mon cahier. Mes lettres ressemblaient à des lacs. L’encre, c’est incontrôlable. Après quelques jours ou quelques semaines, vous nous aviez offert un stylo bille! Ôh joie! Objet magique. Plus de taches. Mais c’était trop tard. Ma graphie ressemblera toujours à celle d’un cochon. Je ne vous en veux pas. Mon grand-père agriculteur disait que j’étais aussi habile de mes mains qu’une chèvre de sa queue. Pour ce qui est du dessin des lettres, je n’étais donc pas doué. Et puis, vous m’avez appris à écrire des mots, des phrases, et à lire. Chaque fois que je lis un texte ou que j’écris une phrase, c’est grâce à vous. C’est vous, madame Chabbert, qui m’avez ouvert les portes du monde, qui m’avez appris à lire et à écrire. Ce n’est pas rien dans une vie. Ma mère disait: «Quand Alain a appris à lire, il a été sauvé.» Ma mère avait raison. Quand on sait lire, on dispose d’une arme infiniment puissante, d’une potion magique pour se défendre. 

En CE1 ou CE2, nous avons reçu un manuel de français. Je me souviens encore de deux textes: l’histoire d’un enfant qui boit du jus d’orange et qui fait la grimace parce qu’il n’a pas mis de sucre dedans. Et l’autre, celle d’un bateau qui fabrique du sel, qui coule et qui est donc à l’origine du sel dans les océans. L’école, c’était facile pour moi. Pendant que je formais mes lacs d’encre ou mes pattes de mouches hyperactives, j’écoutais vos leçons pour les plus grands. Et quand je devins grand, quand j’eus six et sept ans, je savais déjà. Nous faisions des compositions de cinq lignes. Nous devions inventer des histoires. Aucun problème pour moi. Inventer des histoires, c’était dans mes cordes. Et vous m’encouragiez sans cesse. De tous les trois élèves de mon niveau, sans me vanter, j’étais le meilleur. Quand je suis passé dans la classe de madame Julien qui enseignait les CM1 et CM2, j’étais prêt. 

Je n’ai jamais cessé d’écrire vos compositions. Je suis devenu écrivain. Aujourd’hui j’ai publié trente et un livres au Canada (au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick). J’ai aussi publié des nouvelles et de la poésie dans de nombreuses revues et, bref, j’écris. Avec vos mots. Avec votre syntaxe. Avec votre conjugaison. Ce que je mets sur le papier, ce que lisent mes lectrices et mes lecteurs, au Québec où je vis et un peu partout dans le monde, ça vient de vous. Je tenais à vous le dire.

Mais ce n’est pas fini.

Je suis aussi devenu enseignant. D’abord parce que j’adore l’école. Je me sens bien à l’école. Quand je rentre dans une école, je pousse un soupir de soulagement. Enfin, voici ma vraie maison. Et vous savez d’où me vient ce sentiment? De vous, bien sûr. Quand on aime l’école, c’est petit. Le sentiment reste. Vous n’imaginerez jamais l’impact positif que vous avez eu sur moi.

Au début de ma carrière d’enseignant, à Bressuire (79), vous allez rire, lorsque j’écrivais une phrase au tableau, les élèves me demandaient: 

  • Monsieur, c’est quel mot, là?

Je demandais:

  • Comment ça, quel mot?

  • Le premier...

Mon écriture de cochon me posa bien des soucis. En terminant l’école secondaire, j’écrivais mal. Après des années de prises de notes en accéléré à l’université, j’étais devenu illisible. Un trait entre deux voyelles en forme de i signifiait deux consonnes identiques, mais lesquelles? Ou une suite aléatoire de voyelles. Le sens général de ma phrase illisible devait donner le sens du mot illisible. J’ai donc dû apprendre à former mes lettres au tableau, lentement. Je pense que mes élèves devaient penser que j’avais un problème psychomoteur. Ou une lésion cérébrale qui m’empêchait de bouger la main droite normalement. Quand j’oubliais de former mes lettres, la question tombait comme un couperet:

  • Monsieur, c’est quel mot, le premier. Et… le deuxième aussi.

Et puis on inventa l’ordinateur, le traitement de texte et le projecteur. Plus besoin d’écrire au tableau, ou si peu. Tu appuies sur une touche, la lettre est miraculeusement formée! 

Voilà, très chère madame Chabbert, je ne suis pas Camus mais je vais terminer avec ces mots qu’il écrivait à son instituteur Monsieur Germain peu après avoir reçu le Prix Nobel de Littérature:


 «…(vous dire ce que) vous avez été, et êtes toujours pour moi, et …  vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse, de toutes mes forces.»

Alain Raimbault



samedi 1 septembre 2018

Effacé, d'Alain Raimbault (oui, moi) à L'instant même


Voici mon troisième roman de littérature générale, qui est aussi mon 30e livre! 
Il va sortir le 17 septembre 2018 au Québec, et au Canada. Et en novembre 2018 
normalement en France. 





Fiche du distributeur Dimédia: 

Un narrateur s’adresse à l’enfant qu’il a été pour lui rappeler un passé douloureux et violent. Si le sujet est difficile, Alain Raimbault sait trouver les mots pour l’aborder avec franchise, voire humour. De la France au Québec, d’une maison de passe parisienne à la campagne, l’histoire d’un jeune garçon devenu homme se dévoile dans un rythme rapide et vif, sans complaisance.

Une nuit, tu ne rêves pas. Tu écris. Des lignes noircissent les pages blanc-crème qui apparaissent par magie devant tes yeux. Tu écris, écris, écris. Les lignes avancent comme une pluie de fourmis sur les pages. Tu écris plus vite que tu ne lis. Tu imagines des histoires qui s’écrivent seule, guidées par ta volonté de droitier. C’est toi qui écris même si tu ne vois pas ta main. Tu écris des histoires de voyages principalement, des gens vivent des aventures et c’est la plus belle nuit de ta vie. Tes images sont des métaphores. Tu rêves en métaphores. Tu écris des livres, la page tourne et tu poursuis. Des heures et des heures d’heureuses écritures. Lorsque tu te réveilles, tu sais. Tu sais que tu seras écrivain. Écrivain de jour. Avec de vrais livres en papier. Qui t’attendent. Tu les as vus. Ton rêve te l’a dit. Tu vas écrire ces livres pour savoir ce qu’ils racontent. Ils t’attendent. Tu sais !



Dans la Devoir du 1er septembre 2018:
"À SURVEILLER AUSSI
Effacé, d’Alain Raimbault
Entre la France et le Québec, entre la lourdeur des mots et l’humour, le narrateur parle à l’enfant qu’il a été et lui rappelle le passé violent qui l’habite toujours. (L’instant même, le 17 septembre)"
source: Le Devoir

Dans la revue Les libraires fin août 2018:
"Dans Effacé (L’instant même), Alain Raimbault raconte l’histoire d’un passé douloureux, qui a forgé le jeune garçon maintenant adulte."


http://vitrine.entrepotnumerique.com/resources/9782895029656 

Table des matières

Effacé1
Guéret9
Paris15
Perpignan69
L’Espagne83
Narbonne93
Montréal131

Formats disponibles :

  • EPUB

    Protection: Filigrane14,99$
  • PDF

    Protection: Filigrane14,99$