mercredi 20 septembre 2017

La violence en embuscade, de Dror Mishani

Lu en septembre 2017: La violence en embuscade, de Dror Mishani, éd. Points Seuil policier.
Notre brave commandant Avraham Avraham a passé trois mois de vacances en Belgique auprès de sa nouvelle dulcinée. Lorsqu’il rentre à Tel-Aviv, une nouvelle enquête l’attend. Quelqu’un a déposé une fausse valise piégée devant une garderie. La menace est évidente. Il faut retrouver au plus vite le coupable, un homme qui boîterait, avant qu’on ne dépose une vraie bombe. Rapidement, le policier se rend compte que l’horrible propriétaire de cette garderie en aurait froissé plus d’un. Un parent vraiment bizarre, Haïm Sara, justement, pas sûr de lui du tout a été humilié par cette dame. Une vengeance? Chemin faisant, on apprend que ce monsieur Sara a deux enfants et qu’il passe son temps à leur faire croire que leur mère, partie à jamais, va revenir. Vraiment étrange, le monsieur. Pourquoi ne pas avouer qu’elle ne reviendra pas?

Cette deuxième enquête est excellente car elle est le prolongement de la première où le commandant a vraiment perdu du temps et commis quelques erreurs. Il est traumatisé par le fait qu’un adolescent a été tué, qu’on n’a jamais retrouvé le corps et que la vérité n’a certainement pas triomphé. Ses décisions, ses jugements sont influencés par l’enquête précédente. Et cette fois, ce n’est pas une mais deux enquêtes qu’il mène de front. Il avoue à la fin: “J’étais sûr que là, j’y étais arrivé, mais non, là non plus, je n’ai réussi à sauver personne.” (p.376) Monsieur Sara se plaint plusieurs fois de ne pas avoir de chance dans la vie. Le commandant non plus. Il doit travailler fort pour en arriver toujours à des solutions incomplètes. Le lecteur ne connaît jamais les mobiles des crimes. Pourquoi on tue dans les romans de Dror Mishani? Mystère. Un jour, j’avais rencontré Thierry Jonquet qui expliquait lors d’une rencontre avec des élèves au Lycée Professionnel Réaumur, à Poitiers,  que la question qui le turlupinait avant d’écrire un livre était la suivante: Pourquoi tuer? Je pense que Dror Mishani se pose la même question et n’apporte aucune réponse précise, pour mon plus grand bonheur.

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