mercredi 18 décembre 2019

Charles Bukowski: Sur l'écriture

Charles Bukowski: sur l'écriture éd. Au diable vauvert, 2017




Quel livre!!! On en sort le souffle coupé, si on en sort. Une vie de correspondances avec divers éditeurs, quelques auteurs. Buk n’a aucune demi-mesure dans ses prises de position. Il écrit, il boit, il joue aux courses, il travaille à la Poste, un peu, il baise, il se bat, puis il écrit. Il dessine aussi, et il peint. Une vie, dévorée par l’écriture. Uniquement l’écriture. À tirer le diable par la queue presque toute son existence. Il écrit. Et il dénonce les charlatans comme Hemingway ou Céline incapables de préserver leur flamme. Ce recueil de lettres est terriblement touchant parce que Buk va droit au but, toujours, et il annonce le prix quotidien à payer. Pauvreté crasse, beuverie sans nom, tension de l’émotion. La lettre la plus belle pour moi est celle qu’il envoie à David Evanier, fin 1972, page 208-209. Il lit quand il est jeune, mais il ne retrouve pas dans la rue ce que racontent les livres. Les livres mentent, en quelque sorte. Alors il va écrire pour raconter sa vision de la vraie vie, et aussi parce que ce qu’écrivent les autres (Shakespeare, Keats, Gide, Faulkner, les philosophes...) est “maigre et prétentieux.” “Je ne trouvais rien de semblable à ce que j’éprouvais” (dans les livres des autres) écrit-il.

Toute sa vie il écrit des poèmes, beaucoup de poèmes, des milliers! Il commence par les envoyer à des revues, qui systématiquement ne les lui renvoient pas quand elles les refusent. Bien sûr, il n’a pas pris la peine d’en faire une copie. Pas le temps. Quand par miracle il en publie un ou deux, il est payé et peut espérer manger et boire encore un peu. Ou jouer aux courses. Il ne sait qu’écrire. S’il n’écrit pas, il tombe malade. Taper, taper, et encore taper. Il se moque de ces poètes qui vivent en groupe pour se montrer (La “Beat Generation”), davantage préoccupés à paraître qu’à écrire Il se demande aussi pourquoi les écrivains perdent leur temps à lire en public sur scène. S’il avait voulu être sur scène, il serait devenu comédien, non? Quand aux universitaires, il n’en pense que du mal. L’écriture ne peut s’enseigner. Si on est écrivain, on écrit. On ne demande rien aux autres.

Le succès finit par lui tomber dessus sur ses vieux jours. Il en est heureux parce qu’il gagne de l’argent avec ses livres (recueils de poésie, nouvelles, romans), mais il continue à vouloir vivre en solitaire et à préférer la compagnie des ouvriers à celle des intellectuels peureux, paresseux, mous du gland.


Une vie coup de poing que celle de Bukowski De grandes leçons à en tirer. Éblouissant!


vendredi 6 septembre 2019

Sur Kent Anderson

Je suis en train de lire Kent Anderson avec un stupéfiant émerveillement.

Photographies trouvées ça et là, avec leur source:

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Sympathy for the devil par Anderson
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Chiens de la nuit par Anderson

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Un soleil sans espoir par Anderson


J'ai réussi à trouver ces 4 livres ces deux dernières années.
Cet été, début juillet, je prends un livre dans ma bibliothèque, c'est les vacances: Pas de saison pour l'enfer, chez 13e note, et cela a été un pur éblouissement! Woaoh! Quelle force1 Quel sens du détail, et de la parabole.
Je suis en train de lire Sympathy for the Devil, et c'est extraordinaire aussi! Quel écrivain! Il transforme sa vie d'ancien tueur au Viet Nam en art. Extraordinaire!!!


Voici ma critique de... 
Kent Anderson, Sympathy for the Devil, folio policier (Ce n’est pas du tout un livre policier, Gallimard aurait dû le publier en folio)

Hanson vient d’être appelé sous les drapeaux. Années 60, la guerre du Viêt-Nam fait rage. Il ne veut pas forcément y participer mais quand faut y aller, faut y aller. Il se trouve que malgré un entraînement rude et déshumanisant, il se met à aimer ça, l’apprentissage de la guerre, et qu’il finit même par se faire enrôler dans les Bérets Verts, les forces spéciales hyper entraînées pour tuer.

Une fois sa formation terminée, le voilà au milieu de la jungle à jouer à cache-cache avec Charlie, les Viêt-Congs qui pratiquent une guérilla artisanale et terriblement meurtrière. Encadré par le vieux Quinn des forces spéciales comme lui et du chamane Montagnard Mr. Minh, Hanson organise des virées sanglantes quand il n’est pas lui même la cible d’un tireur isolé ou d’une attaque nocturne. Il n’est jamais question des raisons de son engagement, Hanson fait la guerre car il a appris à aimer la guerre. Il est devenu une machine sur entraînée à tuer, et la proximité de la mort qu’il donne (on ne compte plus les cadavres) et qu’il risque de recevoir est le summum du plaisir pour lui. Il est définitivement passé de l’autre côté.

Le roman est une séries de souvenirs, et ceux du Viêt-Nam sont les plus absurdes et bien sûr les plus violents. Les Vietnamiens, sans distinction d’âge, de sexe ou d’allégeance politique, blessés ou pas se font massacrer sans arrêt et surtout sans état d’âme. Ils meurent, disloqués ou brûlés par la toute puissante mécanique américaine parce qu’ils sont là. Le principe de base est de lutter contre le communisme. Une fois sur place, le seul principe qui perdure est de tuer en premier afin d’éviter de mourir. Il n’y a plus aucune idéologie qui tienne. Seules comptent à côté les petites magouilles pour s’enrichir personnellement, pour gagner du galon ou pour se venger. Les braves Américains meurent aussi par milliers, surtout dans les premiers jours au combat parce qu’ils ne comprennent pas encore d’où provient le danger, c’est à dire de partout. Sans oublier les tirs amis. 

Après un tour d’un an en enfer, Hanson qui n’a pas été tué car il a appris en observant les autres essaie de revenir à la vie civile au pays, mais comme tout l’agresse, comme il ne parvient pas à se réadapter à la non-agression quotidienne, il signe pour un deuxième séjour. 

Ce livre est une immense dénonciation de tous les mensonges officiels qui ont justifié cette guerre. Les industriels gagnent de l’argent en vendant leur matériel de guerre (pas toujours adapté à la jungle) à l’État; les politiques votent les budgets pour acheter ce matériel et pour être réélus; les jeunes Américains et l’ensemble du peuple vietnamien meurent pour rien, dans d’infinies cruautés. Plus aucune morale n’existe. Le triomphe de l’absurde et de l’arbitraire. 

La grande qualité de l’auteur est de montrer. Ses descriptions réalistes donnent à voir les effets dévastateurs de la guerre et la psychologie d’un héros complètement accros à la guerre. Hanson qui aurait pu continuer à être un petit gars ordinaire s’il était resté chez lui finit très jeune par devenir un tueur maladif. Toujours sur le qui-vive, il ne peut faire un pas ou somnoler sans son arme chargée. Imaginez son retour à la vie civile!

Il se trouve que ce roman est largement inspiré de la vie de Kent Anderson qui a lui-même été cet Hanson, au nom comme amputé par la guerre. Il le dit ensuite, la vie après le Viêt-Nam n’a plus aucune saveur et il est très difficile de ne pas tuer quelqu’un pour rien. (Troubles de stress post-traumatique?) Heureusement, il a écrit et réussi à faire publier ce livre essentiel et magnifique. 

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Midi libre Photo de François Barrère

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Kent Anderson         photo de    Serge Picard / Vu pour Le Monde 






Kent Anderson, auteur du mythique  Sympathy   for the Devil en 1987, se rappelle au souvenir   des lecteurs français avec la publication, chez 13 e Note, de  Pas de saison pour l’enfer, recueil de textes  où il parle du Vietnam, de son amour de la nature  et des chevaux en particulier. Le même éditeur envisage de publier bientôt  Green Sun, son troisième roman.   © 13 e Note


Kent Anderson, vétéran du Vietnam, auteur de "Un soleil sans espoir"



photo: Manolo Mylonas

https://www.rollingstone.fr/soleil-sans-espoir-chronique/

Très belle entrevue de Kent Anderson 



Son agence



From GoodReads:
Ordinary Seaman (deck hand) on merchant ships age 19-21.
Special Forces (Green Beret) Sgt. in Vietnam, 1969-1970, 2 Bronze Stars.
Police Officer, Portland, OR. Police Bureau, 1972-1976.
NEA Grant for Fiction Writing, 1976 #1.
MFA in Fiction Writing, University of Montana, 1978.
Police Officer, Oakland California Police Dept. 1983-1984, resigned after 15 months to write Sympathy for the Devil, 1st novel.
Assistant Professor of English at UTEP, El Paso. Creative writing instructor, UCLA.
Screenwriter, New Line Cinema for four years, working with Director John Milius.
NEA Grant For Fiction Writing, 1990 #2.
Assistant Professor of English at BSU, Boise, ID, seven years.
Night Dogs, 2nd novel, a NY Times Notable Book of the Year. Winner, French .38 Special Award for best novel of the year. 
Green Sun, the third book in the Hanson trilogy, was recently published in 2018 to stellar reviews, and is available in hardcover (soon to be available as an audiobook).

Kent Anderson is Currently in Santa Fe, NM .
Note: Only person in history to be awarded 2 NEA Grants + Two Bronze Stars.


Voir: https://www.bookseriesinorder.com/kent-anderson/    consulté le 10 septembre 2019



"The author Kent Anderson, and not the author B. Kent Anderson with whom he has sometimes been confused with, is a highly prolific screenwriter and novelist who has been writing for a great number of years now, with some forty books to his name and counting. With a past in the Special Forces whereby he served as an agent, he has had a wealth of experience to draw from when writing his many novels. Using detail and precision he is able to craft a tightly knitted thriller, filled with drama and action that keeps the reader hooked right until the final shocking climax. Spending time stationed in Vietnam as well, along with serving as a police officer, there’s no shortage of background experience for this writer to choose from. This can be seen in the writing itself as he tends not to shy away from the more gruesome and brutal aspects of war, opting instead to show it as it really is without flinching. Over the years this has led to him being held up in high regards by both his peers and contemporaries due to his uncompromising standards of writing. Whilst some might turn away from these shocking depictions though, many others have gravitated towards him, providing him with one of the largest fan-bases to date.

Early and Personal Life
Born on the 20th of August in 1945, in North Carolina in the United States, Kent Anderson was brought up in the area, whereby he spent the majority of his formative years, creating what was to be the basis of his later career. With a keen interest in both reading and writing ever since he was young, he would take in inspiration from the world around him, giving him more experience to work with. He would also go on to form many of his primary interests and core passions during this time too, setting up a lot of the style and the tone of his forthcoming novels.
Constantly working on is craft as he refined and honed it throughout his schooling, he started to underscore a lot of his stronger more prominent interests. Later going on to write detective novels, the seeds of this were germinating even back then, as they began to take root and flourish throughout his education. He would continually come back to a set of main themes and arcs though, ones which could be seen to be taking shape as his main ideas in his career to follow.
With a military history as well, Kent Anderson has a long and decorated past having served as deck hand in the navy, before going on to serve in the Special Forces in Vietnam. After collecting two bronze stars he went on to work in police bureau of Portland, before getting an NEA Grant and MFA in fiction writing from the University of Montana. Going back to the police department he began to write his first novel, after which he finally left in 1984 to undertake writing full-time.
Currently living in Santa Fe in New Mexico, he still writes to this day, with another book expected to be out shortly. Receiving awards and nominations for his work, he’s garnered enormous amounts of both critical and commercial success over the years. With plenty more books set to be released on the horizon, it seems that this is something that will continue on into the foreseeable future for some time yet.
Writing Career
Publishing his first novel in 1987, he went on to become an author full-time with his debut novel ‘Sympathy for the Devil’ and hasn’t looked back since. Making an impact on the scene, many have praised it for its attention to detail and highly real approach to its subject matter. It also really helped set the tone for much of his work, giving it the high paced style of action that he’d come to be known for in the years to follow.
Over the years he has gained both commercial and critical acclaim for his various contributions to the genre, along with a number of plaudits too. Garnering nominations for his work, along with recognition for his talent as a writer, he has achieved bestseller status both nationally and internationally. This appears to be a trend that’s set to continue, as he aims to complete his ‘Hanson’ trilogy in due course, with his career set to grow from strength-to-strength.
Sympathy for the Devil
Originally published in July in 1987, this was the first book to be released by Kent Anderson, as it marked his arrival on the literary scene. Brought out through the Bantam publishing house, it set up what was his writing career to be, giving readers what to expect in both style and tone. It also worked at setting up the first in the ongoing Hanson series, as it charts the progress of the eponymous protagonist and his efforts to deal with what he saw in the war.
Once just an innocent young student with an affinity for the poetry of Yeats, Hanson heads off to Vietnam, never to return the same. Finding a brutality lurking within him that he never knew was there before, he’s different as he finds himself at home in the harsh and unforgiving landscape of Vietnam. At one with war, the Green Beret Hanson must come to terms with the effect it’s having on him, along with his life back home as a civilian. Will he ever adjust back to normal? Who exactly is he becoming? Can there ever be sympathy for the devil?
Night Dogs
First published in February, 1997, this was intended to be the follow-up to the first Hanson book, marking the second in the proposed Hanson trilogy. Continuing on directly from the first, it tells the next chapter in the story of the life of its leading protagonist and how he’s coming to terms with the world around him. Following in much the same style and tone as before, it manages to capture the essence of what made the previous novel work, whilst taking it forwards in a new and interesting direction.
Working as a police officer now in Portland, Oregon, in the North Precinct there, Hanson must deal with the harsh realities of the street whilst coming to terms with the war within. That’s when another member of his Special Forces turns back up to haunt in from the past, this ghost taking the form of one Doc Dawson, now a drug dealer, as well as a killer. The problem is that Dawson is the only man that Hanson can trust, due to their shared time together back in Vietnam, something which could become a threat to his position as an officer. Will he be able to dispense justice unencumbered? Can he overcome the horrors of his past? What will become of the night dogs?"   

https://vimeo.com/63643324
























samedi 10 août 2019

Sur Thierry Jonquet


Quand j'ai rencontré Thierry Jonquet à Poitiers, début années 90, il m'a parlé de sa vie d'écriture, de ce qu'il avait dans la tête, et il m'a dit à peu près en ces termes: "Comme auteur de roman policier, je passe mon temps à chercher des raisons valables pour tuer quelqu'un. Je ne peux pas avouer ça à tout le monde." Il était drôle, charmant, intéressant, humble et très talentueux. Une certaine époque du polar français qui me laisse nostalgique et qui pour moi s'est terminée dans la douleur avec le massacre de Charlie Hebdo. Il n'y a peut-être pas de lien mais moi j'en vois un. La mort de l'extrême gauche artistique, pacifique, délirante et utopiste que j'aimais.

Hélas, je n'ai pas pris de photo, il me semble, tiens, faudrait que je cherche, ah, non, elles sont restées chez ma première ex-épouse. 
Bon, copions honteusement ce que je trouve sur la toile: 

Thierry Jonquet  Article du Nouvel Obs de 2009, lors de sa mort il y a 10 ans, consulté le 10 août 2019

vendredi 2 août 2019

James Baldwin

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Magnifique photo de James Baldwin trouvée sur le mur facebook de Samantha Kostmayer le 2 août 2019.
J'ai l'impression que cette photo a été prise du côté de Saint-Paul-de-Vence vers la fin de sa vie, en 1987.
(ANDERSEN ULF/SIPA) 

James Baldwin dans sa maison de Saint-Paul-de-Vence
James Baldwin dans sa maison de Saint-Paul-de-Vence.

American writer James Baldwin poses in front of his typewriter in his house, March 15, 1983, Saint Paul de Vence, France. (AP)
American writer James Baldwin poses in front of his typewriter in his house, March 15, 1983, Saint Paul de Vence, France. (AP)


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Photo de James Baldwin trouvée sur le mur facebook de Samantha Kostmayer le 2 août 2019.


The author James Baldwin photographed at his apartment on the Upper West Side in 1972.Jack Manning/The New York Times

Image associée
The author James Baldwin photographed at his apartment on the Upper West Side in 1972.Jack Manning/The New York Times

File:James Baldwin 33 Allan Warren.jpg
James Baldwin taken in Hyde Park London (Allan Warren) 1969



James Baldwin, photographié par Carl Van Vechten, 1955.



Baldwin Dancing (New Orleans) 1963 © Steve Schapiro



 

vendredi 28 juin 2019

Qaanaaq, de Mo Malø

Qaanaaq, de Mo Malø, éd.Points policiers




















Voici une petite lecture d’été pour vous rafraîchir les idées. Au Groenland, on se tue à tire larigot avec une arme nonoukéenne. Mais le capitaine Qaanaaq Adriensen de la Crim de Copenhague, envoyé à Nuuk la nocture pour résoudre au plus vite cette sombre affaire n’y croit pas beaucoup. Si un ours avait vraiment tué les 3 employés d’une plate forme pétrolière, les traces qu’il aurait laissées après avoir ouvert la porte et lavé la bouche de ses victimes auraient été bien différentes. Soyons sérieux. Entre les intérêts des compagnies pétrolières, ceux des indépendantistes, des hommes politiques au pouvoir et d’une jolie policière ambitieuse s’ajoute le mystère de l’assassinat des parents de notre fameux Qaanaaq, né dans son prénom mais adopté très jeune par une famille danoise. Il va ramer fort et y laisser quelques plumes (son papa adoptif était un célèbre écrivain, qu’il déteste) avant d’arriver à une vérité explosive. Tous des pourris, ou presque. Une formidable plongée en Arctique.


Comme j’ai lu plus tôt l’excellent Boréal, de Sonja Dezongle, j’ai bien sûr fait des comparaisons, et à part quelques points communs, inévitables je pense, ces deux romans sont bien différents. Aussi, je n’ai pas lu ce roman assez vite car je me suis perdu dans les noms en -sien. Ceux en -uk, ça va. C’est ma faute, fallait lire ce livre en deux jours pour ne rien oublier. Je suis le seul coupable. J’ai bien aimé le début, et j’ai beaucoup aimé la deuxième partie, et j’ai adoré la fin. Enfin, comme je suis allé faire moi-même un petit tour en Arctique en février, j’ai pu me représenter avec plus de facilité les paysages et la réalité des gens du grand nord. Re-enfin, je suis sur un célèbre réseau de visage livre un certain Nuka Møller, de Nuuk, et je dois dire que grâce à lui je me balade au Groenland tous les soirs. Et comme on dit en espagnol, Malø, il est buenø ! 






dimanche 23 juin 2019

Victor Hugo, auteur de polar... japonais.

Les Misérables, de Hugo, fut le premier polar que j'ai lu, et j'ai adoré. J'avais 16 ans. Par la suite, preuve que Hugo est un génial auteur de polar, l'inspecteur Javert, à la fin d'une série de 1 gros tome, se suicide. Fin des enquêtes de l'inspecteur Javert, Aujourd'hui, ils sont increvables, les inspecteurs, ou les capitaines. Il se font battre, torturer, frapper, couper, voler, violer, brûler, abattre, enlever, noyer, envoyé en camp d'extermination, le tome suivant, ils retournent au turbin l'air de rien. Et ça recommence. Victor Hugo, un auteur de polar... japonais! 

lundi 17 juin 2019

Georges Bonnet, poète

Georges Bonnet, poète

Le poète Georges Bonnet a eu cent ans le 9 juin 2019! Un siècle d’existence.

Lorsque j’étais élève de Terminale A2 au lycée Camille Guérin de Poitiers, en 1983, mon camarade de classe Ludovic (Nibaudeau, je crois) m’invita à rencontrer un poète qui lisait ses poèmes et qui lui prodiguait des conseils. Comme Ludovic savait que j’écrivais de la poésie, il pensa que cette rencontre me plairait. Un samedi, donc, je l’accompagnai chez le fameux poète. Je rencontre un vieux monsieur tout grand, bien droit, qui me parla en toute franchise. Il se présenta comme prof de sport, ce qu’il fut dans la vie. Il me raconta un jour qu’il avait eu un certain étudiant à l’université de Poitiers et qu’il devait le réveiller pour aller faire un match. Cet étudiant, c’était Guy Roux, qui deviendrait le célèbre entraîneur de l’AJ Auxerre. Moi, j’avais 17 ans, j’étais un gamin, monsieur Bonnet me tutoya.Il ne me donna en fait aucun conseil. Tout d’abord, j’écrivais encore en alexandrin. Il me fit découvrir que la poésie aujourd’hui ne s’écrivait plus du tout ainsi. Le vers était libre, depuis fort longtemps, et il m’encouragea à essayer. Donc, j’abandonnai l’alexandrin pour me lancer à coeur perdu dans la liberté. Ensuite, il relevait les vers qu’il aimait dans mes poèmes que je lui donnais à lire. Il me disait: C’est pas mal, ça. C’est pas mal. Il ne me donnait aucun conseil, il me montrait simplement ce que d’autres poètes écrivaient. Il me lisait aussi ses poèmes à lui, chez lui, dans sa belle et vieille maison, avec un escalier en colimaçon qui menait et qui mène encore à son petit bureau rempli de recueils de poésie. Il me fit ainsi découvrir Guy Valensol, un poète qui un jour m’offrit un de ses recueil dans la rue. J’avais l’impression qu’il se promenait ainsi armé d’un recueil et qu’il le tirait de sa poche pour l’offrir aux gens. Guy m’offrit “sucres lents” ( publié aux éditions du Typograph’, en septembre 1995. Son tirage, en Vendée, est de 125 exemplaires numérotés et j’ai le numéro 000121.) Le 10 février 1993, je passai chez lui, à Poitiers, et il m’offrait encore Le chant de la quéna, et Je ne mourrai pas, j’ai trop d’imagination. Monsieur Bonnet me fit aussi lire Odile Caradec, qui était bibliothécaire dans mon lycée! Madame Caradec affichait des poèmes sur la porte du CDI et bien souvent elle afficha les miens. Elle m’offrit les “Lettres à un jeune poète”, de Rilke, que je ne connaissais pas. Un livre extraordinaire pour le jeune poète que j’étais. Merci mille fois, madame Caradec! Un livre important dans ma vie. Monsieur Bonnet me fit lire “Terraqué”. de Guillevic, poète que lui et moi avons rencontré ensemble à Poitiers. Ensuite, monsieur Bonnet est allé souper avec lui, et lorsque je lui demandai comment s’était passée la soirée, il me répondit, déçu. Guillevic est un vieil homme. Un vieil homme. Il articule avec difficulté et lorsqu’il mange… il est vieux. J’en déduisis que la soirée s’était moins bien passée que prévu. Il me fit découvrir Maurice Fombeure, Jean-Paul Auxeméry, Thierry Guinhut, Jean-Claude Martin, Jean-François Mathé (à qui j’ai rendu visite un jour dans sa merveilleuse maison, un ancien moulin il me semble, près de Thouars où j’étais pion.), Daniel Reynaud et Jean-Claude Valin. Et Jean Rousselot. Et Nâzim Hikmet. Et j’en oublie. Mais je les ai lus!. Il m’a fait découvrir le vaste monde des revues de poésie. Avant de publier un livre, généralement, on publie en revues. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai envoyé mes poèmes à des revues. Ainsi, en 1988, à 22 ans, j’ai publié mon premier poème. Joie incommensurable! J’étais enfin devenu un poète publié, un peu et quelque part. C’était un début. J’ai émigré au Canada en 1998, et en 2000, Georges Bonnet devenait romancier en publiant son premier roman, à 81 ans! On a beaucoup parlé de lui dans la presse. Lorsque je l’appelai, il me dit: Oui, ça me fait plaisir, bien sûr, mais c’est trop tard. Tu comprends, à mon âge. Trop tard pour lui, cette reconnaissance nationale, mais pas pour moi. J’étais infiniment heureux de voir sa trombine souriante dans Télérama. Le temps passe, sa vue baisse, il perd sa douce et tendre épouse qui me recevait toujours tranquillement, avec un sourire, et qui me témoignait de son admiration pour son mari, avant que celui-ci n’apparaisse dans le salon. Madame Bonnet, immense chagrin du poète quand elle est décédée. La maladie, d’abord, ensuite l’absence. Il l’aimait. Il me parlait toujours d’elle avant de me donner de ses nouvelles à lui. 

J’ai eu l’immense privilège d’avoir ainsi rencontré un professeur de poésie à l’adolescence. Aucun conseil. Mais toujours positif, bienveillant, disponible, je passais chez lui quand cela me chantait, et il m’a donné à lire. Quel privilège!!! 

J’ai donc commencé à publier des poèmes en revues dans plusieurs pays: France, Canada, Belgique, États-Unis, Haïti. J’ai publié 4 recueils de poésie, aux Éditions David, en Ontario, et grâce à André Duhaime je suis devenu haïkiste. J’ai eu le bonheur de participer à de nombreuses rencontres de poètes. Un qui m’a particulièrement touché fut Yves Boisvert, de l’Avenir. J’ai l’impression qu’il n’y a que les poètes qui lisent les poètes. Ce n’est pas grave. Grâce à Georges Bonnet, j’ai découvert des mondes. J’ai appris à lire avant d’écrire, et j’ai appris aussi que la plus belle façon d’enseigner était par l’exposition de sa passion. 

Aujourd’hui, j’écris encore de la poésie mais je ne la donne plus (ou très peu) à publier en revues. J’ai constaté que grâce aux réseaux sociaux il était facile de trouver des lecteurs (une dizaine au moins). Pourquoi pas? Je me sers de la toile. Mais j’ai le souvenir de l’époque héroïque des revues, avant internet. Celles qui survivent contre vents et marées, j’en achète. Le poème en revue, c’est irremplaçable. 

Le poésie de Georges Bonnet est pour moi sublime. Il est bien sûr le poète qui m’a le plus influencé. Pour conclure, ces vers, tirés de un ciel à hauteur d’homme, aux éditions L’escampette, en 2006: 




La brume se ferait pierre

si les arbres se taisaient





Photo prise par ma fille Arianna, âgée de 9 ans en 2005, avec et chez Georges Bonnet, poète de Poitiers qui m'a enseigné la poésie. J'avais 17 ans en 1983, cela fait donc plus de 30 ans que je le lis avec admiration. Parfois, nous nous écrivons.
en 2005






Voici les oeuvres que j’ai de lui.
Poésie

Poésie, 1983

Poésie, 1996






Je l’avais invité dans mon école, avec Jean-Claude Martin, à Bressuire où j’avais été nommé enseignant.







Poésie 2004







Poésie 2006








Roman, 2000


















Transcription

G. Bonnet 25 septembre 2001
Cher Alain,

Après deux mois et demi passés dans l’île
d’Oléron, je trouve à mon retour dans ma boîte
aux lettres ton envoi, ainsi que d’autres courriers
non retransmis par des facteurs remplaçants - je vais
me plaindre à la poste. Mais que dois-tu
penser de moi?
J’ai lu, bien sûr, ton recueil avec infiniment
de plaisir, découvrant à chaque poème de véritables
trouvailles - J’ai tout de suite été conquis. C’est
de la véritable, de l’excellente poésie. Je vais
montrer ton recueil à mes amis.
Il faut continuer, sans oublier romans pour
la jeunesse ou nouvelles, mais je crois que tu es
avant tout poète.
Je pourrais d’ailleurs dire la même chose de moi.
--------------------------------------------------------------------------------
J’ai certes eu plus de lecteurs avec un tel récit
qu’avec ma douzaine de recueils de poésie, et
ça me fait un peu mal au coeur.
Les louanges des grands journaux français, (je
t’envoie quelques extraits), ne me font pas
oublier que ma véritable “patrie” est celle de
la poésie.
Je vais avoir chez Flammarion un
deuxième récit, sans doute au début de
l’année prochaine, et au Dé bleu des poèmes
pour enfants.
J’aimerais que nous puissions nous voir
plus souvent.
Encore une fois merci.
Crois bien, mon cher Alain, en toute mon amitié
(Signature)





Roman, 2004
Roman, 2006

Dans Télérama du 6 mars 2006. Le poète se promène dans les rues de Poitiers, et dans le Parc Blossac.






Nouvelles, 2010







Moi à 18 ans

Moi à 19 ans




Liste de ses œuvres

  • La tête en ses jardins, Promesse, 1965
  • Le veilleur de javelles, ORACL, 1983
  • Aux mamelles du silence, Hautécriture, 1986
  • Une mort légère, La Bartavelle Éditeur, 1988
  • Les belles rondeurs de l'évidence, Hautécriture, 1989
  • Ce qui toujours s'approche, La Bartavelle Éditeur, 1991
  • De quoi en faire un monde, Le Vert Sacré, 1992
  • Dans une autre saison, Folle Avoine, 1993
  • Patience des jours, La Bartavelle Éditeur, 1994
  • Tout bien pesé, Le Dé bleu, 1996
  • Entre temps, Commune mesure, 1997
  • Remontée vers le jour, Rafael de Surtis, 1999
  • Un si bel été (roman), Flammarion, 2000, Prix du Livre en Poitou-Charentes.
  • Coquerets et coquerelles, Le Dé Bleu, septembre 2003
  • Un seul moment, L'Arrière Pays, 2004
  • Un bref moment de bonheur (roman), Flammarion, 2004
  • Lointains, Océanes, 2005,
  • Un ciel à hauteur d'homme, L'Escampette 2006
  • Les yeux des chiens ont toujours soif (roman), Le Temps qu'il fait, 2006 (réédité en 2014 chez le même dans la collection « Corps neuf »)
  • Un jour nous partirons (nouvelles), Le temps qu'il fait, 2008
  • Chaque regard est un adieu (nouvelles), Le temps qu'il fait, 2010
  • Entre deux mots la nuit (récit), L'Escampette, 2012
  • La claudication des jours (poèmes), L'Escampette, 2013
  • Derrière un rideau d'ombres (poèmes), Océanes, 2014
  • Juste avant la nuit (poèmes), Le Temps qu'il fait, 2016

source: Wikipédia, consulté le 16 juin 2019



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Le poète poitevin Georges Bonnet s'est éteint à 101 ans

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L'écrivain poitevin Georges Bonnet s'est éteint quelques mois avant ses 102 ans. Après une première carrière dans le sport, ce natif de Charente-Maritime a vécu une retraite consacrée à l'écriture de vingt-cinq recueils de poésie et romans.

"J'ai eu deux vies", aimait-il dire. Après une enfance paysanne à Pons, en Charente-Maritime, Georges Bonnet, né le 9 juin 1919, était arrivé à Poitiers comme professeur d'éducation physique et sportive à l'université. Ce gaillard d'1,87 m, au regard bleu ciel, s'est illustré comme handballeur de haut niveau. Une rue porte son nom sur le campus, depuis 2011.

Mais c'est une fois à la retraite, à 60 ans, qu'il a écouté la petite voix de l'écriture... Sa deuxième vie de poète et romancier a alors débuté. Prolifique, Georges Bonnet a publié vingt-cinq ouvrages, dont trois romans. Le plus célèbre, chez Flammarion, "Un si bel été" (2000), a vite été épuisé et lui a valu des pages dans Le Monde, Télérama, Le Nouvel Obs... Lui-même n'en revenait pas.

Georges Bonnet écrivait dans sa maison de la rue de la Trinité à Poitiers, à l'ombre du grand cèdre qu'il y avait planté en 1956. Dans son bureau dans les étages, rempli de livres nourriciers, il cultivait sa poésie terrienne, évoquait l'enfance, revenait aux sources. Une écriture simple, épurée et exigeante à la fois, toujours en quête du mot juste, approprié, sans fioritures ni artifices inutiles. Il fuyait la facilité, revenait sans cesse à son ouvrage jusqu'à la satisfaction d'avoir choisi le bon mot pour chaque chose.


J'ai bien vécu. J'ai été heureux
Georges Bonnet, écrivain Poitiers

L'écrivain poitevin Pierre Vignaud lui avait rendu hommage à l'occasion du centenaire du poète dans un essai intitulé "Le Cèdre centenaire, Hommage à Georges Bonnet" : "L'œuvre de Georges Bonnet est une vaste armoire de bois ciré emplie de souvenirs, écrit Pierre Vignaud. Son inspiration c'est l'enfance. Même quand il a écrit des livres de fiction, Georges Bonnet y a mis un peu de lui."

On retiendra le pudique "Les Yeux des chiens ont toujours soif", sur la rencontre de deux septuagénaires jusqu'alors solitaires et confinés, "Un jour nous partirons" où l'auteur parcourt en douze récits très sobres les différents âges de la vie, de l'enfance à la vieillesse souffrante, mais aussi le magnifique "Entre deux mots la nuit", récit poignant sur la lente agonie de la mémoire défaillante, inspiré de la douloureuse disparition de son épouse, Suzanne, atteinte de la maladie d'Alzheimer. "Elle reste figée, sans armes et sans larmes. La tendresse a perdu de son pouvoir. Tout ce qui s'offre à elle n'est que de passage."

Georges Bonnet n'écrivait plus ces dernières années. Après une chute, il avait dû quitter sa grande maison pour une chambre dans une maison de retraite. Celui qui aimait tant contempler la nature, avait peu à peu perdu la vue. Mais il restait étonnamment alerte de corps et d'esprit.

Peu après ses 101 ans, alors qu'il aimait toujours recevoir des journalistes, il repassait le film, avec des souvenirs intacts et faisait le point : "Le petit paysan que j'étais qui, enfant, gardait les vaches à la ferme, près de Royan, a réussi sa vie. J'ai bien vécu, j'ai été heureux."
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Poitiers : nul n'est poète en son pays, sauf Georges Bonnet, 101 ans

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Il a fêté ses 101 ans il y a un mois. Dans la chambre de l’Ehpad où il vit désormais, il confie que les journées sont longues. Mais ses souvenirs sont intacts.

Il a eu les honneurs de journaux comme Le Monde, Le Nouvel Observateur, Télérama… Georges Bonnet, auteur de poésie, prend toujours autant de plaisir à recevoir les journalistes. Désormais, ce n’est plus dans sa belle demeure de centre-ville, mais dans l’établissement pour personnes âgées où il réside depuis trois ans. Depuis sa chute. « Trois côtes cassées et la clavicule. Je n’avais pas le choix. Je ne pouvais plus rester chez moi. » Alors qu’il a fêté ses 101 ans, le 9 juin dernier, il admet « qu’on vit plutôt vieux dans la famille ».
« La poésie a transformé ma retraite »Fataliste, il lance dès la première minute de l’entretien : « Vous savez, en vieillissant, on perd ses amis ». Sans cynisme, il poursuit : « Soit parce qu’ils sont morts, soit parce qu’ils n’ont plus toute leur tête. » Lui, ne l’a pas perdue. « Mais je ne vois presque plus, me rendant la lecture impossible. Même regarder les matchs de rugby ou de hand à la télévision, devient difficile. »

Celui qui a été professeur d’éducation physique, et joueur de handball dans l’équipe de France, reste un passionné de sport. « Je n’ai pas de rhumatisme, tout juste un genou qui commence à donner des signes de fatigue. » Au milieu de la conversation, la kiné de l’Ehpad toque à la porte. « On marche deux fois par semaine. Mais uniquement dans les couloirs… » Le plus que centenaire regrette : « Il y a encore un an, j’allais déjeuner avec mon fils qui habite Poitiers, une fois par semaine. Je n’ai plus la force. » Ses deux autres fils habitent Montpellier et l’île d’Oléron. Heureusement, il reste le téléphone. « Mes amis m’appellent pour me lire des poèmes… »

« J’ai bien vécu, j’ai été heureux »La poésie, c’est l’autre vie de Georges Bonnet. Vingt-six recueils publiés sur le tard. « Au fond de moi, j’avais ça… » Intarissable sur le sujet : « La poésie, c’est chercher à dire, de manière différente, ce que tout le monde pense ». Il déclame du Ronsard : « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle… » Pensif, le poète confie : « La poésie a transformé ma retraite. Grâce à elle, j’ai nagé dans des eaux plus actives… » Il ajoute : « Le petit paysan que j’étais qui, enfant, gardait les vaches à la ferme, près de Royan, a réussi sa vie. J’ai bien vécu, j’ai été heureux. »

Son seul regret ? « Que mon grand frère et ma mère soient morts avant que d’avoir publié mon premier recueil de poésie. Je sais qu’ils auraient été heureux. Mon grand frère, de 17 ans mon aîné, je lui dois beaucoup. Il appréciait la poésie. » Des années plus tard, le petit Georges découvre Villon, La Fontaine, Verlaine… « J’étais un élève moyen mais bon en français. J’aimais la littérature. » Pourtant, il abandonne sa licence de philosophie pour l’amour du sport. Il dit, très sérieusement : « Dans la vie, il faut bien choisir sa femme et son métier. » Avec Suzanne, il a été comblé. « Jusqu’au bout, même quand elle perdait la mémoire, elle m’a toujours reconnu. » Le poète a écrit trois romans dont Les yeux des chiens ont toujours soif. « Une histoire d’amour qui se passe à Blossac, entre deux vieux. » Suzanne et les livres… Les deux amours de Georges Bonnet. « L’époque où l’odeur du lilas blanc entrait dans la maison… » comme il écrit si joliment dans l’ode à sa douce Suzanne, Entre deux mots la nuit.