jeudi 21 mars 2019

Frère d'âme, de David Diop.

Lu le 20 mars 2019, journée internationale de la francophonie

FRÈRE D'ÂME 
- Auteur: David DIOP
- Genre: Roman 
- Éditeur: Seuil
- Parution: 16 août 2018
- 4ème de couverture

"Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent alors sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne. "

J'ai dévoré ce livre. Je suis allé l'emprunter à ma bibliothèque publique et je l'ai lu, sans respirer, d'une traite. C'est merveilleux. L'histoire est époustouflante, mais j'ai surtout aimé la fin, très poétique, magnifique. Je vais l'acheter, bien sûr. 







dimanche 17 mars 2019

14 mars 2019 Marche internationale pour le climat

Vendredi 14 mars 2019 s'est déroulée dans le monde entier la Marche internationale pour le climat. Je n'ai hélas pas pu y participer car je travaillais et parce que mes élèves n'ont pas fait grève, pour y aller. Je suis passé le soir à Montréal qui avait connue une grande manif! Entre 100 et 150 000 participants. Voici les quelques messages que j'ai trouvés: 














De l'écriture et de la publication


J'ai envoyé mon premier livre à des éditeurs quand j'avais 16 ans, et un éditeur a publié mon premier livre (qui bien sûr devait être mon cinquantième) quand j'avais 34 ans. Pendant 18 ans, j'ai reçu une montagne de lettres de refus. Mais même après avoir publié mon premier livre, je continue de recevoir des lettres de refus. C'est normal. Un écrivain, ça écrit. Les lettres de refus, ça ne nous concerne pas. Aujourd'hui, en 2019, j'ai publié 30 livres mais je voudrais juste dire ici qu'il n'existe aucun lien entre écrire et être publié. Si tu écris, tu es écrivain, c'est tout!

Bien sûr, il est important de rencontrer un éditeur pour diffuser ses oeuvres (et apprendre à écrire), quoique aujourd'hui, il existe des réseaux sociaux. 

Une autre idée est celle de la reconnaissance ou non des institutions (sélection à des prix littéraires, invitation sur les grands réseaux médiatiques). L'institution décide en t'invitant ou non si tu es un véritable écrivain. Il faut combattre cette idée. Pensez à John Fante! Aucune reconnaissance de son vivant, modèle pour tant de gens aujourd'hui! Pensez à Van Gogh. (Il a écrit de merveilleuses lettres à son frère Théo...)

D'abord, il faut écrire. Ensuite, on peut réfléchir à l'avenir de notre texte.

Pour ce qui est du: être écrivain ou non, je signale au passage un début de phrase publié par Alain Mabanckou, que j'admire, qui montre la différence entre un écrivain poids plume, moi, et un géant, lui. Un jour, il a écrit sur facebook: "Après une nuit d'écriture..." Ça, c'est la différence!!! Je suis incapable de passer une nuit à écrire. 

vendredi 15 mars 2019

Dérangé que je suis, d’Ali Zamir



Livre lu en mars 2019: Dérangé que je suis, d’Ali Zamir, éd. Le Tripode

Dérangé, un pauvre docker parmi les pauvres dockers sur le port international Ahmed-Abdallah-Abderamane de Mutsamudu (sur Anjouan, dans l’archipel des Comores), gagne sa vie en tirant son chariot à bras rempli des marchandises que les navires déversent chaque matin. La lutte est féroce pour obtenir un chargement, le salaire misérable. Un jour, Dérangé est remarqué par une femme sublime. Pas fou pour deux sous, il tente de l’éviter car il a bien conscience que le mélange des classes sociales risque de provoquer des étincelles. Il y a des choses qui ne se font pas. Entretemps, les 3 dockers PiPiPi, Pirate, Pistolet et Pitié qui s’entendent comme larrons en foire le provoquent en un duel inattendu…

L’histoire est enlevante. On suit Dérangé jusqu’à l’essoufflement, il nous tient, le bougre. On l’aime dès le début car il est le plus honnête, le plus sympathique et le plus noble de l’histoire. C’est le chevalier au chariot à bras. Chrétien de Troyes n’aurait pu mieux dire, Cervantès non plus, d’ailleurs. La langue surtout est magnifique. C’est du Rabelais qui aurait croisé Diderot un soir de grande ribote. Un pur plaisir. Une élégance folle. Enfin, il y a du Jack London dans l’affaire car le message social est clair. Un pauvre docker écrasé par la machine capitaliste, on n’aime pas ça, non. Le lecteur crie à l’injustice. Dérangé est tellement pauvre qu’il n’a ni nom, ni prénom. 

Pour rester dans les références, j’ai tout de suite pensé aux djobeurs du marché de Fort-de-France dans la Chronique des sept misères du grand Patrick Chamoiseau. Même ambiance, même peuple ouvrier, et cette langue unique, magique. Je souhaite à Ali Zamir le même destin littéraire que celui que connaît l’admirable auteur martiniquais. J’ai également pensé à Don Quijote de la Mancha car en matière de dérangement, il en tient une couche. Et je pense encore que la juste comparaison pour notre jeune auteur n’est pas Pagnol comme le claironne la publicité mais García Marquez. Il révolutionne la littérature. Attention, Ali Zamir, c’est un artiste. 

Enfin, j’ai adoré Dérangé, comme j’ai adoré Anguille sous roche, et Mon étincelle, tous trois chez 
Le Tripode. Je les recommande vivement, on l’aura compris. Merci, cher Ali! Merci!!! 

Alain Raimbault, 15 mars 2019

L’image contient peut-être : arbre, ciel, plein air et nature







jeudi 14 mars 2019

J'ai toujours aimé la nuit, de Patrick Chamoiseau



Livre lu en mars 2019: J'ai toujours aimé la nuit, de Patrick Chamoiseau, éd. Points Thriller.
(Paru aux Éditions La Branche en 2013 sous le titre: Hypérion victimaire, Martiniquais épouvantable)

La dernière nuit de travail du bon commandant de police Éloi Éphraïm Évariste Pilon (Attention! Quand on connaît le vrai nom de quelqu’un en Martinique, on détient comme un secret, comme un pouvoir que l’on peut exercer contre cette personne. Quelle arme détient alors le lecteur contre notre pauvre Éloi Éphraïm Évariste Pilon, nu dans son nom? La vérité! Le lecteur sait qu’il ne peut mentir.) va se transformer en cauchemar absolu. Lui qui croyait tout connaître des malfrats de l’île, eh bien non car ce soir son infaillible intuition l’a projeté directement entre les saintes mains d’un psychopathe pas piqué des gaufrettes. C’est avec le canon du revolver pointé sur son visage que notre commandant agenouillé va être obligé d’endurer la confession de l’assassin aux principes irréprochables d’honnêteté et de respect de son prochain. Lors d’une virée nocturne infernale, il ne fait pas bon être innocent, et encore moins coupable. En quelque sorte, si je puis faire un trait d’humour, Dieu les tue tous, et aux vivants de reconnaître les leurs. 

L’histoire respecte le genre policier noir. Nous sommes en présence d’un vrai méchant, d’un inspecteur malheureux dans sa vie privée, d’une situation de chaos au début, d’une enquête qui progresse logiquement, de critiques sociales, de cadavres en guise de pluie, de violence imparable et d’un final haut en couleur. Parfait, j’adore. Mais attention! C’est du Chamoiseau. C’est du grand style. C’est poétique, magique, flamboyant, baroque et humoristique. J’ai a-do-ré!!!

Depuis ma découverte éblouissante de Chronique des sept misères, en 1988 il me semble, j’ai dévoré de nombreux romans et quelques essais de cet auteur. Je lui avait écrit une lettre (Vous savez, cette chose avec de l’encre et du papier, non? Vous ne voyez pas? Tant pis) en 1990 et il m’avait répondu le 24 avril de cette même année, à la main aussi (On faisait ça avant). Lorsque j’ai enfin eu l’immense bonheur de le rencontrer en 2015, je lui ai montré sa lettre, du millénaire passé. Il l’a relue. Il a alors compris qu’il avait en face de lui un vrai lecteur, du genre carrément timbré. Moi. Merci Patrick!!!



Sa réponse, très aimable. Je lui avais si je me souviens bien écrit une lettre bien moyenne mais enthousiaste et sincère. Je me souviens que je lui avait parlé de mon admiration pour Édouard Glissant. Car j’avais aussi écrit à Édouard Glissant, une lettre du même acabit, j’avais 24 ans, et n’avais pas reçu de réponse de lui, ce que je comprends très bien. Patrick, lui, m’a répondu, et cette lettre fut un véritable bonheur pour moi.



2015, Festival Métropolis Bleu. à Montréal, avec Rodney St-Éloi et Lise Gauvin. J’ai enfin rencontré le grand Patrick Chamoiseau!!! Quel bonheur!!!


2015, à Montréal, Festival littéraire Métropolis Bleu









Oui, il m’a gentiment dédicacé 3 livres!

dimanche 10 mars 2019

Bref journal arctique (7) artistique

Bref journal arctique (7) artistique, du 18 au 20 février 2019

Il y a de l'art partout à Iqaluit. Voici quelques lieux: Aéroport, dans la rue, centre des visiteurs (office de tourisme ou centre d'interprétation), petit musée, et un peu partout.