jeudi 14 mars 2019

J'ai toujours aimé la nuit, de Patrick Chamoiseau



Livre lu en mars 2019: J'ai toujours aimé la nuit, de Patrick Chamoiseau, éd. Points Thriller.
(Paru aux Éditions La Branche en 2013 sous le titre: Hypérion victimaire, Martiniquais épouvantable)

La dernière nuit de travail du bon commandant de police Éloi Éphraïm Évariste Pilon (Attention! Quand on connaît le vrai nom de quelqu’un en Martinique, on détient comme un secret, comme un pouvoir que l’on peut exercer contre cette personne. Quelle arme détient alors le lecteur contre notre pauvre Éloi Éphraïm Évariste Pilon, nu dans son nom? La vérité! Le lecteur sait qu’il ne peut mentir.) va se transformer en cauchemar absolu. Lui qui croyait tout connaître des malfrats de l’île, eh bien non car ce soir son infaillible intuition l’a projeté directement entre les saintes mains d’un psychopathe pas piqué des gaufrettes. C’est avec le canon du revolver pointé sur son visage que notre commandant agenouillé va être obligé d’endurer la confession de l’assassin aux principes irréprochables d’honnêteté et de respect de son prochain. Lors d’une virée nocturne infernale, il ne fait pas bon être innocent, et encore moins coupable. En quelque sorte, si je puis faire un trait d’humour, Dieu les tue tous, et aux vivants de reconnaître les leurs. 

L’histoire respecte le genre policier noir. Nous sommes en présence d’un vrai méchant, d’un inspecteur malheureux dans sa vie privée, d’une situation de chaos au début, d’une enquête qui progresse logiquement, de critiques sociales, de cadavres en guise de pluie, de violence imparable et d’un final haut en couleur. Parfait, j’adore. Mais attention! C’est du Chamoiseau. C’est du grand style. C’est poétique, magique, flamboyant, baroque et humoristique. J’ai a-do-ré!!!

Depuis ma découverte éblouissante de Chronique des sept misères, en 1988 il me semble, j’ai dévoré de nombreux romans et quelques essais de cet auteur. Je lui avait écrit une lettre (Vous savez, cette chose avec de l’encre et du papier, non? Vous ne voyez pas? Tant pis) en 1990 et il m’avait répondu le 24 avril de cette même année, à la main aussi (On faisait ça avant). Lorsque j’ai enfin eu l’immense bonheur de le rencontrer en 2015, je lui ai montré sa lettre, du millénaire passé. Il l’a relue. Il a alors compris qu’il avait en face de lui un vrai lecteur, du genre carrément timbré. Moi. Merci Patrick!!!



Sa réponse, très aimable. Je lui avais si je me souviens bien écrit une lettre bien moyenne mais enthousiaste et sincère. Je me souviens que je lui avait parlé de mon admiration pour Édouard Glissant. Car j’avais aussi écrit à Édouard Glissant, une lettre du même acabit, j’avais 24 ans, et n’avais pas reçu de réponse de lui, ce que je comprends très bien. Patrick, lui, m’a répondu, et cette lettre fut un véritable bonheur pour moi.



2015, Festival Métropolis Bleu. à Montréal, avec Rodney St-Éloi et Lise Gauvin. J’ai enfin rencontré le grand Patrick Chamoiseau!!! Quel bonheur!!!


2015, à Montréal, Festival littéraire Métropolis Bleu









Oui, il m’a gentiment dédicacé 3 livres!

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