vendredi 10 mars 2017

Anguille sous roche, d'Ali Zamir, éditions Le Tripode

Lu en février 2017: Anguille sous roche, d'Ali Zamir, éditions Le Tripode. Comme le dit la quatrième de couverture, ce roman est vraiment un miracle. Venu d'une île plutôt inconnue, Anjouan, dans l'archipel des Comores, ce roman d'une phrase est le cours de la pensée de la jeune Anguille qui ne se laisse pas faire non, non non, elle se bat, Anguille, elle résiste, elle s'affirme et même si en final de compte, la vie n'est qu'un grand mensonge, sous son masque anguilliforme, Anguille nous aura envoûtés par sa mélodie, sa poésie, ses registres de langues polyphoniques, sa détermination, sa beauté. J'ai dévoré ce livre!!! Un grand Merci à Ali Zamir pour la générosité de son écriture. Ce livre, c'est un vrai cadeau!


Le monde est mon langage, d'Alain Mabanckou (Grasset)

Lu en mars 2017: Le monde est mon langage, d'Alain Mabanckou (Grasset). En plus d'être un excellent romancier, Alain Mabanckou sait présenter la littérature d'un pays ou d'un auteur en quelques mots, et soudain tout s'éclaire. Glissant devient alors plus saisissable. Nous (moi, surtout) découvrons des auteures comme Suzanne Kala-Lobè ou Bessora. Ce sont des rencontres vraiment émouvantes et passionnantes avec Le Clézio, Sony Labou Tansi, Gary Victor ou Zéphirin Métellus dans une rue de La Nouvelle Orléans. Ce livre est réellement merveilleux car le lecteur apprend, découvre, s'émeut, sourit, et voyage en poésie. Un régal.


samedi 18 février 2017

Mark SaFranko : Putain d'Olivia / 13e note éditions, 2009

Mark SaFranko : Putain d'Olivia / 13e note éditions, 2009
(Hating Olivia, 2005)

On embarque avec « Putain d’Olivia » pour un voyage sans fond dans une Amérique industrieuse des années 70 où l’absence d’un billet vert en poche te conduit direct en enfer. Max, jeune musicien sans le sou mais aux rêves plus grands qu’un continent rencontre Livy dans un bar. Pas besoin de s’ébattre très longtemps pour comprendre que leurs corps élastiques jouent dans la même ligue, quelle que soit la position. L’idylle dure aussi longtemps que les factures sont plus ou moins payées. Après cela, une nouvelle musique se fait entendre. Trouver un job suffisant pour ne plus étouffer. Sauf que nos tourtereaux ne sont pas doués pour la routine. Cette faculté n’est pas donnée à tout le monde, pas vrai? C’est en pratiquant des activités parfois inattendues et toujours mal payées que Max tente de fuir la poisse dans laquelle il se débat. Un jour, il le sait, il finira par écrire un roman qui le conduira à la gloire éternelle. Oui, un jour. Livy, elle, au début solidaire en amour voit très vite son équilibre vaciller. Elle rue dans les brancards. Elle cherche une solution bien à elle, bruyante, violente, pour sortir de l’impasse. Sa vie ne mène à rien. Incapables de se quitter, Max, le narrateur, et Livy, la belle au passé mystérieux et torturé, forcément, se déchirent en technicolor dans leur minable appartement.
Le roman carbure à mille miles à l’heure, ponctué de scènes sulfureuses où le corps, cet animal de base, a ses raisons que la raison n’entend pas, vraiment pas. Une langue vive, orale, offre une proximité immédiate entre le narrateur et le lecteur. Pas de chichi. Les actes sont nommés, les lieux décrits dans leur apparente simplicité, les actions s’enchaînent chronologiquement et l’on craint que la mort ne soit la seule issue. On boit, on fume, on lit, on baise, on glande, on bâfre, on turbine et on consomme compulsivement. Roman fascinant car il décrit en détail nos angoisses d’artiste raté et les compromis aliénants dans lesquels nous nous vautrons afin d’esquiver nos propres démons. Du vécu à l’état cru.   


Alain Raimbault

Aucun texte alternatif disponible.Hating Olivia by Mark SaFranko

mercredi 20 avril 2016

Nuit debout 20 avril 2016

Nuit Debout

Aujourd'hui, mon opinion dans le journal Métro de Montréal
Nuit debout
Après une manifestation contre la «loi Travail» en France, des gens de tous les horizons se réunissent sur les places publiques afin de libérer la parole, de s’exprimer simplement en public sur des enjeux de société. Le mouvement, je pense, va se développer aussi à Montréal et dans tout le Québec. Pourquoi? Parce que le discours politique est contrôlé par les partis. Un parti politique pour lequel je vote ne véhicule pas mes idées à 100 %. Il reste une part importante de mes opinions qui n’est pas véhiculée, discutée dans les parlements. Lors du formidable printemps érable, ce fut une éclosion merveilleuse d’idées, d’expressions, de rencontres, de créations, de contestations. Nuit debout remplit une fonction essentielle de rencontre et d’échanges pour toute communauté dans un endroit matériel, physique, humain. Les médias électroniques ne peuvent remplacer la vraie rencontre. Je prédis et je souhaite un vaste mouvement pacifique d’échange d’idées sur la place publique.
Parce qu’il est important de poursuivre le dialogue entre nous.