mercredi 12 juillet 2017

Malabourg, de Perrine Leblanc

Livre lu en juillet 2017: Malabourg, de Perrine Leblanc, éd. Gallimard. Quelque part au fin fond de la Gaspésie, c’est un trou de verdure où coule une rivière aux saumons, près d’un bois, d’un lac, de la mer et de la réserve Mowebaktabaak.  Dans le paisible village de Malabourg constitué de rares commerces, un jeune fille, Geneviève,  disparaît. Les rumeurs vont bon train parmi les villageois. Alexis et ses plantes, Mima et ses pierres fines, Liliane et ses livres et tous les habitants qui fréquentent le bar tenu par Ka ne découvriront la vérité qu’après d’autres malheurs. Ce n’est pas un roman policier, c’est un conte cruel. Tout le plaisir de la lecture tient dans la plume de l’auteure, dans ses descriptions… parfumées, dans ses personnages à la psychologie… tragique, dans l’évocation d’une ruralité frappée par un déterminisme à la… Zola, dans les rumeurs d’une ville où l’on se sent bien seul, où la beauté surgit des non-dits. Écriture subtile, fortement évocatrice, troublante, Perrine Leblanc a encore écrit un très beau roman que j’aurais dû lire depuis longtemps. J’avais adoré L’homme blanc. Rebelote! L’auteure me fait penser à une autre auteure québécoise qui m’enchante littéralement: Dominique Fortier. J’attends avec une grande impatience son troisième roman.





mercredi 5 juillet 2017

À l’ombre du Baron, de Fabienne Josaphat


Roman lu en juillet 2017: À l’ombre du Baron, de Fabienne Josaphat, éd. Calman Lévy (Traduit de l’anglais par Marie-France de Paloméra) Deux frères. Raymond est chauffeur de Taxi dans les rues de Port-au-Prince, il tire le diable par la queue pour nourrir sa famille, et son frère brillant juriste enseignant à l’université mange du homard dans sa belle résidence. Tout pourrait les opposer mais voilà. Nous sommes en Haïti en 1965, Papa Doc et ses tontons macoutes font régner la terreur sur la population et une parole, une pensée de travers et c’est la fin de l’histoire. Soudain, tout s'emballe, chacun essaie de survivre à sa façon, et qui sait ce qui va advenir au bout de l’horreur. Excellent roman sur la dictature de Duvalier père, avec ceci dit en passant un rappel du lâche assassinat de Jacques S. Alexis dont les coupables n’ont toujours pas été punis. Oui, un roman sur la dictature comme en ont si bien écrit Gabriel García Márquez, Mario Vargas Llosa, Miguel Ángel  Asturias ou Edwidge Danticat. C’est poignant, terriblement humain, triste à en pleurer. Un bien beau roman.


jeudi 29 juin 2017

Un sale hiver, de Sam Millar

Lu en juin 2017: Un sale hiver, de Sam Millar, éd. Point Seuil Policier. Traduction de Patrick Raynal, oui, le grand Patrick Raynal! Plutôt étrange de découvrir une main coupée sur votre palier en ce matin d’hiver. Du genre à vous coller des frissons sous votre petit peignoir rose bonbon. Karl Kane, détective privé tendre et honnête qui a survécu à deux autres romans où il a été bien malmené, merci, va chercher à recoller les morceaux (de l’histoire) en essayant, en vain, d’éviter les coups . Après une petite balade en enfer dans la charmante petite ville de Ballymena où même le diable ne se risque plus, vu qu’on lui a tiré dans le dos, le citoyen Kane fourre son nez dans des abattoirs un peu trop sanglants à son goût. Les femmes aux noms variables s’en tirent assez mal, il faut le dire, et on perd toute confiance en la police quand la seule justice est la vengeance. Un magnifique roman noir, violent, désespéré, solaire. Inutile de préciser que j’ai encore adoré.



jeudi 22 juin 2017

Nunavik, de Michel Hellman


Lu en juin 2017: Nunavik, de Michel Hellman, éd. Pow Pow. Michel en panne d’inspiration décide de visiter le Nunavik (grand nord québécois, à ne pas confondre avec le Nunavut, territoire canadien). Au cours de son périple, il rencontre des touristes, des Inuits, des documentaristes impatients, des moustiques en masse (le moustique est l’oiseau national du Nunavik…), des ours désoeuvrés, des caribous indécis, un territoire fascinant. Cette BD se situe entre le récit de voyage, la nouvelle, l’anthropologie, le carnet de route et le guide du routard. C’est passionnant. Ça se lit tout seul. Le personnage erre sans complaisance pour le bonheur du lecteur, le trait est clair, informatif, onirique, touchant. J’ai adoré!!! Je commence à me demander s’il n’y aurait pas un style québécois en BD. Le style Michel Rabagliati, Zviane, Jean-Paul Eid. Je salue bien bas l’artiste, Michel Hellman. Qu’on se le lise.




Salon du livre de Montréal 2018