samedi 27 novembre 2021

«Un monstre est là, derrière la porte», de Gaëlle Bélem

Lu: «Un monstre est là, derrière la porte», de Gaëlle Bélem, éd. Gallimard/ CONTINENTS NOIRS

Quel est ce monstre sinon l’enfance, avec ses terreurs nourries par des parents vaincus trop tôt, inadaptés, dysfonctionnels, incultes et violents. Le monstre est l’imagination alimentée à la peur et qui vous dévore. Le monstre est une hérédité sociale à la Zola, mais en pire. Le monstre est l’écriture qui montre, car monstre et montrer ont la même racine latine. Le lecteur entend, apprend, découvre, et aussi écoute la langue parce que si l’auteure, comme elle le dit si bien dans le glossaire final, a du vocabulaire, elle a aussi de la musique, celle du vent qui transporte les déserts et leurs mirages, qui déplace les montagne, qui soulève les volcans. Gaëlle Bélem a écrit un roman volcanique, une véritable éruption littéraire.

Citation, page 94:

«Dans ma tête, à ce moment-là, quelque chose se brise et je sens que mon corps, mon énergie, mon être tout entier est une feuille de papier que l’on déchire lentement. Je vis une tragédie absolue qui me bouscule, qui dépasse mon entendement d’enfant. On m’aurait menti?(...) Est-ce possible qu’il existe autre chose que la vérité? (...) Est-ce seulement possible, permis et finalement fréquent que les adultes mentent? De mes yeux tombe alors quelque chose comme un sanglot de papillon. Regardant autour de moi, je cherche le sens de cette gigantesque trahison.»




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