vendredi 19 novembre 2021

«Les Lumières d’Oujda», de Marc Alexandre Oho Bambe

Lu: «Les Lumières d’Oujda», de Marc Alexandre Oho Bambe (dit Capitaine Alexandre), éditions Calmann Lévy

Quand un poète écrit un roman, l'œuvre reste de la poésie. L’auteur est poète, et c’est par la poésie qu’il aborde le sujet des réfugiés, mais pas des réfugiés anonymes, non, ils ont un nom, une histoire tragique à conter, à chanter, à jouer, à raper (Le Rap signifiant «Réapprendre à parler»), une douleur qui se porte et qui reste, une leçon à tirer, mille leçons à donner. Nous suivons quelques personnages dans leurs parcours sans devenir. Et nous assistons aussi à leur mort, à leur assassinat après mille violences. Comment, mais comment évoquer ce drame quotidien ? L’auteur conte la vie, si courte, de Céline, d’Aladji, d’Imane et Leila, de Yaguine et Fodé. Il dit tout simplement pourquoi écrire: «Écrire, cela peut être prendre parti./ Prendre partie pour la beauté. Pour la dignité. Pour la justice.» Lire le très beau poème page 259 intitulé Fugees

...

Trop.

C’est trop.

Pourtant

Le naufrage poursuit son naufrage.

Le naufrage de l’humanité elle-même.

Qui se noie

S’est noyée

Tant de fois

Se noiera

Encore.

Dans l'indifférence

Générale…


Je ne sais pas pourquoi mais j’ai souvent pensé à Jean-Claude Charles en lisant ce roman. Son lyrisme. Son histoire d’amour new yorkaise peut-être. L’amour. Un très très beau roman engagé.


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