Pop-corn
belge
- Combien d'heures
êtes-vous capable de vous concentrer lorsque vous écrivez de la fiction?
- Moi, 2h30 par jour
maximum. Après ça, j'ai des hallucinations, les légions romaines en jupettes
écossaises envahissent l'Arctiques et je ne donne pas cher des Martiens
vinicoles...
La colonie martienne de clones éthylophiles
vit d'un mauvais œil l'approche de la trière romaine. Bibi reconnut aussitôt
Marius le tondu et ce fut le début d'imbuvables hostilités.
Pour dire la vérité,
Bibi avait connu Marius le tondu (à l'époque velu comme une protovache païenne
de 7e génération, c'est pour dire) avant son changement de deuxième sexe
partiellement avorté. En effet, le robot-chirurgien à l'âme demi-téléchargée
avait eu des remords au dernier nano-moment. Il s'était retiré du protocole pas
vraiment compassionnel quand, lorsqu'il s'agit de sexe, il est de bon ton de ne
pas se retirer. Vous voyez ce que je veux sous-entendre. On comprend à présent
les haines séculières que portent Marius le tondu envers ces choses interminables
auxquelles tout le monde télécharge sans l'avouer verbeusement quoique,
quoique. Demain: des révélations inattendues sur les remords de la moustiquaire
bouddhiste Otyüvgen IKEA 8e rang 3e étagère n'oubliez pas votre chariot, et
pourquoi Bibi connut Marius le tondu né Maria l'iconoclaste avertie...
Maria la velue (qui,
comme vous le savez, donnera plus tard Marius le tondu lors d'une infernale
quête identitaire œdipienne) vint se plaindre à demi-clavier de sa moustiquaire
mal montée.
- Elle est inmontable !
cria-t-elle par devers elle (expression inutile en vogue dans le futur où se
déroule l'action de ce feuilleton pittoresque, genre) .
À l'époque, les objets
avaient aussi leur mot à dire:
- C'est vrai! Je suis
inmontable! soubresauta la moustiquaire qui revint à la plénitude soudaine du
colibri zen gustatif (Cela donne toujours une impression d'intelligence au
lecteur lorsque surgit un adjectif par devers lui, genre) libéré de son
troisième karma shivique. Demain: Où Bibi péta un hémo-plomb lourd de
conséquence, genre, tu-sais-tu...
Bibi n'en revint point.
Que l'on s'adressât à lui le Saint-Pierre des cruciformes en des termes si crus
activa ses gyrogènes reptiliens. Il se saisit de l'arme fatale qui te pond des
arguments irréconciliables aussi vite qu'un chien sale matraque un
protestataire néovierge qui la veut sa grève sociale ben qu'y se la mange paf!
et asséna une injonction en ouverture d'Innotab pas piquée des gaufrettes. On
suit toujours? Je résume: ça chauffe entre Bibi et Maria la velue. Ça sent le
néoprène. Le cloaque évasif. La redondance émaciée. L'hypersuffrage abrasif.
Les dénytrogénérisations candides post-voltairiennes. Le rutabagas émotif.
L'accident de calculus. Le réseau raisiné. Ça brûle en oriflammes. Ça surdit
les anthropophages. De lents vols de tortueuses mélopées grugent les faméliques
errances. De l'ire en dentelles. Du Plutarque jamais... Bon. Demain: Maria
s'hérisse ! Du sang et du bonheur plein la gamelle.
Maria la velue tourna
visage, prit poussière d'escampette, vira grave et s'évanouit dans ce temps
malcommode où tout cesse, où l'on s'hérisse d'un grade, où le sang tourne court
comme un marée divaguée, où l'arc-en-ciel du psychotemps ornemente les geais
bleuis à la chaux de Finlande, où tu rapailles tes Gastons à Clochemerle les
bains, où des nués d'apatrides touchent l'ergonomie facile du vaisseau déjanté,
où l'on s'appelle comme on le ferait d'un biobras, comme on ondulerait de la
tête selon la vision tenace du deuxième reptilien, et ce serait un mythe
fondateur sauf qu'on a tout écrit depuis la fin des langues harassées, alors,
Maria la velue par devers elle s'en jeta un et pas piqué des électrogripes
c'est moi la machine qui vous l'affirme dans ce passé où tout dire sent le
humus... Demain, un numéro hors-série introuvable et pour cause.
Après la fin de
l'humanité, les hédonistes machines automatiques belges de pop-corn se fixèrent
huileusement dans le grand silence promu après le big plop. Elles avaient fini
par dégèner l'animal parce qu'elles savaient dans leur plate sagesse que quand
il y a du gène, il n'y a plus de plaisir. L'humaine espèce avait échoué à se
répandre, les hédonistes machines automatiques belges de pop-corn, lassées de
ploper pour des clopinettes, se redécidèrent à réinventer de l'humain, mais pas
trop quand même, faut pas exagérer. Donc, elles pondirent un pop-corn
graisseux, mi-femelle-mi-mâle-mi-blaireau-hermaphrodite, juste pour saboter la
libido du futur être, ah ah ah, elles lui collèrent un prénom bâtard digne d'un
médicament estonien, elles créèrent le parking d'Eden de la sainte-poubelle et
lui lancèrent une mouette sur la trogne. Le pop-corn (c'est la partie lyrique,
accrochez-vous) taxa les kilogrammes vernaculaires à toute berzingue. Il statua
fort sur l'hypocrite miaulement plumé, prit ses pas-jambes à son pas-cou et se
souffla tant qu'il ne put mais l'espoir fait vivre n'est-ce pas ? puis comme il
fondait un mythe alors, ça le motivait, il déglutit les régénérescences, il
immacula son futal d'unijambiste en devenir, farfouilla la décoction spirite,
humecta ses oripeaux gagouillants, écarta ses pas-bras droits et ouvrit un
champ entre deux copeaux de feu ratés sous des pestilences congestives.
Toujours pas sorti de sa poubelle, le pop-corn premier se dit qu'il était plus
facile de gargantuer son prochain que de mythifier un cloaque sans ordonnance...
Le pop-corn y crut et
le destin lui falbala un retour de balancier. D'un arbrisseau-mouvant lui
poussa la chose, fildefériste en ses heures creuses auxquelles Il crut dur
comme fer, genre un mur pas rose, genre les ciboulettes électriques. On
l'amalgama, il traversa des démissions factices, il engendra des plants sur le
parking d'Éden et faute de James Dean pour lui tenir le volant, il se
claquemura une trallée de pious-pious qui finirent génétiquement palmables. Si
l'humain venait du poiscaille et de la guenon, le post-humain-regènétifié
sombrait de la poubelle et du programme balbutié suffisant pour la cause. Oui,
les hédonistes machines automatiques belges de pop-corn planifièrent leur maïsique
Création dans le but d'écouler leurs floraisons dindiques à bas prix, business
is business, l'emberlificotage gagna en sédition. On s'explosa le croupignion.
On divulga les secrets de la bombe à gènes, des comètes étirèrent leur plan
plus froids que prévu, on oxyda deux lilas trois zincs vinicoles quatre
sous-régions lémuriennes afin d'étaler la soupe, on pianota on surtripa on
bifluora l'aluminium trisomique et d'une parois venteuse on transmit le code
humidifié, la chose assouvie qui tenait en son séisme le lendemain des ordures.
Un pop-corn sauveur ! C'était Lui, Il apparaissait en sa nudité crasse et
Napoli allait en voir des belles et des pas mûres, sauf que...
... la nuit frappa en
douce, se répandit contre la pâleur ourse du mythe aztèque, ce fut dégendrement
d'un utilité hollywoodienne, du peuple pop-cornique au détail et en masse, ce
furent guerres claniques, l'on vit un cannibale à l’œilleton, les
herméneutiques retroussèrent leur pli de robe et l'épée basse infiltrèrent le
programme de base, on s'ingénia à freiner les cordes, à décoder l'amertume,
l'usure des miroirs tint parole, ce fut conique mais l'on rit peu, des torrents
de sel clamèrent les grottes fétides, les vaches roulèrent sur leurs ergots, on
s'immola pour des navets puisque l'origine du pop-corn belge rempli de
belgitude n'est-elle pas le feu? Au diable les herses, on s'extrapolita, on
s'usuria, on se figua en long déluge, des abeilles firent ruche commune lors
des grandes défragmentations, on s'aima en réseau puisque la guerre menaçait la
bienséance sur ses arrières, le clans virèrent à l'éternel, il sortit de
l'ombre la naissance de l'obscurité, une force additionnelle à l'oraison
octogénaire, on mesure, on agrège, on ventile des hublots, il faut que l'espèce
nouvelle prennent en mémoire son brouillon fondateur, allez, plop!,
grisons-nous d'un psychodébut, que la grande ritournelle ouvre ses tranchées à
terre, que l'on sache la vérité du deuxième monde pop-corn-cellulaire,
amniosynthétique, rivale en supra-pensée nano-conduite vers ses objets sans
fond. Voilà pour le mythe fondateur. Il y a à boire et à manger. Cela suffit
pour quelques millénaires en somme.
Une fois bâclée la
fondation, remués cieux et terres pour en dépouiller de savants brigantins, des
héros naquirent durs comme fer de balancelle, élagués sur leur tripettes, fixes
au sirocco, on hélera Djohnie dit Fabrizio l'eunuque, Gargouille Mnémonique du
Grand-Souci, Pépé la Réglette, Aston Finca le Blues, et Type 8 ça s'Égoutte,
tous pop-corniens de coeur jusqu'à plus soif, on s'étendra en crustacés, le
club Djohnie arma une arnaque à désosser un colibri moqueur contre Pépé le
programmé grandiose, on vit propre au tri-supra-ordonné tu ne vas jamais le
battre même Kasparov, Djohnie convoqua les surfaces des rêves et les ensemença
de logiciels viraux-monsanto-tu-crêves-illico-presto-même-pas-pardon à te faire
pousser un poireau pouilleux sur ta face d'endormi chronique, il s'allia à Type
8 ça s'Égoutte qui, blanc comme neige, pilleur de charrues, kérosyste averti, pas un gène
vaillant, pondit sa logique saillie qu'un prix Djebel n'atteindrait qu'en
photo, c'est pour dire, genre, alors nos deux larrons défoirés, incapables
d'attaquer d'éveil Pépé la Réglette dit le Branquignol tétraèdre, infestèrent
ses songes car le jour nuit. Ils polluèrent les poubelles spatiales qui
formaient la calotte glacée du rêve, de jour on ne percevait rien non plus, les
intelligences artificielles n'avaient pas encore développé d'éco-consciences,
on ne peut pas tout savoir, puis ça dérange pas, d’ailleurs, ordinateurs à
supra-réglo-conducteurs descendaient de la même branche que le plastique et
l’oxydation des génotypes. Tout puait mais nos hédonistes machines automatiques
belges de pop-corn avaient omis l’invention du nez, ha ha ha !
On remit les tuxédos
platinés au rencart, ça déboulait de partout, notre protovache tenta humidement
de vêler mais ne sortit de son aération qu’un microcosme d’absolutistes
micromégassiens peu enclins à la démerde, surtout le premier jour, on se comprend,
ça déboulait comme on engloutit sa cervoise, et du pop-corn, y en avait plus. On se
rabattit sur les pieds de chaises onomastiques.
Fin de la première
légende
Alain Raimbault