samedi 13 janvier 2018

Caryl Férey: La jambe gauche de Joe Strummer

Caryl Férey, La jambe gauche de Joe Strummer, éd. Folio policier

Mc Cash est irlandais, ancien de l’IRA, reconverti flic en France. Après avoir soigneusement
saboté sa carrière, certains gravissent les échelons, lui les a descendus, il décide de
démissionner avant l’heure afin d’aller crever en paix dans un trou à rat de Bretagne.
Pourquoi à Montfort-sur-Meu? Parce qu’avant sa mort, on meurt beaucoup dans ce
livre, son ancienne lui a fait un pays des merveilles dans le dos, Alice. Se retrouver
père dans la cinquantaine juste avant de devenir aveugle… ah, oui, Mc Cash est borgne
et son trou s’est infecté, il suinte, lui provoque des douleurs insoutenables, et bien sûr
l’infection gagne l’autre oeil, oui, bref, avant de devenir aveugle, ce n’est pas idéal pour
jouer au paternel. Pas sûr du tout de vouloir de cette responsabilité. Le bellâtre espionne sa
fille à la sortie de l’école, histoire de voir, ou de demi-voir à quoi elle ressemble. Contrairement
à lui, elle semble normale. Mais ce qui suit ne l’est pas du tout, normal. Lors d’une
bucolique promenade au bord de l’eau, il repêche le cadavre d’une petite fille. Lorsqu’il
prévient le chef de la gendarmerie locale, un certain Glandu, non, Ledu, cocu notoire,
on le soupçonne tout de suite. Forcément, vu sa dégaine. Mc Cash va donc mener son
enquête en solitaire et comme il n’a rien à perdre dans la vie, il n’hésite pas à flinguer
tout ce qui respire de travers devant lui. C’est un festival de massacres en veux-tu en
voilà. Le roman commence par la présentation de l’enfer personnel de Mc Cash et
se poursuit par l’extension du domaine de l’enfer. Un vrai régal de noir où coupables
et innocents meurent à tire-larigot.

En plus des joyeuses scènes sanguinolentes, ce polar est un petit bijou de style. Du bon
vieil humour grinçant à s’en décrocher les mâchoires. Le genre que j’adore. Si son
Zulu (mythique pour moi) est digne d’une tragédie grecque, La jambe gauche de
Joe Strummer rappelle les Thermopyles: Mc Cash, une armée à lui tout seul contre
le monde entier. Bon, maintenant, faut que je lise Plutôt crever.


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