lundi 1 janvier 2018

Gaël Octavia: La fin de Mame Baby

Gaël Octavia, La fin de Mame Baby, éd. Gallimard, collection CONTINENTS NOIRS.


Mame Baby, c’est une légende du Quartier. On aimerait bien lui ressembler mais
c’est impossible. Une légende. Ici, les femmes racontent leur vie, leurs rêves,
leurs souffrances, leurs illusions. Page 150 : “Elles ont pris soin l’une de l’autre
dans la mesure de leur forces respectives, comme deux infirmes claudiquant
de manière symétrique, se soutenant pour avancer.” Les femmes prennent donc
soin des femmes dans le Quartier. Si on le quitte, on y revient toujours. Mame Baby
en fait n’a pas de fin. Elle vit dans la mémoire des femmes, de Mariette surtout autour
de qui tourne et s’enroule le roman. On évoque des hommes, la violence des hommes,
leur rage, leur fulgurance, leur abandon. Tout (le roman) tient dans cette relation,
rompue, ébranlée, éternelle, aimantée, maternelle, impossible et pourtant indéracinable  
qui unit les femmes entre elles.
Ce roman est une histoire tentaculaire sans cesse réinventée par les femmes qui la
vivent, la regrettent, la ressassent, la réécrivent, l’évitent. J’ai aimé ce livre pour
sa polyphonie, pour sa délicatesse, sa profondeur, sa douleur, et  le style
qui vous prend en douceur, sans crier gare, jusqu’à la fin, comme en suspension,
ce style est une voix claire, généreuse, qui vous souffle à l’oreille pourquoi ce
Quartier est finalement le vôtre.

Très beau premier roman d’une auteure que je découvre.



http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Continents-Noirs/La-fin-de-Mame-Baby 


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