jeudi 3 avril 2014

Photo manif 3 avril 2014

http://journalmetro.com/dossiers/mon-scoop/474692/manifestation-contre-lausterite/

Merci au journal de Montréal pour me publier cette photo prise aujourd'hui 3 avril 2014 après la manif étudiante contre l'austérité:

Les cloches de la Brésilienne

J'ai écrit une petite critique d'un livre formidable que Thelyson Aurélien a eu la gentillesse de partager sur son blog: 

Les cloches de la Brésilienne

1 AVRIL 2014 PAR  

LCdlBDans Les cloches de la Brésilienne, les éléments traditionnels du genre policiers sont en place. Le schéma crime-enquête-suspect-coupable est plutôt bien respecté. Nous avons des politiciens tous plus corrompus, véreux, violents et manipulateurs les uns que les autres. Le policier de service, l’inspecteur Azémar Dieuswalwe (Dieusoitloué) répond également aux critères classiques : désespérément honnête, pauvre comme Job, incorruptible, alcoolique à souhait ou kakakleren, affligé d’un strabisme convergent (il louche et en a honte), il est forcément célibataire et n’a d’yeux que pour les belles métisses. Aucune surprise de ce côté-là. Dans le village imaginaire de La Brésilienne, près de Jacmel, les guerres font rage, tout d’abord pour le pouvoir entre le Maire Exantus et le député-trafiquant de drogue Maren; ensuite entre l’église catholique représentée par le prêtre breton Lefenec qui dissimule une arme sous sa soutane et le pasteur Sirius, affligé de deux gardes du corps armés; enfin entre le Maire et sa femme.
Dès le début, la situation se révèle très tendue dans le village (et non la ville, lieu de prédilection du polar) où chacun accuse l’inspecteur de travailler pour le camp adverse. Mais quel est l’objet de l’enquête? C’est ici où le roman prend une toute autre dimension. L’inspecteur est convoqué par le prêtre Lefenec afin qu’il retrouve le son des cloches de son église qui a été volé. Pas de meurtre, donc. Juste une surprenante disparition. C’est là le crime. Ainsi, l’inspecteur dira à son chef resté à Port-au-Prince (p.89) : « Je mène une enquête où toute logique m’est interdite.» Nous entrons de plain-pied dans le panthéon vaudou en parallèle avec celui de l’Église catholique. Il sera ainsi question (p.56) de « …ceux qui adorent Marie et Erzulie. » Plus loin, le lecteur découvre des paysans qui sont des chanpwèls. Ils conduisent l’inspecteur dans la montagne pour écouter le carillon des cloches sous la pleine lune. Les sons (p. 58) «… chevauchaient une brise capricieuse… voltigeaient… jouant à cache-cache… tournaient si vite… Les vibrations des cloches redonnaient vie à la pierre. » Page 69, il est question de « …deux polanvè qui s’étaient égarés. Polanvè était une manière d’appeler les loups-garous. » On les retrouvera assassinés au petit matin. Et ce n’est pas fini. Un fou se fait surnommer Al Quaida. Il croit (p.93) en « la magie du Coran ».
Il vit dans un manguier et il affirme détenir une part de la vérité pour ce qui concerne l’enquête. Nous avons une petite fille qui se promène une calebasse dans les bras que sa mère lui a donnée en rêve. Plus loin, le prêtre Lefenec organise une cérémonie vaudou dans son église avec trois batteurs de tambours, six ounsi qui dansent à l’intérieur d’un cercle tracé au sol avec de la farine, et un vieux oungan. Les ounsi sont des prêtresses et le oungan un prêtre selon les croyances (ou la religion, c’est selon) vaudous. La foi chrétienne est encore mise à mal par le prêtre Lefenec en personne qui, apprend-on plus tard, a connu une histoire d’amour torride avec la belle mambo Shibouna. Il a commis le péché de chair pendant des semaines au sommet d’un mapou afin d’expulser de son corps les makaya, ou démons.
Si les hommes ne sont que des pantins mus par leurs pulsions, ce sont les femmes les véritables héroïnes de ce roman. Elles manipulent les hommes, les consolent, les guérissent, les éliminent, communiquent par rêves et se jouent du monde matériel. Elles détiennent la vérité, la connaissance et ce sont donc elles qui possèdent le pouvoir spirituel. Les hommes s’entretuent uniquement afin de posséder le pouvoir matériel. Ce sont des hommes-objets.
Le genre policier est donc mis à mal car même si l’architecture narrative est identifiable, les éléments propres au genre fantastique viennent troubler les attentes du lecteur et c’est là la véritable réussite et la grande richesse de ce roman. Il se termine en apothéose par les témoignages tous plus farfelus et plus poétiques les uns que les autres reçus par l’inspecteur Dieuswalwe lors de son enquête. Enfin, le prologue ressemble à un conte, à un rêve, à une parabole. Et ce récit plus près du mythe que du rapport de police décrit le crime. Dès la première page, le lecteur a été prévenu. Le raisonnement logique ne suffira pas pour découvrir l’auteur du crime.
J’ai rencontré pour la première fois Frankétienne en 1998 à la Corderie royale de Rochefort, dans l’ouest de la France. Je lui ai alors demandé si tous les écrivains haïtiens étaient des poètes. Sans hésitation aucune il m’a répondu : Oui ! J’aurais tendance à le croire.
Alain Raimbault
Gary Victor, Les cloches de la Brésilienne, éditions Vents d’ailleurs, 2006

vendredi 7 mars 2014

Polar haïtien (2) Parole en archipel

Un grand merci à Thelyson Aurélien pour la publication de mon article dans son blog Parole en archipel. Il a amélioré la mise en page et a ajouté des photographies!!! Formidable, ce Thelyson.

http://parolenarchipel.com/2014/03/07/polar-haitien/

Polar haïtien

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Gary Victor, Gary Klang, Frankétienne
Par Alain Raimbault
Je n’ai lu aucun article sur le polar haïtien en général. Sans doute ai-je mal cherché. J’entends par ce terme un roman policier dans les règles de l’art (mais qu’est-ce qu’un roman policier?)¹dont l’action se déroule principalement en Haïti. Je pourrais établir une nomenclature, une hiérarchie entre les auteurs qui pourrait ressembler à ceci: Auteurs haïtiens vivant en Haïti; auteurs haïtiens ne vivant plus en Haïti (diaspora); auteurs non-haïtiens ayant généralement séjourné en Haïti. J’ajouterais une sous-catégorie: homme/femme.
Puis, je constaterais un détail. Parmi les auteurs non-haïtiens ayant généralement séjourné en Haïti, il y aurait les journalistes, et les non-journalistes. Mais à quoi bon? Pour l’instant, le polar haïtien est tellement jeune qu’il vaut mieux éviter de faire des différences. Comme on dit, Dieu reconnaîtra les siens. Blague à part, je n’en suis qu’à l’élaboration d’une liste de romans, d’un corpus. Je pourrais aussi classer ces romans par ordre chronologique de publication.
Enfin, je pourrais étudier en détail les critiques des romans. L’ensemble de ces critiques formerait l’étude du polar haïtien. J’ignore si ce travail a été effectué. Ah, j’oubliai la langue. Français ? Créole-haïtien? Anglais ? Espagnol? Cette liste n’est pas exhaustive. Elle est une ébauche.
  • Gary Victor « Soro » (2011), « Cures et châtiments » (2013), « Saison de porcs »(2009) , Mémoire d’encrier / « Les cloches de La Brésilienne » Vents d’Ailleurs/La Roque d’Anthéron (2006)
  • Gary Klang « Haïti! Haïti! » écrit en collaboration avec Anthony Phelps. Montréal: Libre Expression (1985).
  • Michel Jean : « Un monde mort comme la lune », Libre expression (2009)
  • Nick Stone : Mr Clarinet (2006) Publié en français sous le titre « Tonton Clarinette », trad. de Marie Ploux et Catherine Cheval, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire », 2008
  • Yvon Toussaint «L’Assassinat d’Yvon Toussaint», par Yvon Toussaint, Fayard (2010)
  • Michel Soukar : « La dernière nuit de Cincinnatus Leconte », Mémoire d’encrier (2013)
  • Florence Meney : « Répliques mortelles », Michel Brûlé (2012)
  • Frankétienne et Claude Dambreville L’Amérique saigne : « Gun bless America »; présenté par Dave King Freeman. – Port-au-Prince : Imprimeur II, (1995)
  • Jean-Marc Pasquet « Libre toujours », Lattès (2004)
  • Collectif : « Haïti Noir », sous la direction d’Edwidge Danticat, Traduit de l’anglais (pour certains textes) par Patricia Barbe-Girault , Asphalte Noir (2012)
J’ignore si le livre suivant correspond à la définition d’un roman policier mais il est classé en tant que tel par Jason Herbeck : Evelyne Trouillot, « Rosalie l’infâme », Paris: Dapper, 2003; Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti (2007).
_________________________________________
1. Le roman doit avoir au plus un détective et un coupable, et au moins une victime (un cadavre).
2. Le coupable ne doit pas être un criminel professionnel ; ne doit pas être le détective; doit tuer pour des raisons personnelles.
3. L’amour n’a pas de place dans le roman policier.
4. Le coupable doit jouir d’une certaine importance :
a) dans la vie : ne pas être un valet ou une femme de chambre;
b) dans le livre : être un des personnages principaux.
5. Tout doit s’expliquer d’une façon rationnelle; le fantastique n’y est pas admis.
6. Il n’y a pas de place pour des descriptions ni pour des analyses psychologiques.
7. Il faut se conformer à l’homologie suivante, quant aux renseignements sur l’histoire : « auteur : lecteur = coupable : détective ».
8. Il faut éviter les situations et les solutions banales (Van Dine en énumère dix)
¹ Site consulté le 7 mars 2014 | Tzvetan Todorov, Poétique de la prose (choix) suivi de Nouvelles recherches sur le récit (1971-1978)

Polar haïtien

Polar haïtien

Je n'ai lu aucun article sur le polar haïtien en général. Sans doute ai-je mal cherché. J'entends par ce terme un roman policier dans les règles de l'art (mais qu'est-ce qu'un roman policier?) (1) dont l'action se déroule principalement en Haïti. Je pourrais établir une nomenclature, une hiérarchie entre les auteurs qui pourrait ressembler à ceci: Auteurs haïtiens vivant en Haïti; auteurs haïtiens ne vivant plus en Haïti (diaspora); auteurs non-haïtiens ayant généralement séjourné en Haïti. J'ajouterais une sous-catégorie: homme/femme. Puis, je constaterais un détail. Parmi les auteurs non-haïtiens ayant généralement séjourné en Haïti, il y aurait les journalistes, et les non-journalistes. Mais à quoi bon? Pour l'instant, le polar haïtien est tellement jeune qu'il vaut mieux éviter de faire des différences. Comme on dit, Dieu reconnaîtra les siens. Blague à part, je n'en suis qu'à l'élaboration d'une liste de romans, d'un corpus. Je pourrais aussi classer ces romans par ordre chronologique de publication. Enfin, je pourrais étudier en détail les critiques des romans. L'ensemble de ces critiques formerait l'étude du polar haïtien. J'ignore si ce travail a été effectué. Ah, j’oubliai la langue. Français ? Créole haïtien? Anglais ? Espagnol? Cette liste n’est pas exhaustive. Elle est une ébauche.

-         Gary Victor « Soro » (2011), « Cures et châtiments » (2013), « Saison de porcs »(2009) , Mémoire d’encrier /  « Les cloches de La Brésilienne » Vents d'Ailleurs/La Roque d'Anthéron (2006)
-         Gary Klang « Haïti! Haïti! » écrit en collaboration avec Anthony Phelps. Montréal: Libre Expression (1985).
-         Michel Jean : « Un monde mort comme la lune », Libre expression (2009)
-         Nick Stone : Mr Clarinet (2006) Publié en français sous le titre « Tonton Clarinette », trad. de Marie Ploux et Catherine Cheval, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire », 2008
-         Yvon Toussaint «L'Assassinat d'Yvon Toussaint», par Yvon Toussaint, Fayard (2010)
-         Michel Soukar :  « La dernière nuit de Cincinnatus Leconte », Mémoire d’encrier (2013)
-         Florence Meney : « Répliques mortelles », Michel Brûlé (2012)
-         Frankétienne et Claude Dambreville L'Amérique saigne : « Gun bless America »; présenté par Dave King Freeman. - Port-au-Prince : Imprimeur II, (1995)
-         Jean-Marc Pasquet « Libre toujours », Lattès (2004)
-         Collectif : « Haïti Noir », sous la direction d’Edwidge Danticat, Traduit de l'anglais (pour certains textes) par Patricia Barbe-Girault , Asphalte Noir (2012)

J’ignore si le livre suivant correspond à la définition d’un roman policier mais il est classé en tant que tel par Jason Herbeck :

-         Evelyne Trouillot, « Rosalie l'infâme », Paris: Dapper, 2003; Port-au-Prince: Presses Nationales d'Haïti (2007)

(1)    
site consulté le 7 mars 2014
Tzvetan Todorov
Poétique de la prose (choix)
suivi de
Nouvelles recherches sur le récit
(1971, 1978)

1. Le roman doit avoir au plus un détective et un coupable, et au moins une victime (un cadavre).
2. Le coupable ne doit pas être un criminel professionnel ; ne doit pas être le détective; doit tuer pour des raisons personnelles.
3. L'amour n'a pas de place dans le roman policier.
4. Le coupable doit jouir d'une certaine importance :
    a) dans la vie : ne pas être un valet ou une femme de chambre;
    b) dans le livre : être un des personnages principaux.
5. Tout doit s'expliquer d'une façon rationnelle; le fantastique n'y est pas admis.
6. Il n'y a pas de place pour des descriptions ni pour des analyses psychologiques.
7. Il faut se conformer à l'homologie suivante, quant aux renseignements sur l'histoire : « auteur : lecteur = coupable : détective ».
8. Il faut éviter les situations et les solutions banales (Van Dine en énumère dix)

Du droit régalien Journal Métro de Montréal 6 mars 2014

http://journalmetro.com/opinions/courrier-des-lecteurs/458476/courrier-des-lecteurs-du-6-mars-2/
 

Du droit régalien

Nous voici encore en élections. Après les provinciales, les municipales, puis les provinciales! Faudrait peut-être inventer les élections à date fixe, avec des mandats à durée déterminée. Quatre ou cinq ans, par exemple. Déclencher des élections suivant le bon plaisir régalien (le Québec est en monarchie!) du chef, ça me dérange un peu. Je comprends le petit jeu politique qui sous-tend la quête de la majorité absolue au parlement, mais j’ai l’impression que la démocratie en souffre un peu. Je suis prêt à vivre avec un gouvernement qui me plaît ou qui me déplaît pendant plusieurs années. Ignorer la date des prochaines élections, cela manque de franchise démocratique, selon moi. De transparence. De légitimité.
Alain Raimbault, Longueuil


samedi 28 décembre 2013

Première rencontre avec Dany à Windsor


http://edimage.ca/edimage/fr/dsp/photos.cfm?Id=1990&Art=5&Repertoire_No=-1475230985&showtitre=on

Collaboration spéciale Aline Harrison Cette table ronde, formée d’écrivains prestigieux venus d’un bout à l’autre du continent et animée par Gisèle Quenneville, autrefois de St-Joachim et personnalité bien connue de la télévision éducative francophone, TFO, s’entretenait sur le thème: Le français comme langue des Amériques. Cet événement, parrainé par le Comité des Fêtes du Tricente-naire de la fondation de la région de Windsor-Détroit, était très informatif pour nous Franco-ontariens du Sud-Ouest, noyés comme nous le sommes dans une mer anglophone et se tenait à la Galerie d’art le 23 juillet. Malheureusement ce n’était pas accessible au grand public; seulement une vingtaine d’individus y assistait. Comme le tout a été filmé, espérons un jour pouvoir le visionner sur vidéo ou sur un réseau de télévision. «Le français, ça s’apprend - l’anglais, ça s’attrape qu’on le veuille ou non quand on vit dans un coin de pays où le français est en minorité», de dire Alain Raimbault. Il est enseignant dans une école française de la Nouvelle-Écosse et très fier d’annoncer que depuis cinq ans, grâce à la création d’écoles françaises sous la direction d’un conseil scolaire francophone, le français prend beaucoup d’expansion et de popularité. Dany Laferrière, haïtien d’origine, dit qu’il a de la difficulté à comprendre comment bon nombre de Franco-ontariens se laissent facilement assimiler, contrairement aux milliers d’Haïtiens à New York, qui apprennent l’anglais pour le besoin de la cause, mais qui sont fiers de parler leur langue et de garder leur culture. Il regrette également qu’aucun auteur haïtien ne fasse partie de notre littérature, alors qu’en Haïti on étudie les auteurs canadiens et français. Paul-François Sylvestre, natif du Sud-Ouest, nous laisse entendre que la francophonie de notre jeune génération est une francophonie ethnique. Ce ne sont plus des canadiens pure laine comme nous et nos ancêtres, mais bien une population qui parle le français mais aussi l’anglais, plus leur langue d’origine et qui en sont fiers. Cela s’est vu dernièrement à Ottawa-Hull lors des Jeux de la francophonie: des jeunes, venus d’un continent ou l’autre, parlant leur langue d’origine, mais aussi fiers de parler le français. Même phénomène dans nos écoles françaises du Sud-Ouest, alors qu’on voyait tout dernièrement des élèves, aux noms anglais, terminer l’année au premier rang dans leur école. Nadine MacKenzie de Calgary nous apprenait que les écoles françaises, bilingues et de langue mandarine sont populaires dans sa province. Pour résumer tous, sauf Bever-ly Matherne, la représentante du Michigan, se disaient très optimistes quant à l’avenir du français dans leur coin de l’Amérique. Après la clôture de la partie officielle, Angèle Arsenault de l’Acadie, pressée de la faire par le président du Comité des Fêtes, Paul Chauvin, et d’autres person-nes dans l’assistance, a interprété Évangéline, Acadian Queen. J’aimerais finir par un commentaire de Robert Paquette qui animait le Grand Spectacle de clôture du 24 juillet: «Il nous faut apprendre un mot nouveau chaque jour, si l’on veut progresser». Eh bien moi, et sûrement bien d’autres gens, étaient un peu perplexe par ce mot sommité. C’est Paul-François Sylvestre qui m’a éclairée, me disant, avec une pointe d’humour, que c’était la première fois qu’on le considérait une sommité. Le dictionnaire Robert le confirmait, disant qu’une sommité est un personnage éminent, une personnalité lumière. Bravo alors à tous ces écrivains!
Le 1 août 2001

mardi 24 décembre 2013

Incendie à Saint-Lambert

Le Journal de Montréal (c'est la première fois) me publie une photo ce 24 décembre 2013.


Voici mon témoignage, un tantinet lyrique...

Incendie à Longueuil, vers l'angle de l'avenue Simard rue Plamondon

Ce soir, vers 17h, j'aperçois une épaisse fumée noire s'élever à l'horizon et se diriger directement vers mon appartement. Intrigué, je sors et marche vers l'origine de ce qui me semble être un incendie majeur. Guidé par la fumée, puis par les lumières clignotantes des voitures de polices, j'arrive aux pieds du sinistre. Un grand édifice d'appartement est en train de brûler. Le feu est situé aux étages supérieurs. Les nombreux pompiers arrosent l'incendie de tous côtés. Je vois une partie d'un mur s'écrouler en flammes. Soudain, un jeune homme arrive près de moi, devant le ruban jaune posé par la police, me semble-t-il. Il s'adresse à un policier. 
- J'habite là, dit-il, complètement ahuri. 
Et du doigt il indique le bâtiment en flammes. Le policier lui répond calmement. 
- Allez par là, vous trouverez un autobus qui vous attend...
Le jeune, tête baissée, a disparu au bout de la rue.
Je me suis dit que je n'aurais pas aimé être à s place.
Quand j'ai quitté les lieux, le feu faisait toujours rage aux étages supérieurs. Même si le bâtiment entier ne brûle pas, j'imagine qu'il y aura beaucoup de dégâts dans les étages inférieurs, à cause de l'eau.
Je n'ai pas vu d'ambulances, j'ignore s'il y a des blessés. J'ai posé la question à plusieurs policiers et l'un d'eux m'a dit avoir vu passer au moins trois ambulances.
J'ai constaté aussi la bravoure des pompiers qui, dans la neige, aux pieds de l'édifice en flammes tiraient de lourds tuyaux.  
Pauvres résidents de ce bâtiments, la veille de Noël! Quelle tristesse!

Alain Raimbault