dimanche 15 janvier 2023

«Les baleines de Quissico», de Mia Couto

Lu: «Les baleines de Quissico», nouvelles de Mia Couto (traduit du portugais, Mozambique, par Maryvonne Lapouge-Pettorelli), éd. 10/18

Dans ce recueil de nouvelles, ou de contes, plutôt, Mia Couto nous raconte des histoires d’hommes tourmentés, de femmes esseulées, trahies, d’éléments naturels qui ont leur propre vie, leur propre destin. Ces histoires sont souvent bien tristes, et les aspirations des personnages, parfois rationnelles, virent souvent à la démesure. Et tout est poème, tout est extraordinaire, tout est profondément humain.

Je sens bien que je perds à ne pas lire la langue portugaise du Mozambique et profondément originale de Mia Couto. Mais il faut saluer toute l’inventivité de la traductrice qui a fait des miracles pour rendre au plus près la poésie de l’auteur.

Citation page 97, «La Rose Caramel»: «La bossue était le mélange de toutes les races, tous les continents se croisaient dans son corps. À peine l’ayant déposée dans la vie, sa famille s’était retirée. Son abri, depuis lors, n’avait pas où être vu. C’était un réduit fait de pierre spontanée, sans aplomb ni architecture. Où le bois n’avait pu arriver à être planche: il demeurait tronc, pure matière. Sans couche ni table, la bossue ne prenait guère soin d’elle. Elle mangeait? Jamais personne ne lui avait vu la moindre subsistance. Ses yeux eux-mêmes étaient insuffisants, de cette maigreur de trop vouloir être un jour regardés et avec cette fatigue écarquillée d’avoir rêvé. »



Avec mon chat Oreo






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire