lundi 12 octobre 2020

“Ténèbre”, de Paul Kawczak

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“Ténèbre”, de Paul Kawczak, éd. La peuplade

Plongée dans les entrailles de l’Afrique à l’heure des colonisations européennes, fin XIXe siècle. Un jeune géomètre est envoyé par le roi des Belges pour tracer définitivement la frontière du Congo. Expédition le long des cours d’eau exactement comme dans Apocalypse now. L’horreur. L’horreur. Des personnages tous plus torturés les uns que les autres se dévoilent, un peu comme s’ils sortaient de L’Assommoir de Zola pour sombrer illico presto dans un conte de Poe. Le style est là. Je pense à Jules Verne, bien sûr, un peu à Balzac, beaucoup à Baudelaire qui justement agonise sous nos yeux. Et puis y aurait l’amour, qui ne mène qu’à la souffrance. Mon personnage préféré est le parent malade de notre jeune géomètre, qui dialogue avec ses chiens. Ça pourrait être mignon comme une photo de chat sur facebook, sauf que les chiens-chiens, ils ne sont pas de bons conseils, oh non. Et la fin est pas mal du tout non plus, coupée nette par un accident qui laisse entendre la fin du monde. La guerre de 14 qui approche. Le grand personnage de ce roman est selon moi Xi Xiao, grand maître en la découpe humaine. Un sage en horreur de sainteté. L’auteur appelle un chat un chat. La colonisation est une horreur absolue. Le colon Blanc est le cancer de l’Afrique. Un monstre sans âme. J’ai bien aimé. Bonne lecture d’un dimanche de grâce. Faudra que je relise aussi “Au coeur des ténèbres”, de Joseph Conrad, forcément. Bon, après Wideman et Kawczak, je vais voir si j’ai pas un truc plus léger à lire, là. 



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