dimanche 4 février 2024

«Terminus ventre-ville», éd. Monton noir Acadie

 Mon dernier recueil de poésie vient de paraître ce 30 janvier 2024

«Terminus ventre-ville», éditions Monton noir Acadie



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Très belle première critique parue au Luxembourg sur le site de la revue D'Ailleurs écrite par Florent Toniello

https://dailleurspoesie.com/alain-raimbault-terminus-ventre-ville/?fbclid=IwAR2fbp1624lrk4rqYxSGmqG0NOahUskW5lLGTeWv_a6Z_ASmx3K6Ph6Y9HM

Alain Raimbault : « Terminus ventre-ville »

par Florent Toniello | 03.02.2024 | Chroniques des recueils

« tu abandonnes l’illisible grand art surréaliste / pour une poésie sous-réaliste / tu écris avec tes pieds / parce que tout le monde a des pieds » : Alain Raimbault a beau user de la distance du tu, on comprend bien vite dans le premier poème que c’est sous l’égide de Carver et Bukowski qu’il place lui-même son recueil. D’ailleurs, dans cette première partie nommée « Présent singulier » — où la poésie, voire la littérature en général, est au fond le personnage —, n’écrira-t-il pas quelques pages plus loin : « et moi Raimbault, qui taquine la poésie » ? Le je et le tu deviennent dès lors deux poteaux d’une même clôture, celle qui séparerait le réel de l’imaginaire en strophes… si elle n’était pas si poreuse. « c’est quoi, faire quelque chose ? / faire quelque chose c’est / habiter la vérité » : au-delà de la sentence, on voit bien que la vérité, le réel en somme, est là un outil qui sert à alimenter la fabrique des vers. L’inspiration est claire, doublée parfois de quelques réflexions sur la poésie elle-même. Mais plus encore, cette notion de « faire quelque chose » montre combien l’auteur considère comme essentielle l’activité d’écrire, combien celle-ci combat la fadeur potentielle du quotidien. Même décrire par le menu son « dimanche / jour de rien » relève de l’hygiène de vie et fait la part belle au style de ses maîtres cités auparavant : « je lis des commentaires racistes sur facebook pour relaxer / le raciste a des arguments en béton / lamentables / j’éteins l’ordinateur ». Où la vie de tous les jours transcende sa banalité par le pouvoir de l’écrit.

« Montréal viscéral », la deuxième partie, quitte une certaine introspection initiale en s’aventurant dans le métro de la grande ville québécoise. Dans ce « terminus ventre-ville » qui donne son titre au recueil, le poète observe sans se prendre au sérieux : « tu es aussi le dernier choix de ton voisin / ne te leurre pas ». Humour à l’accent d’autodérision souvent, comme lorsqu’il avoue après avoir évoqué le livre qu’il parcourt : « j’aime bien lire ma vie en pire / je ne vais jamais aussi loin ». Dans ce catalogue de brèves rencontres dans les transports en commun (d’ailleurs plus visuelles que bavardes), le secours de la littérature n’est pas si facile à obtenir. D’où peut-être cette propension à versifier le quotidien ? En tout cas, les mots fusent pour observer : « l’étranger / c’est les autres ». Le grand Arthur, homonyme d’Alain Raimbault, n’est pas loin, même si la langue est ici ancrée dans une modernité orale évacuant toute rime, mais convoquant tout rythme — pas le tacatac des voitures sur rails cependant, puisque le métro de Montréal est sur pneus !



On vient d’évoquer les étrangers, et justement, « Corps étranger » est le nom de la troisième partie du livre. Les brèves rencontres de la précédente avaient lieu dans le métro ; maintenant, elles sont liées au voisinage : « ça fait ça / un homme qui est pas mort à la guerre / ça boîte un peu / ça rend service / ça cause météo / et la nuit ça scrute le ciel / parce que John / il dort pas ». Construction des trois parties en progression habile, puisque de l’art poétique, de la littérature générale, on est passé par l’observation silencieuse des gens dans un lieu public pour finir par taper la conversation dans le quartier de l’auteur. Tout ça dans une langue sans fioritures inutiles, avec toute la sincérité du poète qui chérit l’existence et la rend sans artifices. Au cœur de la ville, de sacrées bribes d’humanité. Dans ces mots, on aimerait que « le temps / ça dure encore un peu ».

Alain Raimbault, Terminus ventre-ville, Mouton noir Acadie, ISBN 9782897503697

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Librairie Acadienne (Moncton?)

Moisson foisonnante d’un poète accompli, ce recueil témoigne de l’urgence de dire qui nous sommes, au cœur de la ville. Avec générosité, Alain Raimbault offre une écriture accessible qui bouleverse par sa sincérité. Cet auteur, adepte du haïku et du roman noir, observe des gestes du quotidien qui semblent anodins. https://buff.ly/3uloImM

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samedi 29 avril 2023

«Mon cœur bat vite», de Nadia Chonville

Lu: «Mon cœur bat vite», de Nadia Chonville, éd. Mémoire d’encrier


Ce très beau roman aux accents de fable tragique se passe dans une Martinique actuelle, avec un personnage principal, Kim, traversé par les voix de ses ancêtres, en lutte incessante pour affirmer son identité contre les préjugés, et bouleversé, traumatisé par son enfance. C’est l’histoire d’une vengeance qui corrigerait l’histoire, qui apporterait un peu d’ordre et de justice dans la généalogie, mais vengeance ne sera jamais justice. Kim est un héros révolté, qui ira jusqu’au bout.


Ce livre fait écho à de nombreuses préoccupations que connaît la Martinique. Il met en évidence un malaise sous-jacent, entre autres hérité de la colonisation, et qui n’a pas trouvé de remède. Kim propose une solution radicale et définitive à son mal-être, et à travers sa quête, le lecteur perçoit des échos de son histoire narrée par Édouard Glissant, ou criée par Aimé Césaire dans son « Cahier d’un retour au pays natal ».


Bref, ce roman est porté par un souffle épique, par une poésie qui permet d’aller au-delà de l’histoire. La vraie révolte ici aussi dans la forme, la poésie. L’auteure alterne les narrateurs, fait parfois parler ses personnages en créole, la voix des ancêtres provoquent l’action, un citronnier «attaque», le «parfum de Maman, il décape l’odeur des mensonges». Les temps ne sont jamais linéaires et Kim pense pouvoir modifier leur cours, il pense réparer le présent. Ce roman intense est traversé par une parole inédite et j’ai adoré, bien sûr.


Page.. «Ce ne sera pas un procès. Kim veut être le jugement dernier d’une histoire qui a trop duré. Il croit que par ce châtiment naîtra le dernier combat pour la justice. Il ne voit plus aucune autre issue que celle-là: la guerre. Ce grand mot qui fait au monde de vraies révolutions. Kim croit, au fond des bourdonnements assourdissants de son cœur, que la guerre est la seule porte à ouvrir pour trouver un pays libre où mourir à son tour.»

source de la photo: 
https://la1ere.francetvinfo.fr/podcast-nadia-chonville-femme-ecrivaine-militante-et-enfant-de-c-ur-1371282.html 
consultée le 29 avril 2023

jeudi 9 février 2023

13e note

Un jour, Aline Kerneïs me demande de lire «Putain d’Olivia», de Mark SaFranko, publié chez 13e note éditions, pour le joyeux site collectif d’auteurs qu’elle animait en taulière nommé bukoliquement Le Barfly. Je ne connaissais ni cet auteur, ni cette maison d'édition, mais après Mark SaFranko, ma vie a complètement changé. J’ai continué à lire cet écrivain culte, oui, celles et ceux qui l’ont lu lui portent un culte bien mérité. Puis j’ai décidé de lire (et de collectionner, j’en possède 14 sur 80) TOUS les livres publiés par cette maison d’édition extraordinaire. Le problème est que, quand j’ai découvert 13e note éditions, elle avait tiré sa révérence depuis quelques années. Et j’habite au Québec. Peu importe, quand je tombe sur un livre publié chez 13e note, je flotte sur un nuage de bonheur. Ma vie a changé car j’ai changé ma façon d’aborder l’écriture. Mon style est beaucoup plus direct, moins métaphorique, et j’évoque, je nomme une réalité nord-américaine. Je ne renie aucun auteur que j’ai lu, et j’ajoute à mes traces d’écriture: John Fante, Raymond Carver, Charles Bukowski, Mark SaFranko et Dan Fante. Excusez du peu.

lundi 30 janvier 2023

«Hier pour rien», mon nouveau roman

«Hier pour rien», mon nouveau roman paru en librairie le 24 janvier 2023.




L'argumentaire rédigé par mon éditeur:

«Dans Hier pour rien, Alain Raimbault s’inspire de son expérience comme volontaire dans un CHSLD, en plein coeur de la pandémie, pour créer un univers à la fois tendre et inquiétant, où le temps joue des tours et où chaque jour est vécu deux fois. Au-delà des libertés fantastiques, c’est une magnifique fable sur l’existence que nous livre l’auteur : un narrateur qui réalise que chaque jour se répète, que certains événements sont inévitables, que l’amour n’est pas toujours là où on l’attend, que les humains sont étonnants, attachants, riches et inspirants.»


Mon éditeur a fait ça






La première fois (30 janvier 2023) que je vois mon livre en librairie, c'est sur cette photo prise à la librairie Alire dans le vieux Longueuil par mon éditeur. Il n'est pas loin du livre du grand Salman Rushdie


J'ai réalisé un balado avec mon éditeur. Jean-Marie Lanlo m'a posé des questions par écrit et j'ai écrit les réponses, puis j'ai lu les réponses, et il a fait le montage que voici:


Voici la transcription:


«1. Je pense que pour commencer, il faut parler de ce que tu as fait durant l’été 2020. Peux-tu nous en dire plus sur cet étrange été et sur tes motivations ?

Oui, il faut se remettre en contexte. La population québécoise est confinée depuis plusieurs mois. Nous sommes fin juin 2020. Ça signifie que je n’ai plus aucune vie sociale depuis des mois. Je travaille à distance, en ligne, enfermé dans ma chambre, avec un ordinateur. C’est l’isolement forcé. Je ne rencontre personne. Et si je sors me promener une heure dans mon quartier, je change de trottoir quand je croise un voisin. Dans les CHSLD, en ce début de pandémie, c’est l’hécatombe. Les personnes âgées, le Premier Ministre Legault les appelle les bâtisseurs du Québec, meurent par dizaines, par centaines. Le personnel qui s’occupe d’eux tombe aussi malade, et parfois meurt. Résultat: Pénurie de main d'œuvre dans le domaine de la santé. Le gouvernement lance alors un appel au peuple de bonne volonté afin de donner un coup de main, notamment en CHSLD. Comme je suis enseignant, j’ai du temps pendant les vacances scolaires, d’autant plus que je ne peux voyager nulle part vu que les frontières internationales sont fermées, de même que celles entre les provinces du Canada, et pire, entre les régions. Je propose donc ma candidature afin d’aller aider, et pour retrouver un semblant de vie sociale, pour parler à des gens face à face, sans écran. En vrai. Ce ne sera pas ma première expérience dans un tel milieu car j’avais déjà travaillé en maison de retraite en France quand j’étais étudiant. Le lendemain de ma demande, je suis accepté. J’effectue une brève formation sur les procédures de sécurité et début juillet 2020, soit en fin de première vague, je débarque comme ADS, Aide de service, dans un CHSLD près de chez moi. Pour évoquer l’ambiance du moment, il faut se souvenir qu’il n’existe encore aucun vaccin. Le virus de la COVID-19 reste encore un grand mystère et tue de plus en plus de gens sur la planète. Nous vivons dans la peur. L’atmosphère est un peu surréaliste. Dans mon CHSLD se trouve une zone rouge, interdite, mystérieuse, où demeurent quelques résidents infectés. Je n’irai pas, mais je désinfecterai des lits de cette zone. Voilà pour le contexte. Quand je visite le Centre pour la première fois, je remarque de nombreuse chambres vides ou lits inoccupés. L’administrateur du moment me dit à voix basse: nous avons eu beaucoup, beaucoup de décès. Voilà pour l’ambiance.

2. Quels sont les deux ou trois aspects qui t’ont le plus marqué à l’occasion de cette expérience?

Tout d’abord, ma relation avec les résidents, principalement des personnes âgées. Ces gens ont vécu une vie pleine, avec des enfants, des voyages, des rencontres, une maison, un chien. Et je les découvre prisonniers de leur corps qui peu à peu les abandonne, dans une petite chambre d’un centre spécialisé pour eux. Certains ont encore quelques idées claires, mais la plupart non. J’ignore à quoi ils peuvent penser. Les employés du centre s’occupent premièrement de leur corps. Un CHSLD est un royaume de corps. Le corps d’une personne âgée coincée dans un lit ou sur un fauteuil roulant est déroutant. Déprimant, aussi, parce que je me demande: quel espoir ont encore ces gens si fragiles, à la merci du monde entier? Ça, c’est marquant. Un autre aspect est l’origine des travailleurs de mon CHSLD. Les préposées aux bénéficiaires et les aides de services sont pratiquement toutes et tous issus de l’émigration. Comme moi. J’ai vu très peu de natifs québécois, si je puis dire. Pourquoi? Peut-être parce que nous sommes dans la grande région de Montréal où l’on trouve une grande diversité d’origines. Je me suis tout de suite senti très à l’aise dans ce milieu, d’autant plus qu’il y avait de nombreux latino américains et que je pouvais ainsi pratiquer mon espagnol, qui est ma deuxième langue. Un troisième aspect est bien sûr les infernales mesures de protection contre la Covid avec prise de température, port du masque, de lunettes, de gants, de jaquette parfois, et la sempiternelle désinfection des mains, du matériel et des lieux. Et tous les jeudis, cerise sur le gâteau, ou le Sundae, test obligatoire de Covid dans la gorge et la narine qui me laissait en larmes.

3. Pourquoi avoir voulu en faire un roman?

J’ai commencé à tenir mon journal de cette pandémie depuis jeudi 12 mars 2020. Je voyais bien que nous vivions collectivement un événement unique et je voulais en garder une trace. J’ai donc écrit, ma vie quotidienne, et je note aussi quelques informations internationales. J’ai vécu intensément ce début de pandémie, comme tout le monde. Alors, quand j’ai eu le droit de pénétrer dans le monde si étranger pour moi du CHSLD, avec ses codes, son vocabulaire, son histoire, je me suis dit que je devais transformer mon regard neuf, vierge, en un texte vivant, vibrant. Je ne sais pas pourquoi le résultat est un roman. Cela aurait pu être un poème, ou une nouvelle, ou rien du tout, simplement un journal. Le roman est un moyen comme un autre de transmettre une part de mon expérience humaine. Si j’avais été chansonnier, j’aurais écrit une chanson, ou j’aurais peint un tableau, ou j’aurais raconté mon expérience à mes proches. J’ai écrit un roman, une fiction, c’est moi, ça, j’écris de la fiction.

4. Et j’ai envie de prolonger la question. «Hier pour rien» te permet une nouvelle fois de flirter avec le fantastique, après ton recueil «Sans gravité». Il y a d’ailleurs beaucoup de points communs dans la manière dont tu utilises le fantastique comme une sorte de loupe sur l’absurdité (ou la fragilité) de l’existence. Peux-tu nous en dire plus?

C’est vrai. J’aurais pu n’écrire qu’un roman, un roman non étiquetable, un roman de littérature générale, et cela aurait été très satisfaisant pour moi. Alors, pourquoi avoir choisi le genre fantastique? Pourquoi avoir ajouté le filtre fantastique? Je ne sais pas. Je l’ai senti ainsi. En fait, en CHSLD, je m’interroge beaucoup sur ma fin de vie, ma propre mort vu que je suis entouré de gens âgés, et dont certains dont je me serais occupé vont mourir. Moi, je suis enseignant, je passe ma vie avec des jeunes qui en général sont plein de vie et qui sont éternels. Ils ont la vie pour eux. Alors que le CHSLD est un lieu où on préserve les gens de la mort le plus longtemps possible. La question que je me pose, sans réponse, mais le roman n’est-il pas l’art de questionner? est: qu’est-ce que le temps. Et le genre fantastique, avec mon personnage qui vit chaque journée deux fois, permet d’apporter une réponse artistique, vraisemblable, à cette question métaphysique, impossible. Mon roman apporte une réponse. Il n’y a que l’art pour proposer de telles choses, non? La vie nous coince, la pandémie nous enferme, nous menace, mais l’art nous libère, non? Aussi, mais je vais rentrer dans des généralités, oui, le roman permet de mettre en relief la fragilité de l’existence, et de dénoncer l’absurdité du quotidien. Il permet de s’insurger, de crier à voix basse.

5. «Hier pour rien» te permet d’aborder une multitude de thèmes ou d’enjeux sociétaux. Quels sont les plus importants à tes yeux.

Vaste question. Ici, j’aborde une réalité en CHSLD, une seule, ma seule vision. Je ne sais rien de la réalité vécue dans les autres établissements, et en plus je la transforme en fiction, en roman. Je n’écris pas un témoignage, je transforme mon expérience en œuvre de fiction.

J’aborde la réalité des personnes âgées en CHSLD. Leur solitude, leur incapacité à communiquer leurs sentiments, parfois leurs souvenirs, ou le déclin de leur langage. J’aborde leur fragilité. Je les montre infiniment fragiles. Et ce que la société devrait peut-être faire pour eux afin de rendre leur fin de vie plus agréable, plus digne.

J’aborde la réalité des familles qui leur rendent visite, leur solitude aussi. Leur drame.

J’aborde le travail épuisant, harassant des préposées aux bénéficiaires qui font l’impossible pour les personnes dont elles s’occupent chaque jour, inlassablement.

J’aborde la réalité des émigrants qui rêvent de s’intégrer dans leur nouveau pays en aidant, en travaillant fort dans un milieu menaçant, en apprenant le français comme ils peuvent, en se sentant si loin de leur familles à eux, de leurs propres parents ou grands-parents.

J’aborde aussi la désinformation à propos de la Covid-19. Ces fausses nouvelles qui sont répandues dans les médias et auxquelles de nombreuses personnes croient.

J’aborde de graves questions de société mais je n’écris pas un roman à message, à thèses, non, surtout pas. Je n’écris pas pour mettre en relief tel aspect ou en dénoncer un autre. J’écris un roman à suspens, dans lequel un personnage vit des expériences identifiables, parfois surprenantes, et qui connaît des transformations radicales. J’écris de la fiction, pas un essai sociologique.

6. Il te permet également de faire évoluer ton style. Depuis «Effacé», j’ai l’impression que tu es de moins en moins cynique et de plus en plus tendre. Comme si tu arrivais à rendre compte d’une certaine souffrance en te cachant de moins en moins derrière l’humour (qui reste cependant bien présent ici). Qu’en penses-tu?

Depuis mon roman «Effacé», il y a eu un recueil de contes cruels, parfois cyniques, à la tendresse hésitante, qui s’intitule: «Sans gravité». Je pense que si on note une tendresse pour mes personnages dans Hier pour rien, cela est dû à la réalité du travail qu’effectue Daniel, le personnage principal. Il est vrai que j’aurais pu adopter un ton différent. Je ne pense pas que ce soit une évolution définitive dans mon écriture. Je pense que le ton de ce roman s’est imposé naturellement, c’est le roman qui a choisi le ton, pas moi. J’ai l’impression que je suis mal placé pour répondre à cette question, le lecteur décidera. Moi, je ne suis que l’auteur, je n’ai absolument aucun recul sur mon travail d’écriture. Je suis un aveugle qui écrit.


7. Que signifie le titre, «Hier pour rien»?

Tout d’abord, il fait référence à la réalité du personnage principal, Daniel, qui vit chaque journée deux fois. La première est oubliée par tout le monde, elle est vécue pour rien, en quelque sorte, sauf pour lui.

Ensuite, ce titre évoque la mémoire défaillante des résidents du CHSLD qui, à cause de leur grand âge ou de la maladie d'Alzheimer, oublient leur passé. Un peu comme s’ils avaient vécu hier pour rien, puisqu’ils l’ont oublié.

Enfin, je fais référence à la vie dans leur pays d’origine des nouveaux arrivants, des émigrés. Comme bien souvent leurs diplômes ne sont pas reconnus au Québec, ils doivent tirer un trait sur leur carrière antérieure et tout recommencer ici, un peu comme si leur vie passée, hier, n’avait compté pour rien.

Hier pour rien, c’est un peu notre rapport angoissé au présent, ce que nous réévaluons à chaque instant, notre temps, notre vie, chaque seconde de notre existence. Avons-nous vécu pour quelque chose ?

Merci »

Je ne retranscris pas l'extrait que je lis, page 93, allez voir dans le livre, petits curieux.

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1er février 2023, le magazine L'actualité écrit:

Les meilleurs livres à lire en février 2023

L’auteur québécois David Clerson, connu pour son roman primé Frères, raconte d’étranges retrouvailles dans Mon fils ne revint que sept jours. Et dans Hier pour rien, l’écrivain Alain Raimbault tisse un récit fantastique… entre les murs d’un CHSLD.



Harlem Shuffle, de Colson Whitehead

Hier pour rien, d’Alain Raimbault

En pleine pandémie, Alain décide de contribuer à l’effort de guerre et s’inscrit pour devenir aide de service auprès des personnes âgées. Un beau geste, si ce n’est que chaque journée se déroule deux fois (un peu comme dans le film Le jour de la marmotte), ce qui provoque certaines scènes plutôt cocasses. Quand il rencontre des gens pour la seconde « première fois », il doit être vigilant, sinon on le prendra pour un fou ! Pas facile d’aider en ces circonstances particulières ! L’auteur s’est inspiré de sa propre expérience en CHSLD pour décrire un univers où la solitude et la solidarité se côtoient. Le personnage principal y est attachant et drôle : malgré l’ampleur de la tâche, il tente de trouver du bon à chaque situation…

Père fictif, de Joe Ollmann

Yu Kam, de Maude Vézina

Ce que je sais de toi, d’Éric Chacour

Mon fils ne revint que sept jours, de David Clerson

Photo de la revue papier: 


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Vu à la COOP de l'UQÀM le 3 février, je crois.


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Alors, vu que c'est mon blogue, je vais livrer des informations confidentielles sur l'écriture de ce roman.
La première version, le manuscrit que j'ai envoyé à mon éditeur s'appelle:
«Don Quichotte en prothétique», titre qui n'a eu aucun succès, et que je savais un peu bizarre, je l'avoue.
Il commençait ainsi, voyons si je retrouve mon original, qui, (quand on tient la version publiée en main, on s'en rend compte), a beaucoup, beaucoup changé. En fait, mon éditeur m'a seulement dit: soit plus direct. Et c'est ce que j'ai fait:


«Jeudi 2 juillet 2020…

Relisez la date.

Elle permet de mettre le temps en ordre, de le régler, de se donner l’illusion de le comprendre. Le temps mis par la Terre à tourner autour du Soleil est divisé en douze mois inégaux, lesquels sont divisés à leur tour en semaines, les semaines en jours, et caetera. On peut même diviser l’éternité en choses: années, siècles, millénaires. Il paraît que le plus vieux calendrier connu est écossais. Il date de -8000 avant notre ère et serait basé sur les cycles de la Lune. Ce sont douze fosses plus ou moins profondes. Ainsi, à cheval entre le Paléolithique et le Néolithique, l’humanité aurait déjà utilisé un calendrier pour envisager l’avenir parce que les dates reviennent avec une régularité de métronome et les récoltes avec. Grâce à un calendrier, tu crois contrôler un peu mieux ton destin, tu planifies afin d’éviter le chaos, tu penses posséder un instrument fiable mais tu te trompes lourdement.

    Nous nous trompons, nous nous aveuglons depuis belle lurette, depuis ces fosses célèbres qui ont sombré dans l’oubli et que des archéologues ont déterrées en 2013. Ça, les trous, les clepsydres, les sabliers et autres horloges atomiques ne sont que des machines inutiles inspirées par les mécaniques célestes. Écoulement de la matière, de l’eau, du sable, mouvements de la Terre, cycles de la Lune, position du Soleil. Quelque chose de très minéral, de primitif dans notre compréhension du temps qui passerait et qui serait le miroir amoureux du mouvement des astres. Non. Le temps ne peut se diviser qu’en vie. La nôtre. La mienne. Pas d’autre mesure possible. Il existe autant de temps que de vies. Notre existence est une mise en relief du temps qui nous parcourt, de la naissance à la mort. L’unique mesure possible. Le seul calendrier qui vaille. Le temps est uniquement sensible, ressenti dans notre corps en formation, dans notre viande en expansion jusqu’à sa décomposition. Le temps est organique. Tu le ressens dans tes tripes. Et quand tu commences à vieillir, à perdre des cheveux, à ne plus bien lire les caractères normaux du journal ou sur l’écran du téléphone, oui, quand tu commences à oublier des noms, alors tu trembles de peur. Tu comprends que tes jours sont comptés. Le poète Neruda détestait passer devant une vitrine de coiffeur, symbole de ce temps organique. L’approche de la mort effrayait le poète.

    Il se trouve que je suis né le 2 juillet. C’est mon anniversaire. J’ai effectué 44 tours de Soleil. Et puis tout a déraillé. Les astres ont bégayé. Je… je dois vous dire que j’ai tenu mon journal depuis jeudi 12 mars au soir, depuis la fermeture précipitée des écoles sur l’île de Montréal. À cause de la pandémie. Tous les faits que je vais relater sont donc exacts. Je les écrits noir sur blanc dans un cahier. J’ai des preuves. Vous allez voir. »

C'est pas mal, je trouve, mais comme on vend un roman sur ses premières lignes, il est certain que je n'aurais pas fait fortune ainsi. Même après, ceci dit en passant.
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9 février 2023 à la librairie Renaud-Bray de Brossard, pas loin de chez moi:

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Publicité dans la revue Les libraires février - mars 2023


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Librairie acadienne de Moncton





Page du journal de Montréal en ligne 25 février 2023


Samedi, 25 février 2023 00:00MISE À JOUR Samedi, 25 février 2023 00:00

En plein cœur de la pandémie de Covid-19, un homme se met à vivre deux fois chaque journée. Le phénomène l’oblige à observer de plus près le sort humain. Une belle curiosité!

En ce 2 juillet 2020, Daniel Rayé souligne son anniversaire. Il ne le sait pas encore, mais ce sera pour lui le début d’un drôle de phénomène qui durera dix jours.

... Ou plutôt vingt? Car il y aura un 2 juillet bis, et chaque jour suivant sera à son tour répété.


Sans surprise, l’homme en est troublé, d’autant qu’il travaille dans un milieu aussi peuplé qu’imprévisible: un CHSLD de la Rive-Sud. Et c’est le chaos quand, instruit des événements de la veille, il essaie d’en dévier le cours!

Alain Raimbault a modelé le narrateur de son récit Hier pour rien sur la base de sa propre expérience. Lui-même travaille dans une école secondaire publique, mais durant la pandémie, il a participé au programme gouvernemental «JeContribue» afin de donner un coup de main à la collectivité.

Son Daniel Rayé suit le même parcours. C’est pourquoi on le retrouve en CHSLD, c’est aussi pourquoi cet univers est très bien décrit dans le roman : sans sensationnalisme, sans romantisme non plus.

Les immigrants sont nombreux et indispensables; les différentes catégories de personnel ne se mêlent pas ; les résidents ont leurs travers et leur personnalité; et les nouveaux venus tentent de se retrouver dans les codes implicites de ce milieu de vie.

Pas un roman triste

Les séquelles laissées par le strict confinement, dont nous commencions à sortir à l’été 2020, sont aussi bien illustrées.

Mais puisque le narrateur y repasse par deux fois, il comprend davan-tage l’exaspération d’une préposée d’expérience. Ou encore, il arrive à percer les douloureux secrets d’un résident. Il note aussi ce qu’il craint de revivre : le radotage de l’un, le décès d’un autre...

Le roman n’est pas triste pour autant. Daniel Rayé jette un regard tendre et curieux sur les gens qui l’entourent, et finalement sa propre situation l’intrigue plus qu’elle ne l’affole. Il s’en amuse même parfois.

En parallèle, il passe sa drôle de semaine à lire le Don Quichotte de Cervantès, grand roman des chimères. Un beau parallèle de la part de l’auteur tant l’imagination caractérise la structure d’Hier pour rien. «C’est vrai parce que je l’ai écrit», pour reprendre la formule du narrateur.

Celui-ci finira par sortir du cercle vicieux dans lequel il est enfermé et ce sera l’occasion de regarder en face sa propre réalité.

C’est justement ce regard qui fait le sel de ce récit singulier: quels souvenirs on garde et quelles histoires on s’invente pour passer à travers le quotidien. Fréquenter un CHSLD rend ce questionnement encore plus prégnant.

Et puis replonger dans la pandémie permet de constater à quel point on a vite tourné la page sur les pires moments des consignes sanitaires. C’était hier, mais ça nous semble désormais bien loin. Le rappel est bienvenu.


Et dans le journal de Montréal:



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Au salon du livre de l'Outaouais février 2023






Librairie sur sainte-Catherine



Librairie Archambault, au Mail Champlain
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La revue québécoise des littératures de l'imaginaire SOLARIS vient de recevoir et de dire:
3 mars 2023




À la coop de l'UQÀM début avril 2023



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Hier 9 avril 2023, journée d'anniversaire d'Isabel, 15 ans, mon ami Blaise Ndala écrit sur sa page Facebook:


Blaise Ndala


VIE DOUBLE, VUE TROUBLE / Que faire en (et de) cette foutue pandémie ? Cette question, nous sommes nombreux à l'avoir retournée dans tous les sens entre mars 2020 et... hier. Alain Raimbault, lui, a "ghosté" Don Quichotte pour aller voir, de l'autre côté du décor, dans les résidences où les séniors (groupe vulnérable s'il en est) reçoivent des soins palliatifs alors que le virus de la COVID-19 impose la loi martiale. Car en guerre nous sommes. Or, il n'y a pas de guerre sans soldats.
Lorsqu'il m'a soufflé qu'il s'était porté volontaire après l'appel du premier ministre du Québec, et que les chambres des CHSLD avaient remplacé dans son horaire les salles de classe où ses élèves ne venaient plus, j'ai salué l'élan citoyen et humaniste que je ne pouvais, hélas, me permettre.
L'écrivain y est revenu avec un beau petit livre que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Voilà un récit de l'intérieur qui tisse les uns aux autres les destins de gens d'ici (des séniors souvent au bout du rouleau) et d'ailleurs (des immigrants sans-papiers-sans-avenir). Les premiers n'attendent pas grand chose d'une vie qu'ils sont quelques-uns à avoir vécue pleinement. Les seconds espèrent tout d'une terre d'accueil qui promet un titre de séjour (comprendre un gage d'humanité) à quiconque reviendra vivant.e des tranchées covidiennes.
Dans le rôle de l'empêcheur de masquer rond, notre Monsieur Jeparticipe, Belge de nationalité, qui partage avec l'auteur la même métropole métissée (Montréal), le même boulot (prof), mais pas la même impasse conjugale (si c'est moi qui vous le dis ).
Alain s'est fait plaisir. Je l'ai ressenti tout le long. Je salue cette fois l'art de surprendre, de déjouer le tout-prévisible, là où il eût été "naturel" de se faire offrir la chronique d'une pandémie annoncée et inéquitablement partagée. Alerte : méfiez-vous du titre, il dit tout et cache l'essentiel. Hier pour rien.
Morceau choisi (le moment où, cette fois, c'est moi qui me fais plaisir, sans rien trafiquer ) :
"- Pourquoi..., pleurniche-t-elle, pourquoi... j'attire toujours les confidences... des tarés ?
- Je ne suis pas fou. Je vais te le prouver. Dis-moi un petit secret, un truc que toi seule peux connaître. Tiens, le titre d'un livre que tu as beaucoup aimé.
- J'irai danser sur la tombe de Senghor.
- C'est quoi, ce titre bizarre ? Un plagiat de Boris Vian ?
- Blaise Ndala.
- Connais pas.
Elle se mouche bruyamment.
- Merci. Demain dimanche, nous allons à nouveau avoir cette conversation et je te donnerai ce titre. Tu seras bien obligée de me croire. Tiens, qu'est-ce que tu as mangé ce matin au déjeuner ?"
(Pp. 102-3)
P.S. : Sacré Alain, tu m'as bien eu !




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La revue Solaris numéro 226  (avril 2023) m'a fait une formidable critique:





La grande nouvelle avec ce livre, c'est que je me retrouve finaliste en France du prix littéraire Europe 1 GMF 4e édition.


Mon éditeur fait une excellente description de ce prix, de cet événement:



«Une grande et belle nouvelle nous provient de France puisque le roman Hier pour rien d’Alain Raimbault est en lice pour la 4e édition du Prix littéraire Europe 1-GMF. Les organisateurs précisent que L’instant même sera le premier éditeur québécois à être finaliste de ce prix littéraire.

Nous félicitons chaleureusement Alain Raimbault que nous publions avec un plaisir sans cesse renouvelé depuis 2010.

Dans son roman, l’auteur s’inspire de son expérience comme volontaire dans un CHSLD, en plein cœur de la pandémie, pour créer un univers à la fois tendre et inquiétant, où le temps joue des tours et où chaque jour est vécu deux fois. Au-delà des libertés fantastiques, c’est une magnifique fable sur l’existence que nous livre l’auteur : un narrateur qui comprend que chaque jour se répète, que certains événements sont inévitables, que l’amour n’est pas toujours là où on l’attend, que les humains sont étonnants, attachants, riches et inspirants.
Les valeurs du livre cadrent parfaitement avec l’esprit du Prix littéraire Europe 1 – GMF qui met en lumière une littérature inspirante valorisant la solidarité, l’engagement collectif et l’humain. Dans son communiqué, le Prix qualifie Hier pour rien de « fable humaine fascinante ».

Cette année, les titres finalistes sont :


Mécano de Mattia Filice (POL)
Hier pour rien d’Alain Raimbault (L’instant même)
Deux innocents d’Alice Ferney (Actes Sud)
La poésie des marchés d’Anne-Laure Delaye (Albin Michel)
Disco Queen de Stéphanie Janicot (Albin Michel)

Le jury réunira seize personnalités de GMF, d’Europe 1 (dont les journalistes Céline Géraud et Frédéric Taddeï) ainsi que deux auditeurs de la station et des personnalités issues du monde des lettres et de la Haute Fonction publique française. Leurs délibérations auront lieu le 15 mai 2023 pour élire le lauréat. Parrain du Prix et spécialiste littéraire d’Europe 1, Nicolas Carreau participera à la médiatisation des ouvrages au sein des émissions culturelles de l’antenne et dans son écosystème numérique, à partir du 21 mai. La cérémonie officielle qui révélera le lauréat aura lieu le 14 juin au studio Canal Factory (France).

Les anciens gagnants du prix littéraire Europe 1 – GMF sont :


Carl Aderhold pour Le théâtre des nuits (Stock)
Charles Wright pour Le chemin des estives (Flammarion)
Antoine Billot pour Le soldat Ulysse (Gallimard)»

Bien sûr, cela me fait immensément plaisir car c'est une marque de reconnaissance de mon travail d'écrivain, c'est quand même mon 32e livre. C'est également une marque de reconnaissance du milieu littéraire. Et je me retrouve à côtoyer des écrivains publiés par les grandes maisons d'édition française, ce qui est une situation nouvelle et bien agréable pour moi. Je pense que j'ai très peu de chance de gagner ce prix, mais la publicité qui vient avec cette place de finaliste va peut-être m'ouvrir des horizons... au Québec. On va davantage parler de ce livre au Québec. Je profite du moment présent, de cet intérêt des médias en ce printemps. On m'aura oublié en juillet mais j'aurais tout de même eu quelques instants de gloire. Ah, si je gagne, rêvons, je devrais aller chercher mon prix à Paris en juin. Pas pire, pas pire pantoute. Ce qui est un peu dommage, c'est que ce soit la France qui me sélectionne à un prix littéraire et pas le Québec pour mes romans et nouvelles de littérature générale, car j'ai été finaliste assez souvent avec mes livres jeunesse. 

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Ce matin 12 mai 2023, je découvre le Cochaux show sur une radio communautaire de l'Estrie., avec une très belle chronique de Venise Landry.

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16 mai 2023
Les délibérations pour le prix étaient hier et je n'ai reçu aucune nouvelle de Paris, donc je pense que c'est cuit pour moi.
Dimanche, j'ai enregistré des vidéos pour la promotion du livre par Europe 1. La radio fera un montage et parlera du livre à la radio, ce qui est formidable pour moi. Comme disait Isabel, même Mbappé va pouvoir m'entendre! C'est la gloire totale.

RÉDIGÉ PAR BRULHATOUR LE VENDREDI 24 MARS 2023 À 08:40 | MODIFIÉ LE VENDREDI 24 MARS 2023 À 08:40
qui annonce ainsi le prix:
«
Europe 1 et GMF donnent une nouvelle fois rendez-vous à tous les passionnés de lecture le 14 juin 2023 pour célébrer les récits emprunts de solidarité humaine. Après avoir récompensé Antoine Billot avec son livre "Le soldat Ulysse " en 2022, le Prix Littéraire Europe 1 - GMF mettra en lumière, pour la 4e année consécutive, "une littérature inspirante valorisant la solidarité, l’engagement collectif et l’humain".


Le jury co-présidé par Constance Benqué (Présidente de Lagardère News) et Thierry Derez (Président de GMF et Directeur Général du Groupe Covéa), réunira 16 personnalités de GMF, d'Europe 1 - dont les journalistes Céline Géraud et Frédéric Taddeï, aux côtés de personnalités issues du monde des Lettres et de la Haute Fonction Publique ainsi que 2 auditeurs de la station. Leurs délibérations auront lieu le 15 mai 2023 pour élire le lauréat.
Parrain du Prix et spécialiste littéraire d'Europe 1, Nicolas Carreau participera à la médiatisation des ouvrages au sein des émissions culturelles de l'antenne et dans son écosystème numérique. Point d'orgue de l'événement, la cérémonie officielle révélera le lauréat le 14 juin au studio Canal Factory à Boulogne-Billancourt.

Orchestré par les équipes de Lagardère Publicité News et de KR Wavemaker, le Prix Littéraire Europe 1 – GMF bénéficie d'un dispositif global sur mesure, en éditorial et en Brand Content pendant 6 mois. Plusieurs temps forts marqueront l'opération : l'appel à candidatures, la présentation des œuvres et l'annonce du lauréat.»
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26 mai 2023 à 12h05 Europe 1 Émission Les indispensables
Philippe Vandel, Nicolas Carreau et la présence de Mareva Galanter


Nicolas Carreau:

L’auteur est français mais l’éditeur québécois. «Hier pour rien», c’est l’histoire de Daniel Reyes, au Québec, on est en pleine pandémie de Covid et Daniel s’est inscrit sur un programme gouvernemental pour être bénévole (c’est un truc du Québec, ça on connaît pas, nous). C’est un chouette type, Daniel, il veut aider les autres… parce que ça a vraiment existé, ce programme, ça s’appelle Jecontribue, il échoue dans une sorte d’EHPAD, là-bas on appelle ça un CHSLD, évidemment pendant le Covid, c’est pas trop la joie, c’est même la folie intégrale, le chaos, bref Daniel travaille là, il aide comme il peut mais surtout il va vivre une expérience assez dingue. Pendant une dizaine de jours, chaque jour de ce mois de juillet se répète, c'est-à-dire qu’il vit deux fois chaque jour.

Philippe Vandel:

C’est le principe du film «Un jour sans fin»

N. C.:

C’est une boucle temporelle, effectivement comme dans «Un jour sans fin» Bill Murray Andie Macdowell debout les campeurs et haut les coeurs vous vous souvenez mais il en existe plein des histoires avec ce mécanisme mais là ce qui est malin c’est de s’en servir en pleine pandémie et dans cet endroit-là, avec tout ce que ça compte de drames et d’émotions quotidiennes. Alors Daniel essaie d’éviter le pire puisque comme il rejoue les jours… les journées il peut modifier le cours du temps. Il se rend compte aussi que les événements, même si on sait qu’ils vont advenir, ils sont inévitables et qu’il faut profiter des moments bons et beaux.

P.V:

Alors est-ce que ça s’arrête à un moment? Est-ce qu’il y a une vie normale qui revient?

N.C.:

Oui, je vous laisse lire mais à un moment, effectivement, ça s’arrête, comme toutes les boucles temporelles. Mais la question est comment ça s’arrête et pourquoi et qu’est-ce que ça a changé à la fin? C’est très court, c’est une fable, en fait, et comme toutes les fables elle nous fait nous poser des questions.


source: 

https://www.europe1.fr/emissions/les-indispensables/prix-europe-1-gmf-alain-raimbault-et-son-livre-hier-pour-rien-4185271?fbclid=IwAR3esyAKrqZcs5oPDiLcVD85zIK_rJdeqkECCXsjbVt8F6pgPwJ5dji_HLA

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Toujours vendredi 26 mai, et dans le journal Le Devoir, sous la plume de Manon Dumais


« Quelle situation étrange que de savoir ce qui va se produire, de connaître à l’avance la teneur des conversations. Je me sens comme un voleur. Très mal à l’aise. En faute. Détenteur d’une vérité, interdite, taboue », écrit dans son journal le narrateur d’Hier pour rien, le jour de son 44e anniversaire. Plutôt le jour où il vit une seconde fois son 44e anniversaire. S’inspirant de son expérience comme volontaire dans un CHSLD au plus fort de la pandémie, Alain Raimbault, écrivain français établi au Québec depuis 2011, offre un récit qui, malgré quelques digressions, ferait jubiler les producteurs de la série Black Mirror. En lice pour le prix littéraire Europe 1-GMF (une première pour un éditeur québécois), ce court roman, dans lequel l’auteur établit des parallèles avec Don Quichotte en plus d’esquisser de touchants portraits d’aînés et d’immigrants, aborde avec originalité les échecs et carences du système de la santé afin de mettre en lumière les impacts de la solitude, de l’isolement et du deuil. »
Hier pour rien
★★★ 1/2
Alain Raimbault, L’instant même, Longueuil, 2023, 184 pages

Photo du Devoir édition du 27 et 28 mai 



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6 juin 2023 et 16 juin 2023:
L'acteur écrivain chanteur musicien Ludovic Lavaissière lit en Normandie: 




LECTURE : Encore un bouquin sur la pandémie COVID-19 !? Oui, mais c’est un livre d’Alain Raimbault !!! En effet, s’il était besoin de prouver que le sujet traité est moins important que l’angle choisi pour ce faire, l’ami Alain en ferait magistralement la preuve avec son dernier-né HIER POUR RIEN.
Coincé dans une boucle temporelle alors qu’il émarge comme volontaire dans un CHSLD, équivalent québécois de nos EHPAD, Daniel doit faire face non seulement à la pandémie, mais aussi à ce naufrage qu’est la vieillesse.
Toujours humain, toujours prenant, parfois désarmant, à la fois fantastique et hyperréaliste, farcesque comme la vie, ironique, onirique, ai-je failli écrire, car c’est ce qu’on ressent à partir du moment où l'on chausse les couvre-chaussures du protagoniste.
En bref : Entrez dans la boucle avec Alain & Daniel, foncez l’acheter !
P.-S : Alain, j’espère que l’illustrateur me pardonnera ce modeste jeu d’ombres avec un marque-page qui s’y prêtait





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17 juin 2023
La délégation du Québec à Paris présente mon roman:


#VendrediLecture
« 𝑄𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒́𝑡𝑟𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑣𝑎 𝑠𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑟𝑒, 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖̂𝑡𝑟𝑒 𝑎̀ 𝑙’𝑎𝑣𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑛𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠. 𝐽𝑒 𝑚𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑢𝑛 𝑣𝑜𝑙𝑒𝑢𝑟. 𝑇𝑟𝑒̀𝑠 𝑚𝑎𝑙 𝑎̀ 𝑙’𝑎𝑖𝑠𝑒. 𝐸𝑛 𝑓𝑎𝑢𝑡𝑒. 𝐷𝑒́𝑡𝑒𝑛𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́, 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑑𝑖𝑡𝑒, 𝑡𝑎𝑏𝑜𝑢𝑒 » extrait du livre 𝑯𝒊𝒆𝒓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒓𝒊𝒆𝒏 d’Alain Raimbault.
Cette semaine, un univers particulier s’ouvre aux lecteurs avec le roman 𝐻𝑖𝑒𝑟 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑟𝑖𝑒𝑛 d’Alain Raimbault. Livre remarqué ces derniers jours comme l’un des finalistes du prix Europe 1 / GMF, une première pour une maison d’édition québécoise.
𝑯𝒊𝒆𝒓 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒓𝒊𝒆𝒏
Alain Raimbault
2023
Finaliste du prix Europe 1 / GMF 2023
𝐀 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐨𝐮𝐯𝐫𝐚𝐠𝐞
Dans 𝐻𝑖𝑒𝑟 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑟𝑖𝑒𝑛, l’auteur s’inspire de son expérience comme bénévole dans un #CHSLD, en plein cœur de la #pandémie, pour créer un univers à la fois tendre et inquiétant, où le temps joue des tours et où chaque jour est vécu deux fois.
Au-delà des libertés fantastiques, c’est une œuvre magnifique sur l’existence que nous livre l’auteur : un narrateur qui réalise que chaque jour se répète, que certains événements sont inévitables, que l’amour n’est pas toujours là où on l’attend, que les humains sont étonnants.
𝐀 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐚𝐮𝐭𝐞𝐮𝐫
Après avoir été enseignant de français, d'histoire et de géographie en France puis en Nouvelle-Écosse, Alain Raimbault poursuit sa carrière à Montréal.
Il a publié près d’une vingtaine de livres jeunesse, mais aussi de la poésie, des romans et autres fictions.
En 2006, il a obtenu le prix Grand-Pré pour l'ensemble de son œuvre et en 2007 le prix Émile-Ollivier remis par le Conseil supérieur de la langue française à Québec.
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Pour aller plus loin dans la découverte de cette oeuvre, découvrez la chronique vidéo de Nicolas Carreau pour #Europe1 :





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Ma collègue Julie Paré avec qui j'ai travaillé pendant des années sur le projet: FLOW, publie ceci: (Merci Julie!!!)  1er juillet 2023

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1er juillet 2023, l'acteur Fabien Giameluca écrit:

Je viens terminer le roman de l’ami Alain Raimbault.
« Une plongée surréaliste dans les tréfonds du confinement et de la pandémie.
Un personnage qui ne sais plus a qui faire confiance surtout à lui-même et qui subit une perte de contrôle totale sur le temps et les évènements. La lucidité est difficilement décelable. Les journées sont ponctués de joies que ce soit géographique ou mémorielle, mais aussi bien de peines liées à des souffrances ou à des souvenirs, et qui rappel, ô combien la vie est précieuse et défile à toute vitesse dans un monde en changement perpétuel.
Un personnage qui revit sa vie et celles des autres devant les portes du purgatoire et c’est jubilatoire »

Un conseil —> foncez le lire
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