samedi 8 janvier 2022

«La porte du voyage sans retour», de David Diop

Lu: «La porte du voyage sans retour», de David Diop, éd. du Seuil


Le jeune botaniste Michel Adanson débarque au Sénégal afin d’y étudier la flore dans l’espoir secret d’écrire une encyclopédie universelle du vivant. Nous sommes au beau milieu du XVIIIe siècle et l’époque des Lumières est également l’époque sombre du commerce d’esclaves. De l’île de Gorée, que va fréquenter notre botaniste, partiront les navires négriers pour les colonies françaises. Quand le commerce de l’esprit rencontre celui des corps, nul ne sait jusqu’à quelle extrémité va être poussé notre jeune scientifique.

David Diop sait conter, il sait décrire, il sait maintenir le suspens, ce roman se lit en une seule respiration. Il nous transporte bien au XVIIIe siècle et j’ai souvent l’impression de lire une «avanture d’un homme de qualité» de l’abbé Prévost, ou une relation de voyage. J’ai trouvé cependant que notre botaniste était vraiment ouvert d’esprit, pour l’époque. Il est intelligent, il apprend le wolof rapidement et il a conscience que sa vision limitée de l’Afrique vient de son éducation. Certes il est croyant, mais pas plus que ça. Il se laisse parfois guider par ses sentiments, et souvent je pense au Rousseau des «Confessions.» Bref, un petit régal.





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