lundi 24 janvier 2022

«Rue Félix-Faure», de Ken Bugul

Lu: «Rue Félix-Faure», de Ken Bugul, éd. Serpent à plumes, collection l'Ecdysiaste

Le roman commence dans la rue Félix-Faure où le corps d’un gros lépreux découpé en morceaux gît au petit matin. Le roman commence dans la rue Félix-Faure et le soleil refuse de se lever sur ce spectacle, car ce n’est pas un crime, ce corps découpé en morceaux est un spectacle, une histoire à raconter. Après la présentation des habitués de la rue, l’action va se concentrer sur la vie des personnages et le lecteur va découvrir peu à peu de bonnes et terribles raisons pour vouloir découper une masse d’ombres lépreuses en petits morceaux.

Très très beau roman qui dénonce les faux dévots et leurs ravages parmi les croyants, les victimes de bonne volonté, et surtout les femmes. Je me suis laissé emporter par le rythme lent et incantatoire des premières pages pour terminer absolument accroché par les récits. L’enquête policière ne commence que vers la fin du livre, et elle ne dure pas longtemps. Même si nous avons un crime et un ersatz d’enquête, le suspens est bien là. Ce roman met entre autres en évidence les ressorts de la manipulation des femmes par des hommes pervers narcissiques.

J’ai enfin pensé à un excellent roman d’Agatha Christie: «Le Crime de l’Orient Express.»
(Je me suis demandé comment, depuis toutes ces années de lecture, j’avais pu passer à côté d’une auteure de cette qualité. Oh, j’avais bien lu des articles sur ses œuvres, des articles, mais pas ses romans. C’est peut-être parce que ses livres sont hélas difficilement trouvables en librairie.)



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